dimanche 16 mars 2014

Ma façon personnelle de noter un whisky

Il est coutume d’essayer de ne pas coter un whisky sous 60 ou 65 sur 100 (sauf en de très rares exceptions pour des breuvages vraiment imbuvables), tout comme il est hautement improbable de coter 100/100 (la perfection n’existant pas). Il sera aussi extrêmement rare de coter 95 ou plus.

En règle générale un whisky se voit coté de 65 (c’est pas bon du tout) à 94 (c’est une tuerie totale). Au-dessus ou en-dessous reste très marginal et exceptionnel.

Sorti de ce carcan accepté par la majorité des amateurs de single malt, chacun a sa propre façon (très personnelle) de noter et coter les drams qui passent par ses papilles. Et chaque blogueur aussi, par extension. Il en est de même pour moi.

Une note de dégustation cotée est avant tout une photo d’un dram prise à un moment précis. L’humeur, l’environnement, l’envie, l’état des papilles ou de santé, le laps de temps entre l’ouverture de la bouteille et la dégustation, etc. vont influencer de façon logique la note et la cote ; mais cette note et cote seront gravées dans le marbre une fois couchées sur papier et encore plus une fois publiées sur internet. Un retour ultérieur sur le dram pourra accoucher d’un résultat (souvent légèrement, parfois largement) différent ; mais ce retour ne sera que très rarement mentionné et encore plus rarement (voire pratiquement jamais) publié.

Tout lecteur de note de dégustation se doit de garder ces états de fait en tête et en tenir compte lors de sa décision de suivre (ou pas) les conseils du blogueur en vue d’un achat (ou pas) d’une bouteille.

Ne jamais, jamais oublier : l’avis d’un blogueur n’a pas force de loi, ce n’est que SON avis personnel à un moment donné ! Et aucun blogueur n’a la science infuse ni exactement les mêmes goûts ni préférences que vous ou que votre voisin !

Ceci précisé, revenons à ma façon personnelle de coter un single malt…

  • Le nez : J’aime les nez complexes et qui évoluent avec le temps ; qui offrent différentes couches et facettes sur la durée. J’aurai tendance à moins bien noter un nez effacé, qui manque de puissance ou qui s’évente rapidement.
  • La bouche : Ici aussi (et de manière générale), j’aime la complexité ; une bouche à couches qui étonne et offre des choses nouvelles chaque fois que je trempe mes lèvres dans le dram. L’amertume et l’acidité trop affirmées ne m’attirent pas.
  • La finale : Idem, la complexité avant tout. Et la longueur, aussi. J’aime les finales longues et changeantes.

Quelques autres facteurs très personnels qui entrent en compte :

  • La tourbe : Je suis TRES difficile avec la tourbe. Je n’aime pas le goudron, ni l’asphalte, ni la bouse de vache, ni les odeurs qui me rappellent l’hôpital. J’ai donc du mal à apprécier et bien coter la plupart des Ardbeg et Laphroaig. J’apprécie plutôt la tourbe minérale ou fermière délicate et subtile.
  • La réduction : Je suis amateur de bruts de fûts, et négativement sensible aux whiskies dont la réduction se fait sentir par un côté aqueux prononcé en bouche.
  • L’originalité : Après avoir goûté plus de 300 whiskies, il est inéluctable de recroiser de plus en plus souvent des profils connus et communs. De même, il devient de plus en plus rare d’être étonné par un profil encore jusque-là inconnu. J’ai donc tendance à naturellement ajouter l’un ou l’autre point à un whisky dont le profil m’étonne par son originalité ou son exotisme.
  • La claque dans la figure : Ca, c’est le ‘’petit plus’’ inexplicable, le ‘’truc’’ qui va me donner des frissons, une explosion gustative, une bonne droite dans la mâchoire. C’est souvent ce facteur qui fera passer un whisky au-dessus de la barre fatidique du 90.
  • Le prix : Oui, le prix. Ma cote ne se base pas uniquement sur la qualité intrinsèque du whisky, mais aussi sur son rapport âge / prix. Un whisky sans âge (‘’NAS’’) excellent en goût et qualité mais souffrant d’un prix prohibitif se verra sanctionné d’un ou deux points. De même, un whisky de 20 ans d’âge, réduit et au profil assez standard mais bénéficiant d’un prix défiant tout concurrence se verra récompensé d’un ou deux points. Mais je ne démolirai jamais un whisky juste à cause de son prix exorbitant, ni ne porterai aux nues un whisky qui vaut trois francs six sous mais immonde ; l’argument prix ne fera pencher que d’un ou deux points d’un côté ou de l’autre. Quand je connais le prix, évidemment. Si je ne le connais pas, ce facteur n’entre pas en ligne de compte.

Comme vous pouvez le constater, énormément de facteurs (qu’ils soient personnels ou ‘’environnementaux’’) entrent en jeu lors de la rédaction d’une note dégustation et de la cotation d’un whisky.

Mais avec cette mise au point sur ma façon de procéder, vous pourrez mieux vous faire votre propre idée de la pertinence de mes propos par rapport à vos propres goûts et vos propres critères personnels.

Et n’oubliez pas, c’est avant tout le plaisir qui doit primer lors d’une dégustation d’un dram de single malt. Sláinte Mhath !

Mise à jour septembre 2014:

Ha mais j'avais oublié d'indiquer mes seuils de cotation, dites donc ! Erreur à présent réparée...

  • 0-50 Mais c'est immonde ce truc ! A jeter à l'évier.
  • 51-64 Paaaaas bon et à éviter.
  • 65-69 Très loin d'être impressionnant.
  • 70-74 Généralement buvable mais ne pas s'attendre à quelque chose d'extraordinaire.
  • 75-81 Moyen et parfois plaisant, bien que présentant souvent des défauts.
  • 82-86 Bon whisky, à essayer si on le croise.
  • 87-89 Très bon whisky, achat à considérer.
  • 90-93 Extra ! A acheter (en fonction du prix).
  • 94-97 Whisky (presque) parfait, à se mettre à genoux devant.
  • 98+ Meilleur que tout ce que j'ai pu goûter dans ma vie.

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