lundi 30 novembre 2015

Ireland 15 ans The Nectar of the Daily Drams, 2000/2015, 55.3%

Enfin je reviens sur cet Irlandais qui avait été présenté, parmi d'autres, au Spirits in the Sky début novembre. Et ce jour-là, il fut mon favori personnel parmi les whiskies que j'avais pu goûter.

Mais comme en festival parfois les papilles peuvent vous jouer des tours, je voulais revenir dessus, au calme chez moi. D'où cet article.

Comme d'habitude dans la gamme The Nectar of the Daily Drams, le type de fût est inconnu (mais ici il n'est pas difficile de deviner que c'est un fût de bourbon), ainsi que le nombre de bouteilles produites. Et comme d'habitude avec les Irlandais chez les embouteilleurs indépendants, la distillerie est inconnue aussi.

Bref, autant se pencher directement sur le whisky, car l'étiquette me laisse sur ma faim.

Ireland 15 ans The Nectar of the Daily Drams, 2000/2015, 55.3%
Ireland 15 ans The Nectar of the Daily Drams, 2000 / 2015, 55.3%
  • Nez: Un Irlandais très reconnaissable, sur l'hyper fruité (abricot, banane, pêche, poire, et quelques gouttes de pamplemousse) juteux et le frais floral. Perso j'adore ce genre de nez, qui ici est bien riche, présent et puissant.
  • Bouche: Dans la lignée du nez. Une corbeille de fruits sucrés et juteux. De la vanille et du miel par dessus ces fruits. Une très légère amertume de fruit en arrière plan. Des épices douces par pincées.
  • Finale: Moyenne. Les fruits juteux s'estompent et laissent la place à de la poussière de pollen et à du boisé délicat. Les épices douces s'endorment lentement.
  • Verdict: Pas grand chose à dire, en fait, par rapport à la pelletée d'Irlandais qui sortent ces derniers mois. Une gourmandise de chaque instant, à savourer à son aise.
  • 89/100.

Il devrait être disponible chez les cavistes se fournissant chez The Nectar pour ± 85 euros (il était en vente à 88 euros au Spirits in the Sky). Renseignez-vous auprès de votre caviste préféré !

vendredi 27 novembre 2015

The Pogues (Blend irlandais), 40%

Aujourd'hui, je vous parle d'un truc complètement improbable et à des années lumières de ce dont je vous parle en général: un (jeune) blend irlandais réduit à 40% ! Franchement, sur papier il n'a rien pour lui ce whiskey: du whiskey de 3 ans d'âge, du blend irlandais composé de whiskey de malt et de grain, et en plus réduit à 40%. Houlà, ça s'annonce mal !!
Alors pourquoi je vous parle, hein ? Juste à cause de son nom (et de l'histoire derrière celui-ci) : The Pogues.
If I Should Fall From Grace With God

Haaaa, The Pogues. Ce groupe de rock / folk irlandais (même si le groupe lui-même est originaire de Londres) a bercé ma jeunesse guindaillante fin des années 80 ! De Fiesta à If I Should Fall from Grace with God, en passant par Sally MacLennane, j'ai sauté dans tous les sens (danser serait un bien grand mot ^^) avec ma bande potes de l'époque en nous bourrant copieusement la gueule. Car The Pogues se résume bien à cela: impossible de ne pas bouger son corps dans une bonne humeur irrépressible, et impossible de ne pas écluser des litres de boissons plus ou moins hautes en degré d'alcool en entendant ces rythmes endiablés. Et même en fin de soirée, bien imbibés, les douces balades de The Pogues (Dirty Old Town en tête) nous faisaient terminer plus calmement nos guindailles du samedi soir, toujours entre potes et toujours un verre à la main.
Et c'est juste en souvenir de toute cette époque révolue, en souvenir des potes perdus de vue (that's life) ou encore proches (tant mieux), ou même disparus (life sucks :-( ) que je voulais parler de ce blend irlandais.
Je ne m'attends à rien de spécialement bon gustativement. Je vais quand même ici vous en proposer une note de dégustation, mais je ne crois pas que ce whiskey ait une quelconque vocation de haute qualité organoleptique: à mon avis (et j'espère) son rôle est juste d'aider à copieusement se bourrer la gueule en sautant dans tous les sens, la musique de The Pogues à fond, en se souvenant des belles années ou encore entouré de bons potes. Et si il peut ne fut-ce que tenir ce rôle, ce sera déjà très bien !
Fiesta



The Pogues, The Official Irish Whiskey of the Legendary Band, 40%

  • Nez: Très "grain", beaucoup de caramel et de raisin sec vanillé. Ça rappelle beaucoup les jeunes Bourbon. Une touche de fraîcheur, mentholée et même herbacée, se fraye quand même un chemin.
  • Bouche: A 40%, ça se boit comme de l'eau, c'était prévisible. Un mélange d'amertume fruitée, de caramel, et de raisin sec. Du jeune bois s'invite au jeu, ainsi que des épices piquantes.
  • Finale: Courte. La bouche s'assèche de par l'influence boisée et l'amertume fruitée. Un résidu d'épices.
  • Verdict: Le nez est assez gourmand et engageant, mais la bouche est fortement influencée par le jeune whiskey de grain (je serais curieux de connaître la proportion grain / malt de ce blend), ce qui n'est pas ma tasse de thé du tout. L'amertume est quand même très prononcée, mais on l'oublie après plusieurs grosses gorgées. L'objectif "à boire sans se poser de questions entre potes pour se bourrer la gueule" est néanmoins largement atteint, car c'est très facile à boire. Pour les nostalgiques du groupe.
  • 80/100.
Détail en passant (même si ça n'a pas beaucoup d'importance), ce blend est issu de la distillerie West Cork Distillers, une jeune distillerie... irlandaise bien évidemment.
Disponible au Chemin des Vignes (Bruxelles) pour ± 35€. Ce qui est quand même assez cher pour un jeune blend, je trouve. Et il devrait aussi être idéal dans des cocktails au whisky, aussi.
Dirty Old Town

samedi 21 novembre 2015

Compass Box The Flaming Heart, 5ème Edition, 48.9%

Compass Box The Flaming Heart, 5ème Edition, 48.9%

Ha, Compass Box ! J'en ai déjà pas mal parlé sur le Blog. C'est vrai que j'aime assez cet embouteilleur, qui propose uniquement des blends. Mais des blends de qualité indéniable. John Glaser, le patron et master blender, sait vraiment jongler avec les fûts et offrir à nos papilles des produits différents de ce qui se fait d'habitude sur le marché du whisky.

Cet embouteillage-ci est un blended malt, c'est à dire un blend uniquement composé de single malts. Mais puis-je vraiment citer sa composition ? Ha, c'te question !! Ça a fait un gros buzz il y a quelques semaines, justement, la composition des deux derniers embouteillages de Compass Box (ce Flaming Heart-ci, et le This Is Not A Luxury Whisky, tous deux sortis en même temps pour fêter les 15 ans de Compass Box). Figurez-vous, si vous n'êtes pas déjà au courant, que Compass Box s'est fait remonter les bretelles par la SWA (la Scotch Whisky Association), suite à une plainte anonyme d'un autre acteur du marché (hou le racuspoteur !), car la composition de ces deux blends était affichée sur le site web de l'embouteilleur. Et cela est interdit suite à une (stupide) loi européenne ! Hé oui, la transparence gêne certaines personnes qui préfèrent cacher ce qui se trouve dans les blends. C'est juste du non-sense total quand on sait que dans la plupart des autres marchés agro-alimentaires la traçabilité et l'affichage de la composition deviennent de plus en plus obligatoires. Bref, une loi à contre courant de tout ce qui se fait, juste à cause des gros sous des gros poissons (non non, je ne citerai aucun nom... mais si vous me connaissez vous savez à qui je pense ;-) ).

Bon, bref. Moi, la SWA, n'afout' ! Je ne suis pas embouteilleur, rien ne m'empêche de publier la composition de ce Flaming Heart (et celui qui me dénonce, j'lui pète les genoux :-p ). Jugez plutôt:

  • 27,1% de Caol Ila 30 ans
  • 38,5% de Caol Ila 14 ans
  • 24,1% de Clynelish 20 ans
  • 10,3% de mélange de Clynelish, Dailuaine et Teaninich

En voyant cette composition, vous comprenez mieux pourquoi je tenais à en parler, de ce blend, non ? Car lors du dernier festival whisky chez Massen, j'étais complètement passé à côté et je voulais vraiment revenir dessus. Avec une composition pareille, il ne pouvait que me plaire !

Voici donc mon second passage, au calme cette fois, sur ce Flaming Heart:

Compass Box The Flaming Heart, 5ème Edition, 48.9%
Compass Box – Flaming Heart 5th Edition, 48.9%, 12060 bouteilles
  • Nez: De la vanille, des zestes de citron, un soupçon de cire de bougie, et une fine tourbe marine sur la coquille de crustacés. Un peu de miel par moments. Après une assez longue aération, une certaine fraîcheur végétale (médicinale ?) montre le bout du nez. Un nez très fin.
  • Bouche: Pas agressive pour un sou. Entrée en matière tout en finesse. Une mélange de tourbe marine et minérale légèrement cendrée, et de fruits blancs et jaunes juteux. La texture est moelleuse, un peu huileuse, presque "élastique". Du miel vanillé vient arrondir cet ensemble de tourbe fruitée.
  • Finale: Moyenne. La salinité explose d'un coup, écartant les pelures de pomme qui voulaient prendre la place. La cendre et la bougie sont encore là, se disputant l’hégémonie avec le sel.
  • Verdict: Encore une réussite de Compass Box ! Fin, complexe, changeant. Un superbe blended malt !
  • 90/100.

Disponible pour ±135€ chez tous les cavistes du royaume distribuant les produits de chez The Nectar (qui est distributeur Compass Box en Belgique et au Luxembourg).

jeudi 19 novembre 2015

Lochside 1964/2015 Cooper's Choice, 48 ans, 41.2%

Lochside, située dans les Highlands, fait partie des distilleries devenues mythiques, quasi légendaires, car fermée en 1992. Et elle ne devrait jamais rouvrir, puisque détruite par le feu en 2005.

Pendant ses années d'activité, Lochside a produit non seulement du whisky de malt, mais aussi du whisky de grain. Et justement, le Lochside qui nous occupe aujourd'hui est un vieux grain. Oui, vieux quand même, car distillé en 1964 ! Avant même ma naissance ! Embouteillé en 2015, âgé de 48 ans !

Heu... attendez-là... Y a un stûûût là, non ? Si distillé en 1964 et embouteillé en 2015, avec n'importe quelle calculatrice ça nous fait 50 ans (voire 51), ça !!! Je suis sûr que vous aviez remarqué le souci aussi... ;-)

MAIS il y a une bonne explication (qui m'a été officiellement transmise par le distributeur belge), que je vous livre ici : Au bout de 48 ans de vieillissement en fût, le taux d'alcool commençait à être dangereusement bas. Comme Cooper's Choice avait déjà sorti en 2012 un Lochside 1964 en fût de Sherry, l'embouteilleur n'a pas trouvé opportun d'en sortir un autre en 2013. Il a donc décidé de transférer le whisky du fût vers des dames-jeannes afin de s'assurer que le taux d'alcool resterait au dessus de 40% (ce qui est essentiel pour pouvoir encore l'appeler Scotch Whisky). Ce qui a aussi, du coup, stoppé le vieillissement du whisky. Ce Lochside a finalement été embouteillé cette année, d'où le 48 ans indiqué sur la bouteille et non pas le 50. Et je trouve cela très honnête de la part de Cooper's Choice, car il aurait pu indiquer 50 ans sur ses bouteilles (ou juste l'année de distillation et d'embouteillage); personne n'en n'aurait jamais rien su de cette histoire de dames-jeannes.

Voilà pour la petite histoire de l'inadéquation année de distillation / âge du whisky. Passons à présent à la dégustation de ce vénérable Lochside. Vous savez que je ne suis en général pas fan des whiskies de grain, mais parfois des très très vieux me laissent sur le cul.

Lochside 1964/2015 Cooper's Choice, 48 ans, 41.2%
Lochside 10.1964 / 2015 Cooper’s Choice, 48 ans, Sherry Butt n°6799, 41.2%, 540 bouteilles
  • Nez : Très bourbonneux sur la vanille caramélisée, le raisin sec, de l’amande et du chocolat au café. Un peu de tabac doux par moments. Une grande finesse et une grande complexité.
  • Bouche : Très fine et délicate, qui pourrait même sembler passée au début. Aucune agressivité. Une très grande élégance. De la cassonade, du raisin sec, du cassis, un peu de bois sec et du pain d’épices vanillé et grillé. Et même du caramel liquide.
  • Finale : Moyenne. Quelques épices exotiques montrent le bout de leur nez. Une très légère sécheresse boisée en toute fin de bouche.
  • Verdict : Un whisky très délicat, qui au premier contact peut sembler très « simple ». Et pourtant il demande du temps pour le découvrir comme il le mérite. Un vieux et noble whisky. Et le nez est tout bonnement stellaire.
  • 90/100.

Disponible au Chemin des Vignes (à Bruxelles) pour 325 euros. C'est une (grosse) somme, mais on parle ici d'un whisky de 48 ans d'âge; et les single grain de cet âge chez les embouteilleurs indépendants concurrents sont souvent au double de ce prix, qui du coup s'avère être très honnête par rapport au marché actuel.

lundi 16 novembre 2015

Arran 18 ans pour The Nectar, 1996/2015, 52.8% (OB)

Pour continuer dans les nouveautés de ces dernières semaines, un second Arran ; lui aussi sélectionné par The Nectar. Mais ici il s'agit d'un plus vieux (18 ans) et vieilli en fût de Sherry. En plus d'être clairement en brut de fût, aussi.

Une remarque au niveau du packaging et de la nomenclature, qui changent. D'après ce que j'ai compris, les Limited Editions aux boîtes fermées devraient remplacer, à terme, les Private Casks aux boîtes ouvertes. Les stocks devenant bas en raison de la demande, Arran a aussi décidé de diminuer drastiquement le nombre de single casks embouteillés pour ses distributeurs et boutiques. Ce qui va, à n'en point douter, encore plus stimuler la demande par rapport à l'offre, et augmenter les prix.

En ce qui concerne cet Arran-ci, : ça a été la ruée et il a été sold out en quelques heures lors du festival whisky chez Massen fin octobre. Idem au Spirits in the Sky samedi passé. Bref, la majorité de ceux qui le goûtent tombe sous le charme. Et oui, j'en fais partie.

Arran 18 ans pour The Nectar, 1996/2015, 52.8% (OB)
Arran 18 ans Limited Edition pour The Nectar, 11.12.1996 / 07.08.2015, Sherry Hogshead n°2016, 52.8%, 215 bouteilles (OB)
  • Nez : Une fumée de fruits secs très présente, mais elle se calme assez vite (pour revenir plus tard) et laisse la place au tabac sec, au thé noir, aux épices exotiques, à la coque de noix, et aux fruits rouges confits. De la compote de poire caramélisée apparaît après aération.
  • Bouche : Un léger acidulé vineux en entrée de bouche. De la pomme caramélisée, puis déboulent la cassonade blonde, le bois sec, les zestes de citron, le tabac et le thé vert de Chine. Beaucoup de choses se bousculent pour former une bouche riche et complexe.
  • Finale : Le bois sec se montre dominant, apportant avec lui de la sécheresse. La chaleur augmente, saupoudrée d'une pincée d'épices poivrées. Du raisin sec en toile de fond.
  • Verdict : Encore un très bon Arran ! Décidément, je trouve que cette distillerie propose des first fill Sherry intéressants sous tous rapports. Et celui-ci est très changeant et évolutif, surtout au nez.
  • 90/100.

A été sold out chez Massen le vendredi de son festival whisky. Il a aussi été sold out (au prix de ±115€) au Spirits in the Sky très peu de temps après l'ouverture du shop. Mais il devrait en principe être dispo, en quantités limitées, chez certains « gros » clients cavistes de The Nectar (TasTToe et Single Malt Whisky Shop en tête, je pense). Aucune idée si il sera disponible en Wallonie, par contre.

vendredi 13 novembre 2015

Arran 13 ans pour The Nectar, 2001/2015, 48% (OB)

Comme mentionné dans mon compte rendu du festival chez Massen, Arran a récemment embouteillé deux single casks pour The Nectar, le distributeur belge de la distillerie. Le premier de ces deux embouteillages est un 13 ans d'âge, maturé en fût de bourbon. Et qui ne titre "que" à 48%, ce qui me semble peu pour un whisky de cet âge en brut de fût. Je présume qu'il a été réduit, mais je n'en n'ai pas eu confirmation.

Arran 13 ans pour The Nectar, 2001/2015, 48% (OB)
Arran 13 ans Private Cask pour The Nectar, 13.12.2001 / 08.09.2015, Bourbon Barrel 2001/872, 48%, 235 bouteilles (OB)
  • Nez: Typique des Arran en fût de bourbon: à fond sur les fruits (pommes jaunes et vertes; et poire en tête). Une très légère fumée d'herbe sèche derrière ces fruits. La pomme sèche poussiéreuse se développe avec le temps.
  • Bouche: Douce et facile d'accès. La réduction semble se confirmer à mes yeux, car c'est quand même un peu mou ici. Les saveurs fruitées (pomme et poire, toujours) me paraissent timides et faiblardes.
  • Finale: Moyenne. Un peu plus fougueuse que la bouche. Quelques épices picotent la langue. La fumée fruitée perdure un peu. La pomme est toujours présente.
  • Verdict: La qualité d'Arran est constante (dans le positif) et n'est plus à démontrer. Cet encore le cas ici, même si la bouche est un peu molle à mon goût.
  • 86/100.

Disponible chez tous les cavistes s'approvisionnant chez The Nectar, pour ±70 euros (si ma mémoire ne me fait pas défaut, à vérifier).

Et je parlerai du second embouteillage dans le prochain article...

mercredi 11 novembre 2015

Compte rendu: Spirits in the Sky 2015

Compte rendu: Spirits in the Sky 2015

L'an passé, ma photo à moitié ratée des Dictador Girls avait attiré plus de 1000 clicks. Voyons combien va en attirer une photo mieux réussie... Hé ouais, je commence à vous connaître, bande de petits canailloux ;-)

Bon, maintenant que je vous ai pigeonnés dans les grandes largeurs, vous allez bien rester et lire l'article jusqu'au bout, non ? Allez, soyez fair play, quoi ! Et en plus, il se pourrait bien que vous soyez récompensés à la fin...

Compte rendu: Spirits in the Sky 2015

Bref. Je suis allé au Spirits in the Sky 2015. Seulement le samedi, cette année-ci. Non, pas le dimanche. J'ai aussi (parfois) une vie de famille ;-)

Le Spirits in the Sky (SITS en abrégé, ce sera plus facile pour tout le monde) 2015 se tenait donc ce week-end, au Thon Hotel (aucun rapport avec les Dictador Girls, comme vous pouvez vous en douter. D'ailleurs je n'ai croisé aucun thon. OK, je sors ^^) à Bruxelles, comme l'an passé. Et pas mieux fléché au sein de l’hôtel, tout comme l'an passé aussi (heureusement que je savais où le festival se déroulait, ce qui n'était pas le cas des personnes dont c'était la première visite).

Première chose que je trouve très agréable au SITS, c'est de rencontrer et/ou revoir des potes whisky qu'on n'a pas spécialement l'occasion de voir régulièrement (mais avec qui on entretient des contacts via Facebook par exemple). C'est toujours très chouette d'échanger quelques mots, quelques sensations maltées ou même un dram avec eux, même si j'aurais aimé pouvoir passer plus de temps avec chacun (ce qui est, bien entendu, impossible, vu la quantité de choses à faire en une seule journée).

Compte rendu: Spirits in the Sky 2015

Sinon, en gros, les mêmes exposants que l'an passé, il m'a semblé. Les seules absences que j'ai remarquées par rapport à l'édition précédente étaient celles de Malts of Scotland / The Whiskyman et d'Ardbeg.

Par contre, il m'a semblé que les "autres" spiritueux ont gagné beaucoup de terrain sur le whisky: beaucoup de rhum et de gin (entre autres), beaucoup plus que l'an passé. Et, de fait, beaucoup moins de nouveautés whisky. Les temps changent, ça devient indéniable.

D'ailleurs, concernant les nouveautés whisky, la différence entre l'édition 2014 et l'édition 2015 m'a aussi semblé significative: l'an passé l'embouteilleur The Nectar (qui est aussi l'organisateur du salon, soit dit en passant) avait proposé quelques nouveautés en whisky, et pas seulement en irlandais. Cette année, la gamme The Nectar of the Daily Drams ne proposait « que » 4 nouveautés, et seulement en whisky irlandais. Il m'a été susurré à l'oreille que les fûts de whisky écossais devenant trop chers, The Nectar avait fait l'impasse cette année. Bim ! Ouille ! Si The Nectar, qui est un acteur important dans le monde du whisky en Belgique, commence à abandonner le whisky écossais; cela n'augure rien de bon (again :-s ) pour l'avenir !

Compte rendu: Spirits in the Sky 2015

Étant donné que Le Blog Wallon sur le Single Malt ne sera pas rebaptisé Le Blog Wallon sur le Gin ni Le Blog Wallon sur le Rhum, ni même de façon plus généraliste Le Blog Wallon sur la Gnôle, je n'ai pas testé d'autres spiritueux que du whisky. Bon, ça commence mal, car ce n'est même pas vrai: j'ai goûté UN Cognac, le 30 ans de la distillerie Charpentier embouteillé par (*roulements de tambours*) Cadenhead. Depuis mes vacances en Charente Maritime, il est vrai que je m'intéresse un peu à cet alcool. Mais un peu seulement, aucune intention de m'y investir comme dans le whisky. Promis. Juré.

Ce que j'ai goûté...

Cette parenthèse refermée, attaquons-nous au whisky. Même si mon commentaire ci-dessus laissait supposer un "Waterloo ! morne plaine !" côté nouveautés, ce n'est pas tout à fait vrai: il y en avait quand même (bah oui). Comme je voulais ménager mes papilles pour la Masterclass Cadenhead (voir plus bas) de fin de journée, j'ai été loin de tout goûter. Je trouve même que j'ai été particulièrement raisonnable.

Compte rendu: Spirits in the Sky 2015
  • Ireland 13 ans The Nectar of the Daily Drams pour TasTToe. La mode des Irlandais continue, ça en devient presque une inondation ;-) Celui-ci est dans la lignée des bons produits irlandais de ces derniers temps: un très bon nez, mais je l'ai trouvé un brin trop bonbon chimique en bouche.

  • Ireland 13 ans The Nectar of the Daily Drams pour Dram 4 ALS. Un des deux embouteillages (avec un Clynelish 18 ans sélectionné par The Whisky Mercenary) pour une bonne cause; une partie des bénéfices étant reversée à une association qui combat la maladie de Charcot. Au niveau whisky, un Irish assez végétal et bien équilibré, très agréable.

Compte rendu: Spirits in the Sky 2015
  • Cadenhead's Blend 12 ans, 46%. Une avant première, ce blend ne sera disponible sur le marché qu'à partir de janvier 2016. Composé de 65% de malt et 35% de grain. Ça commence quand même à me faire un peu peur cette mode que commencent à suivre tous les embouteilleurs de faire leur(s) blend(s) et de le(s) pousser sous les projecteurs. Concernant celui-ci en particulier, un très bon nez mais, comme d'habitude, le grain me gêne en bouche.

Compte rendu: Spirits in the Sky 2015
  • Aberfeldy Wemyss Malts. Pas une nouveauté, car embouteillé en 2013. La seule nouveauté de Wemyss était un blend (ha, vous voyez hein ?), sur lequel j'ai fait l'impasse. Mais Ginny est tellement charmante que je ne pouvais pas ne pas aller la saluer :-).

Compte rendu: Spirits in the Sky 2015
  • Glenburgie 23 ans Cadenhead's Small Batch. Un Glenburgie pas mal fait, Speyside assez typique.

  • Dalmore Vintage 2004. La nouvelle version du Dalmore Vintage. Un superbe nez (qui fait vieux whisky), mais par contre la bouche est assez plate.

Compte rendu: Spirits in the Sky 2015
  • Ireland 15 ans The Nectar of the Daily Drams, 55.3%. Le whisky que j'ai préféré de la journée (hors masterclass, bien sûr). Un superbe fruité savoureux en bouche. Et le meilleur rapport qualité / prix aussi, au passage.

  • Glen Keith 1991 Signatory Vintage. Un sister cask des deux Glen Keith récemment sélectionnés par le Luxembourg et dont j'ai parlé sur le Blog il y a quelques semaines. Et franchement, j'ai trouvé celui-ci complètement en deçà. Un nez sur des herbes aromatiques à cuisiner, et une bouche très bof.

Compte rendu: Spirits in the Sky 2015
  • Glentauchers 25 ans Cadenhead's Small Batch. Pour terminer ma journée. Pas mal non plus, mais pas inoubliable.

Compte rendu: Spirits in the Sky 2015

... ou pas

Les nouveautés (dont je connais l'existence) que je n'ai pas goûtées:

  • Le Kilkerran single cask en fût de Barolo pour The Nectar.

  • Le Springbank 15 ans pour The Nectar.

  • Le Springbank 13 ans "Green" (qui succède au 12 ans de l'an passé).

  • Le new make de Kingsbarns, la distillerie de Wemyss Malts.

  • Le Clynelish 18 ans The Whisky Mercenary pour Dram 4 ALS.

  • L'Arran 13 ans en fût de Bourbon et 18 ans en fût de Sherry, tous deux pour The Nectar (je les avais goûtés chez Massen, et j'en parlerai prochainement sur le Blog).

  • Le Flaming Heart 5th Edition de Compass Box (idem, goûté chez Massen et j'en parlerai prochainement sur le Blog).

  • Les dernières nouveautés de chez Speciality Drinks (un Arran 18 ans en fût de Sherry, un Clynelish 19 ans, et un Longmorn 24 ans).

  • Le Knappogue Castle 12 ans single cask pour The Nectar (double emploi avec celui pour Massen et les Dram Brothers ?).

  • L'Ireland 26 ans The Nectar of the Daily Drams (que je trouvais trop cher, à plus de 200€, j'ai donc préféré faire l'impasse pour ne pas être frustré).

Et il y en avait certainement encore d'autres, que je n'ai pas vues / dont je n'ai pas entendu parler. Pas évident de ne rien louper, avec tout ce monde.

Compte rendu: Spirits in the Sky 2015

La masterclass Cadenhead

LA masterclass que je ne pouvais pas manquer, bien évidemment ! Et qui a été sold out ultra rapidement lors de la mise en vente des places, quelques semaines auparavant.

Il faut dire que le thème de cette masterclass était plutôt alléchant, et surtout à prendre au second degré: What would Serge score ?

Serge Valentin, le grand gourou de Whiskyfun, est une sommité dans le milieu et fait la pluie et le beau temps dans les ventes de whisky. Il est même devenu vital pour les embouteilleur indépendant: les bouteilles qu'il cote 90+ seront sold out dans l'heure, tandis que celles qu'il cotera bassement resteront des années sur les étagères des boutiques.

Et justement, il semblerait que Cadenhead soit dans ses petits papiers ces derniers temps étant donné qu'il lui a octroyé pas mal de bonnes cotes à un certain nombre d'embouteillages récents.

Mark Watt (hé oui, de nouveau lui !) avait donc amené dans ses valises des cask samples (des échantillons tirés de fûts) de sister casks d'embouteillages passés cotés 91+ par Serge. Histoire de voir si ces sister casks seraient de qualité équivalente ou pas.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y avait du lourd sur la table. Une masterclass de haute volée.

Compte rendu: Spirits in the Sky 2015
  • Littlemill 1990. Un sister cask du Littlemill 1990 qui avait fait le buzz en juin dernier (et qui se revend sur les sites d'enchères à plus du double du prix originel, au grand désarroi de Mark), et que j'avais goûté chez Toby Vins en septembre. Ce cask sample: Un nez de ouf ! Et la bouche n'est pas en reste, très végétale et herbacée. Un bon gros 92. Bim !

  • Banff 1976. Un sister cask du Banff Small Batch sorti en 2013 (que je n'ai pas goûté). Ce cask sample: Un nez austère. Alcool assez présent. Puissant en bouche, et finale sèche. Grand complexité. 89.

  • Convalmore 1977. Un sister cask du Convalmore Small Batch sorti en 2013 (que je n'ai pas goûté). Ce cask sample: Très alcooleux. De la colle et un genre de thiner au nez. Indéniablement vieux. Pas fan du tout de ce genre de nez. La bouche, par contre, est waouw. 86.

  • Cooley 1992. Un sister cask du Cooley sorti début 2015 dans la gamme Authentic Collection, et que je n'ai pas pu me procurer en raison de la ruée provoquée par la cote de Serge. Ce cask sample: Nez hyper fruité, et très fine fumée. Bouche douce et facile, accessible. Beaucoup de fruits juteux, et fine fumée. Retro olfaction fruitée et fumée importante. Miam. 91.

  • Highland Park 1988. Ha, celui-là je l'attendais au tournant, étant donné que le Highland Park 1988 embouteillé en Small Batch en 2013 est juste un des meilleurs whiskies que j'ai jamais bus. Ce cask sample: Nez très Sherry, tabac, fruits secs et confits; boisé. Bouche idem sur le bois, la cassonade. Un Sherry "over the top", trop Sherry. La patte HP a été effacée. Néanmoins pas mauvais, mais loin du Small Batch 2013. 88. Mark l'a aussi trouvé too much sur le Sherry. Pas impossible qu'il soit marié à un fût de bourbon avant embouteillage.

  • Caol Ila 1984. Celui-là aussi, je l'attendais. Car j'avais adoré le 1984 Small Batch. Ce cask sample: Nez à la tourbe super subtile, fruits aussi bien présents. Bouche fumée, iodée, minérale et citronnée. Waouw, un vieux Caol Ila comme je les préfère. Vivement qu'il soit embouteillé !! 92 tirant sur le 93.

Ces whiskies ne sont bien évidemment pas disponibles à la vente, puisque pas encore embouteillés. Mais ils le seront sans aucun doute dans l'avenir. Peut-être en partie en 2017, comme l'a laissé supposer Mark Watt, pour le 175ème anniversaire de Cadenhead.

Le mot de la fin

L'un dans l'autre, une très bonne journée, comme souvent en festival. J'ai surtout aimé les rencontres diverses avec les autres passionnés du malt. Je suis un peu resté sur ma faim quant aux nouveautés, mais je pense que j'aurais pu les explorer entièrement si j'avais pu revenir le dimanche comme l'an passé. A méditer pour l'an prochain.

Hop, cadeau Bonux ! Ho, mais... il en manque une !!!! Où qu'elle est passée la troisième ??? Ne cherchez pas, je l'ai ramenée à la maison (ou pas) :-p

Hop, cadeau Bonux ! Ho, mais... il en manque une !!!! Où qu'elle est passée la troisième ??? Ne cherchez pas, je l'ai ramenée à la maison (ou pas) :-p

lundi 9 novembre 2015

Compte rendu : Whisky Dinner Cadenhead, chez Massen le 06/11/2015

Compte rendu : Whisky Dinner Cadenhead, chez Massen le 06/11/2015

A peine quelques semaines après une grosse tournée (en septembre) en Belgique, Mark Watt, le General Manager de Cadenhead, était de retour chez nous ce week-end pour le Spirits in the Sky (mais j'y reviendrai dans le prochain article).

Première étape de son séjour: vendredi soir chez Massen au Luxembourg, où un whisky dinner était organisé, hasard du calendrier, pile poil 9 mois après le whisky dinner Dalmore.

Compte rendu : Whisky Dinner Cadenhead, chez Massen le 06/11/2015

C'était la première fois que Mark Watt se rendait au Luxembourg, et fidèle à lui-même il y a amené sa bonne humeur, son expertise, ses connaissances; mais aussi ses anecdotes, blagues et autres calembours que je commence à connaître par cœur (mais dont je ne me lasse pas).

C'est évidemment toujours impossible de décrire une présentation faite par une personnalité du whisky. Il faut le vivre, y être. Sachez juste que l'ambiance était détendue, humoristique et sympathique. Et si vous voulez en savoir plus, fallait vous inscrire et venir, na ! :-p

Du côté de l'organisation de la part de Massen, c'est une machine bien huilée: 70 personnes (2 bouteilles de chaque whisky avaient été allouées), une petite dizaine de tables bien décorées et préparées dans la salle de banquet, et le traiteur attitré du shopping centre qui s'affairait en cuisine. Le système a déjà fait ses preuves et fonctionne bien.

Compte rendu : Whisky Dinner Cadenhead, chez Massen le 06/11/2015

De la bonne bouffe, et des bons whiskies !

C'est évidemment le principe des whisky dinners... Effectuer une (bonne) association de (bons) whiskies avec des (bons) plats. Vous connaissez mes penchants affectifs pour les whiskies de chez Cadenhead, donc aucun doute que globalement ça ne devait pas être dégueu ;-)

Le "food pairing" (l'association plat / whisky) était le facteur clé de la soirée. Et ma foi ce fut très réussi aussi de ce côté là ! Pas de fausse note flagrante.

Mes impressions sur les whiskies ci-dessous ne sont pas détaillées, juste des notes globales sur le moment. Mes impressions ont aussi, bien évidemment et sans aucun doute, été influencées par le plat associé et pourraient être très différentes d'une dégustation isolée en d'autres circonstances.

Compte rendu : Whisky Dinner Cadenhead, chez Massen le 06/11/2015Compte rendu : Whisky Dinner Cadenhead, chez Massen le 06/11/2015
1. Cadenhead Creations Blend 25 ans sélectionné par la BeLux Connection, 55.1%

et sa Trilogie du porcelet.

Un blend qui a été concocté par The Nectar et plusieurs de ses gros clients lors de leur dernière visite aux bureaux de Cadenhead, à Campbeltown en Ecosse. Il a été créé à partir de divers fonds de fûts, et est composé exclusivement de whiskies distillés en 1989:

  • 20% d'Aultmore
  • 20% de Glenrothes
  • 10% de Tullibardine
  • 20% de North British (grain)
  • 30% de Strathclyde (grain)

Un très chouette nez, bien rond et gourmand. Moins accessible en bouche (et je ne suis toujours pas fan de l'empreinte du grain dans les blends). Finale très poivrée.

Compte rendu : Whisky Dinner Cadenhead, chez Massen le 06/11/2015Compte rendu : Whisky Dinner Cadenhead, chez Massen le 06/11/2015
2. Caol Ila 14 ans Cadenhead's Small Batch, 54.4%

et son Loup de mer confit à la mousse au beurre noisette, gel de citron et purée de panais.

  • Superbe nez ! Très marin avec des touches minérales, mais aussi fruitée sur les agrumes et bonbon vanillé.
  • Plus monolithique en bouche, plutôt sur les fruits crémeux.
  • La finale est sur la fumée, avec même des notes mentholées.
  • Superbe évolution en cours de dram (et franchement il fait plus vieux que ses 14 ans), et se mariait parfaitement avec ce poisson.
Compte rendu : Whisky Dinner Cadenhead, chez Massen le 06/11/2015Compte rendu : Whisky Dinner Cadenhead, chez Massen le 06/11/2015
3. Springbank 21 ans (OB), batch 2015, 46%

et son Scotch pie d'agneau. Le seul whisky non Cadenhead de la soirée.

  • J'ai trouvé le Sherry très perceptible au nez. Caramel, fumée vanillée, raisin sec. Abricot fumé.
  • La bouche était astringente sur la pelure d'abricot. Du caramel fumé.
  • Finale courte.
  • Franchement pas convaincu par ce Springbank, mais peut-être a-t-il souffert de suivre le Caol Ila ?
Compte rendu : Whisky Dinner Cadenhead, chez Massen le 06/11/2015Compte rendu : Whisky Dinner Cadenhead, chez Massen le 06/11/2015
4. BenRiach 29 ans Cadenhead's Small Batch, 50.1%

et son Filet de porc farci, quenelles de pain dorées à la poêle, légumes du potager et sauce aux morilles.

  • Nez vanillé, super fruité. Fraîcheur florale. Peut-être un peu "too much" sur les fruits tropicaux.
  • Bouche aussi sur les fruits tropicaux, avec une légère amertume.
  • Finale sur la pelure de fruit qui assèche la bouche.
  • Hyper fruité, mais je trouve qu'il fait plus jeune que son âge réel.
Compte rendu : Whisky Dinner Cadenhead, chez Massen le 06/11/2015Compte rendu : Whisky Dinner Cadenhead, chez Massen le 06/11/2015
5. Ord 31 ans Cadenhead's Single Cask, 51%

et sa Tranche façon "Sacher".

  • Nez sur les fruits blancs et jaunes exotiques. C'est fondu, fin et gourmand. Léger bois vert.
  • Bouche de texture huileuse, sur les fruits frais coupés. Légère salinité.
  • Finale saline. La subtilité perdure. Des fruits séchés, avec même une très légère fumée au loin.
  • Un très très bon whisky, fin, subtil, et vénérable.
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6. Burnside 26 ans Cadenhead's Small Batch, 48.8%

et son Café.

Burnside est souvent assimilé à du teaspooned Balvenie. Mais en réalité, le terme Burnside est une marque déposée appartenant à Cadenhead pour ce qui est des produits embouteillés (la marque déposée appartient à une autre société pour les stocks en fûts). Il est donc arrivé à Cadenhead d'embouteiller jadis du Springbank sous le nom Burnside ! Et il est en théorie interdit aux autres embouteilleurs d'appeler leurs embouteillages Burnside.

Mais en ce qui concerne de Burnside-ci, c'est en effet un Balvenie avec une larme de Glenfiddich.

  • Nez: bonbon ultra sucré, une chique (amis liégois: bonjour !). Des fruits exotiques aussi, et des fleurs en été.
  • Bouche douce, sucrée, vanillée et fruitée.
  • Finale moyenne sur les fruits.
  • Un whisky très facile d'accès, et agréable.
Compte rendu : Whisky Dinner Cadenhead, chez Massen le 06/11/2015

Ce fut donc une excellente soirée pour moi, bien évidemment ! Et en plus j'ai eu le privilège d'être assis à table à côté de Mark et de discuter avec lui (de whisky en général, du passé, du futur, etc) toute la soirée. Pur bonheur :-D

mercredi 4 novembre 2015

Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents



Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents

Tout "vrai" amateur de whisky utilise un verre à dégustation "qui va bien" pour déguster son dram. Et non, je ne parle pas du bièsse tumbler qui ne sert pas à déguster quoi que ce soit mais à copieusement se bourrer la gueule au Johnnie Walker/glace ou au J&B/coca !
Il existe beaucoup de modèles différents de verres à dégustation sur le marché, certains étant plus répandus que d'autres, certains plus facilement disponibles que d'autres, certains plus chers que d'autres, certains plus efficaces que d'autres, certains plus "design" que d'autres, etc...
Il est néanmoins rare d'avoir l'occasion de comparer la plupart des modèles (des plus connus au plus inconnus) présents sur le marché pour se faire une opinion. C'est là que Le Blog Wallon sur le Single Malt entre en scène pour vous présenter le plus large comparatif de verres à dégustation jamais publié sur un blog consacré au whisky: pas moins de TREIZE modèles différents !!
Mais ne perdez pas de vue que ce comparatif n'est, tout comme les notes de dégustation publiées sur ce blog, que mon avis personnel qui m'engage que moi. Mais bon, ça vous donnera quand même quelques idées et pistes :-).

L’environnement du comparatif:

Le but d'un comparatif est évidemment d'être probant. Un minimum de rigueur est requis. Ayant rassemblé 13 modèles de verres à dégustation qui conviennent au whisky, je comptais d'abord les comparer sur une seule et même soirée, avec un seul et même whisky, chaque verre avec un dram de 2cl. Mais 13 verres... ça aurait fait 26cl. Même en ne buvant pas tout, je dois quand même me rendre à l'évidence: je ne suis pas une machine !
Bref, torcher tout le comparatif en une soirée n'aurait pas été révélateur du tout. J'ai donc changé d'avis.
Je comptais aussi, au départ, ne comparer ces verres qu'avec un seul et même whisky. Mais mes recherches m'ont amené à penser qu'il serait plus probant les comparer chacun avec plusieurs whiskies aux profils différents. J'ai donc changé d'avis.
Le dram officiel dans les masterclasses et festivals est de 2cl. Moi, personnellement, je préfère siroter des drams de 1 ou 1,5cl. Je sais que certaines personnes préfèrent des drams de 3cl. J'avais l'intention de comparer les verres avec ces 3 doses différentes. Mais 13 verres x3 doses x3 whiskies... heu... mon foie aurait éclaté. J'ai donc changé d'avis.
Finalement, mon comparatif s'est étalé sur plusieurs soirs, avec trois whiskies différents, et "seulement" avec la dose officielle de 2cl.


Parlons justement des whiskies sélectionnés pour ce test. Il fallait des whiskies présents en quantité suffisante dans mon bar, mais aussi pas trop exotiques ni rares afin que les lecteurs du Blog puissent s'en faire une idée et même éventuellement faire un comparatif de leur côté avec des whiskies ayant plus ou moins le même profil.
Mon choix s'est donc arrêté sur un whisky que je connais bien comme étalon de base, que j'apprécie particulièrement, et qui jouit d'une certaine complexité: le Talisker 18 ans officiel
(ici le batch 2007, mais le batch n'a pas réellement d'importance). Histoire d'être en terrain connu, quoi.
Le second whisky sélectionné est le Queen of Spey 12 ans Old Masters
dont j'ai parlé début septembre. Un fût de bourbon typique du Speyside (alors que le Talisker est tourbé et originaire de l'île de Skye), en brut de fût (contrairement au Talisker qui est réduit), et encore facilement disponible en Belgique sans y laisser son slip.
Le troisième whisky se devait être du dernier profil le plus courant dans le whisky: en fût de Sherry. Mon choix s'est naturellement porté sur le Glendronach 21 ans "Parliament"
officiel de la gamme de base. Même si les stocks de ce 21 ans se raréfient, il demeure encore disponible chez pas mal de cavistes. Le batch utilisé lors du présent test est de début 2015 (mais cela n'a pas spécialement d'importance).
Pour le test sur plusieurs soirées (non consécutives), j'ai opté pour l'approche suivante:
  • JOUR 1: Tester les verres classiques (voir les descriptifs plus bas), c'est à dire les 6 verres les plus facilement trouvables en Belgique, avec chacun 2cl de Talisker 18 ans. De cette façon je pourrai définir les meilleurs parmi ces verres-là.
  • JOUR 2: Idem, mais avec les 7 verres exotiques (voir les descriptifs plus bas), c'est-à-dire les moins connus et/ou moins facilement trouvables en Belgique. Ici aussi, 2cl de Talisker 18 ans dans chaque verre, aussi pour dégager les meilleurs des moins bons en compétition.
  • JOUR 3: Même exercice que le jour 1, sur les 6 verres classiques, mais avec le Queen of Spey 12 ans et toujours avec 2cl dans chaque verre.
  • JOUR 4: Les 7 verres exotiques passent sous la loupe, avec 2cl de Queen of Spey.
  • JOUR 5: Entrée en lice du Glendronach 21 ans, dans les 6 verres classiques, avec des doses de 2cl.
  • JOUR 6: Vous l'aurez compris, ce sera 2cl de Glendronach 21 ans dans les 7 verres exotiques.
  • Et le septième jour, il se reposa...


Le système de cotation:

Je me suis un peu trituré les méninges pour arriver à un système qui me semble tenir la route. Il y a 7 cotes chiffrées: 2 cotes par whisky pour le nez (ce qui fait 6 cotes), une cote pour la bouche, et 1 cote pour l'ergonomie:
  • Le nez (deux cotes sur 10 par whisky): Très logiquement, la forme du verre va influencer la perception olfactive qu'on va avoir du whisky. Je m'attends à des différences significatives entre les modèles. Mais le nez va évoluer en cours de dram, c'est pourquoi je différencie le nez en début de dram et le nez après une aération de ±15 minutes. Ce pour chacun des trois whiskies.
  • La bouche (une cote sur 10): Au départ je pensais (naïvement) que la forme et le volume du verre n'influençaient que le nez. Mais je me suis aperçu de réelles différences en bouche aussi, surtout après un laps de temps d'aération (l'ouverture du verre ayant apparemment un impact à ce niveau). J'ai alors décidé d'inclure une cote pour la bouche, après aération de ±15 minutes.
  • L'ergonomie (une cote sur 30): Non seulement un verre doit mettre le whisky en valeur au niveau de l'odorat et des papilles, mais aussi de la vue et de la maniabilité je trouve. Je préfère boire mon whisky dans un beau verre que dans un moche. La facilité d'utilisation me semble aussi importante, tout comme sa solidité (parfois on a des verres qu'on utilise jamais, de peur de les casser), ou encore la facilité de son lavage (NON ! On ne lave pas son verre de dégustation au lave vaisselle, bordel !!). Bref, l'ergonomie exprime le "Est-ce que j'aime utiliser ce verre ? Est-ce que j'aime le manipuler ?". Cette cote sur 30 est divisée en trois sous-cotes sur 10: La prise en main / maniabilité, l'élégance / le design, et la solidité apparente (je n'ai pas jeté les verres par terre pour tester leur solidité réelle, non plus ^^).
J'ai opté pour une cotation sur 10 pour chaque cote pour le nez et pour celle de la bouche, et sur 30 pour l'ergonomie. Chaque verre se voit donc attribué une cote sur 90 (9 cotes sur 10) pour le nez et la bouche, une sur 30 pour l'ergonomie, pour une cote finale sur 120.
Les commentaires de dégustation, eux, ne se veulent absolument pas détaillés. Ce sont mes impressions générales les plus flagrantes sur le moment, ce qui m'a permis de détecter les différences de perception de verre en verre.
Quant à l'ordre de présentation des verres dans ce comparatif, je ne me suis pas cassé la tête: je les présente du plus bas au plus haut (en taille). Pure coïncidence que les verres les plus classiques soient aussi les moins hauts.

Les verres classiques:

(ou les "facilement trouvables")
Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents 





Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents

1. Le "gros" verre tulipe sans pied.

Pas vraiment un tumbler, puisqu'il a quand même une forme approximative de tulipe et n'a pas ses parois verticales toutes droites, c'est néanmoins un bon gros verre bien lourd (dont je ne connais pas le nom exact). Faites bien attention de ne pas le laisser tomber sur votre pied, vous pourriez devenir infirme ! Ce verre-ci était offert à l'achat d'une bouteille d'Arran 14 ans, vers 2013; mais il en existe sur le marché ayant plus ou moins la même forme (et le même poids ^^).
Volume: 25cl. (Et non, ce n'est pas pour s'écluser une Jup' !).
Talisker:
  • Nez en début de dram: Fermé, austère, limite passé. Comme lointain.
  • Nez aéré: Plus grand chose, la plupart des saveurs est partie.
  • Bouche: Saveurs et goûts normaux, identifiables. Le côté marin et poivré en avant.
Queen of Spey:
  • Nez en début de dram: Le floral et le fruité en avant. Ténu, discret, et s'évente vite.
  • Nez aéré: Il ne reste plus grand chose, juste de l'alcool.
  • Bouche: L'alcool en avant, les saveurs sont presque inexistantes. Presque que de l'alcool blanc.
Glendronach:
  • Nez en début de dram: Les fruits rouges en puissance, le reste est occulté.
  • Nez aéré: De l'alcool poussiéreux. Où est le reste ?
  • Bouche: Alcool assez agressif. Saveurs discrètes. Beaucoup de bois sur la fin.
Ergonomie: Les 2cl se perdent au fond du verre, qui demande clairement un dram plus gros. Lourd en main. Pas de pied, ce qui favorise la chauffe du whisky en main.





Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents

2. Le Glencairn.

Le verre à dégustation officiel en Écosse. Le classique des classiques. Tout amateur de whisky se doit d'en avoir au moins un chez lui. C'est le verre officiel du festival Spirits in the Sky. Il est très facilement disponible un peu partout, tous les cavistes vendant du whisky le proposent (pour environ 5€ le verre). En main, il est maniable mais assez lourd. J'utilisais le Glencairn pour mes notes de dégustation, jadis, au premières heures du Blog; mais je l'ai petit à petit remplacé par le verre tulipe (voir ci-dessous) que je considère plus adapté à des drams plus petits.
Volume: 17cl.
Talisker:
  • Nez en début de dram: Pas mal, bien présent, standard.
  • Nez aéré: Toujours présent. Épices poivrées en avant.
  • Bouche: Le côté mielleux et doux ressort.
Queen of Spey:
  • Nez en début de dram: Assez présent, alcool bien là.
  • Nez aéré: Est devenu fin, aéré et délicat. Agréable.
  • Bouche: Vanille et fruits en avant. Saveurs fondues et mélangées. Facile d'accès.
Glendronach:
  • Nez en début de dram: Du tabac, des fruits confits, un léger boisé. Délicat.
  • Nez aéré: La délicatesse s'est développée sur les fruits rouges compotés. Gourmand.
  • Bouche: Des fruits confits, du caramel liquide. Bon développement.
Ergonomie: Le gros pied est peu maniable. Sans pied, on chauffe facilement le whisky. Design assez rustique, "mastoc", peu élégant (mais original néanmoins).




Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents

3. Le verre tulipe (nosing glass).

Probablement le plus facile à trouver et le plus répandu (avec le Glencairn). C'est un verre qui peut porter divers noms, tels que "nosing glass", "verre tulipe", ou même "verre à Porto". C'est le verre officiel du Whisky Live Belgium (avec logo du festival et gradué à 2cl) et du Festival for Independant Bottlers. C'est aussi celui que j'utilise actuellement pour faire mes notes de dégustation officielles sur le Blog. Personnellement j'achète les miens au Makro, 6 verres à Porto de marque Durobor "Elite" pour ±12€. Bref, c'est le verre tous-terrains qui peut aussi servir à déguster d'autres spiritueux (tels que le Cognac, par exemple).
Volume: 13cl.
Talisker:
  • Nez en début de dram: Fin, délicat et précis. Les senteurs sont bien différentiables.
  • Nez aéré: Toujours précis et présent.
  • Bouche: Saveurs précises mais fondues. Le mielleux poivré du Talisker en avant.
Queen of Spey:
  • Nez en début de dram: Présent. Vanillé, floral et fruité.
  • Nez aéré: Encore bien présent, floral et fruité. Costaud quand même niveau alcool, qui s'est fort développé.
  • Bouche: Vanille en avant, et fruits acidulés. Amertume prononcée en finale.
Glendronach:
  • Nez en début de dram: Poussière de fruits secs, tabac. Fin et subtil tout en étant bien présent.
  • Nez aéré: Toujours subtil et présent, sur le vieux bois poussiéreux et les fruits rouges confits.
  • Bouche: Timide au début, mais progresse dans la subtilité. Saveurs fondues.
Ergonomie: Basique mais efficace. Assez solide et équilibré. Très maniable.




Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents

4. Le Copita.

Traditionnellement utilisé pour la dégustation du Sherry, ce verre-ci est aussi celui utilisé et plébiscité par Richard "The Nose" Paterson, le Master Blender de chez Dalmore. C'est aussi le verre officiel du très prestigieux club Scotch Malt Whisky Society (SMWS). Je n'ai pas spécialement cherché où acheter ce verre, mais je pense bien qu'il est assez facilement trouvable en Belgique auprès de beaucoup de cavistes.
Volume: 16cl (mais peut varier, il y a beaucoup de modèles de copita différents).
Talisker:
  • Nez en début de dram: Les senteurs se mélangent et sont difficilement identifiables. Délicat et agréable malgré tout.
  • Nez aéré: Pas mal de saveurs sont parties, mais il reste un résidu qu'il faut aller chercher.
  • Bouche: Ronde et douce sur le miel poivré.
Queen of Spey:
  • Nez en début de dram: Délicat, vanillé, légère fumée.
  • Nez aéré: Un peu agressif, l'alcool couvre les saveurs qu'il faut aller chercher.
  • Bouche: Vanille et amertume fruitée marquée. Bouche assez plate.
Glendronach:
  • Nez en début de dram: L'alcool prend au nez. Poussière boisée.
  • Nez aéré: Distant, il faut tendre les narines (je me comprends ! ) pour aller chercher des saveurs.
  • Bouche: Pas grand chose, et grosse sécheresse boisée en finale.
Ergonomie: Le bord supérieur est très fin, presque coupant aux lèvres. Sinon, bien maniable en main, dram visible et tourne facilement dans le verre.




Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents

5. L'INAO (ou ISO).

Ce verre est avant tout un verre à dégustation pour le vin. Un classique du genre, même. Il est utilisé dans la plupart des festivals et salons du vin de par le monde. Mais il est aussi assez largement utilisé pour la dégustation de spiritueux, comme le whisky par exemple. Évidemment, comme c'est avant tout un verre à vin, il est conçu pour déguster des quantités de vin, c'est à dire 5cl en principe. A voir si avec 2cl de whisky ça va le faire ou pas.
Volume: 21cl.
Talisker:
  • Nez en début de dram: Fermé et ramassé sur lui-même.
  • Nez aéré: Effacé et parti en vacances.
  • Bouche: Très passée et timide. Manque de punch. Je dois aller chercher le whisky.
Queen of Spey:
  • Nez en début de dram: Fumée et poussière. Nez discret.
  • Nez aéré: Fumée vanillée, et pas grand chose d'autre. Très léger, aérien.
  • Bouche: Effacée. Vanille, et épices en finale. Bouche faiblarde.
Glendronach:
  • Nez en début de dram: Très distant, éventé. De la poussière sans rien derrière.
  • Nez aéré: Du coulis de fruits confits. Monolithique.
  • Bouche: Beaucoup de bois sec dominant. Grosse amertume fruitée en finale.
Ergonomie: Très (trop) grand et très (trop) haut (hors pied). Le dram est un peu perdu au fond, comme un Playmobil dans un évier (comme disait si bien notre Benoît national). Design très standard. Et rien à faire, ce verre me fait penser au vin.




Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents

6. Le Rastal Bugatti Kelch.

Un autre classique. C'est le verre adopté par la boutique We Are Whisky qui l'utilise lors de toutes ses masterclasses. C'est aussi le verre officiel du WhiskyFair de Limburg et du Whisky Show de Londres. On peut facilement trouver ce verre en Allemagne (16€ pour 6 verres sur eBay.de), tandis qu'il est plus difficilement disponible chez nous (je ne l'ai vu que chez We Are Whisky). Certains modèles (dont celui du WhiskyFair) ont une graduation à 2cl (et parfois aussi à 4cl), ce qui facilite la mesure du dram standard.
Volume: 12,8cl.
Talisker:
  • Nez en début de dram: Fin et délicat, assez précis.
  • Nez aéré: La finesse est toujours présente, mais la précision semble passée; tout comme la globalité du nez qui se fait plus timide.
  • Bouche: Délicate, fine et précise.
Queen of Spey:
  • Nez en début de dram: Vanille et fruits poussiéreux en avant. Fin et délicat.
  • Nez aéré: Très similaire au début. Toujours délicat sur la vanille fruitée.
  • Bouche: Fine, subtile et fondue. Les saveurs se dissocient ensuite, et finale explosive. Évolutive.
Glendronach:
  • Nez en début de dram: Subtil, fondu. Fausse impression de distance, car plutôt présence délicate. Coulis de fruits rouges.
  • Nez aéré: Distant sur les fruits poussiéreux. La subtilité est assez passée.
  • Bouche: Fine et délicate dès le début. Les saveurs se développent subtilement. Aucune exubérance, peut-être même un peu trop sage.
Ergonomie: Tulipe assez jolie, pied maniable. Semble assez frêle en main.

Les verres exotiques:

(ou les moins connus et/ou plus difficilement trouvables)
Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents 




Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents

7. Le Luigi Bormioli Vinoteque Spirits Snifter.

Ce verre, de fabrication italienne, m'était complètement inconnu avant que je ne tombe dessus lors de mes recherches sur internet. Sa forme et son utilisation entrant clairement en lice pour ce comparatif, il pouvait sans problème en faire partie. Mais apparemment il est surtout distribué aux États Unis et en Australie, je n'ai trouvé aucun point de vente en Belgique. Et puis patatra j'ai croisé une annonce d'un vendeur belge sur un site de seconde main... et le voici en dernière minute dans ce comparatif.
Volume: 17cl.
Talisker:
  • Nez en début de dram: Aéré et passé. Sur le miel iodé.
  • Nez aéré: Est plus présent qu'au début. Bonne puissance, même.
  • Bouche: Délicate. Le miel floral ressort.
Queen of Spey:
  • Nez en début de dram: Puissant, malté, fruité et floral. Complet et aux saveurs bien dissociables.
  • Nez aéré: L'alcool est plus présent. Un peu de vanille, le floral a disparu. Encore puissant quand même.
  • Bouche: Du malt et des fruits. Acidité astringente.
Glendronach:
  • Nez en début de dram: Puissant et savoureux, sur le raisin sec, le tabac, et les fruits rouges confits. Net et précis.
  • Nez aéré: Encore très présent et puissant, sur les fruits caramélisés principalement.
  • Bouche: Des fruits secs, du bois, une légère astringence. Fondue.
Ergonomie: Je le trouve joli. Bonne assise. Pratique pour faire tournoyer le dram dans le verre.




Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents

8. Le Chef & Sommelier Open Up Spirit "Cool".

Deux modèles de chez Chef & Sommelier (celui-ci et l'Ambient, voir plus bas) sont adaptés à la dégustation du whisky. Ce "Cool" est particulièrement apprécié de certains amateurs français, mais est aussi particulièrement difficile à trouver: quasi introuvable en Belgique (j'ai ramé sec pour en trouver), il le devient aussi en France. Il faut dire que Chef & Sommelier ne le fabrique plus depuis plus d'un an déjà, ce qui ne facilite pas la chose. Et il ne sera pas remplacé par un modèle équivalent. Son prix normal est de ±10€ le verre.
Volume: 11cl.
Talisker:
  • Nez en début de dram: Puissant et précis. Saveurs riches et présentes.
  • Nez aéré: A perdu un peu de puissance, mais est encore présent.
  • Bouche: Fougue poivrée en avant. Puissante, mais se déséquilibre vite.
Queen of Spey:
  • Nez en début de dram: L'alcool est puissant. Le floral en avant. Nez délicat quand même.
  • Nez aéré: Délicat, vanillé, et agréable.
  • Bouche: Alcool blanc, amertume. De la vanille par après.
Glendronach:
  • Nez en début de dram: Gourmand et sucré, caramélisé. Un boisé s'infiltre.
  • Nez aéré: Encore présent sur ses bases. Les fruits ont repris le dessus.
  • Bouche: Caramel au raisin sec, bonbon Werther's se développe.
Ergonomie: Très bien pour les petits drams. J'ai difficile à l’appréhender en main, de par sa hauteur que je trouve disproportionnée. Quand on le fait tourner à la lumière, il semble y avoir des défauts dans le verre.




Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents

9. Le Chef & Sommelier Open Up Spirit "Ambient".

L'Ambient, contrairement au Cool (voir ci-dessus), est assez facilement trouvable en Belgique, mais est aussi assez onéreux car vendu par boîte de 6 verres (±60€ à l'Inno ou chez certains cavistes spécialisés).
Volume: 16,5cl.
Talisker:
  • Nez en début de dram: Assez délicat et précis. La poussière iodée ressort.
  • Nez aéré: Il a un peu perdu, mais il reste encore des senteurs.
  • Bouche: Les saveurs se dissocient bien. Légère mais présente, plaisante.
Queen of Spey:
  • Nez en début de dram: Aéré et précis. Le malt en avant. Légère poussière.
  • Nez aéré: La poussière est plus présente. Une grande délicatesse fondue.
  • Bouche: Vanille fruitée. Amertume apparaît en finale.
Glendronach:
  • Nez en début de dram: Aérien, vieille poussière confite, fruits pétrifiés. Très ciselé, fin et subtil.
  • Nez aéré: Ne semble pas avoir bougé par rapport au début; je sens exactement la même chose.
  • Bouche: Fruits secs caramélisés. Gourmand. Épices de Noël. Et pas d'astringence.
Ergonomie: Jolie forme. A l'air assez solide. Faire tournoyer le dram est aisé.

Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents


10. Le Stölzle Lausitz "Q1 Port".

Ce verre, originellement créé pour la dégustation du Porto (d'où son nom), a été adopté par la boutique Cadenhead de Cologne (fallait bien que je case du Cadenhead dans cet article, hein, héhéhé !... ) et y est proposé arborant ses couleurs. C'est un verre tulipe sur haut pied. Vendu pour 5€ à Cologne, et gradué à 2cl pour un dosage facile.
Volume: 20cl.
Talisker:
  • Nez en début de dram: Éventé tout de suite.
  • Nez aéré: Très légère évolution, mais le nez reste très faiblard.
  • Bouche: Le miel poivré en avant, et couvre assez fortement le reste.
Queen of Spey:
  • Nez en début de dram: Éventé et distant. Des fruits agrumiques.
  • Nez aéré: Sécheresse poussiéreuse et alcool malté.
  • Bouche: L'amertume et l'astringence sont directement là, ouch !
Glendronach:
  • Nez en début de dram: Poussière de bois éventée. Fruits secs distants.
  • Nez aéré: Beaucoup s'est envolé, je dois respirer fort pour capter quoi que ce soit.
  • Bouche: Très sèche et boisée. Quelques épices et fruits rouges confits.
Ergonomie: Très grand, trop même. Le nez est loin du whisky, et l'ouverture est large. Le verre en lui-même est volumineux en main.




Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents

11. Le Glass & Co "In Vino Veritas" Schnapps IVV05.

Découvert par hasard sur internet, cette marque autrichienne est non distribuée (pour le moment) en Belgique. Malgré son nom indiquant une prédestination à la dégustation du Schnaps, sa forme et sa capacité se prêtent bien, il me semble, au présent comparatif. Un outsider méconnu et de dernière minute, tout comme le Luigi Bormioli. A noter que le fabriquant cherche à distribuer ses produits (principalement des verres à vin) en Belgique. Si vous êtes un caviste professionnel et êtes intéressé, envoyez-moi un message (via le formulaire de contact du Blog) et je transmettrai.
Volume: 14cl.
Talisker:
  • Nez en début de dram: Assez distant. La fraîcheur iodée et le fruit caramélisé ressortent.
  • Nez aéré: A un peu perdu, et reste distant.
  • Bouche: Fine et délicate. Amertume affirmée en fin de bouche.
Queen of Spey:
  • Nez en début de dram: Très distant et éventé d'entrée.
  • Nez aéré: Un peu de poussière vanillée, et pas grand chose d'autre.
  • Bouche: Vanille et fruits. Légère mais discrète amertume.
Glendronach:
  • Nez en début de dram: Contenu, comprimé. On dirait que le whisky cherche à s'exprimer mais est emprisonné.
  • Nez aéré: A force d'être comprimé, il a fini par mourir; je ne sens plus rien.
  • Bouche: Douce, facile, sur les fruits secs caramélisés. Finale boisée et sèche.
Ergonomie: J'aime assez son look. Sa base est large et stable. Bonne prise en main. Le milieu du pied est très fin et semble être le point faible au niveau solidité.




Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents

12. Le Spiegelau Whisky Snifter (Authentis 30).

Un autre verre plutôt répandu en France (où il est distribué par La Maison du Whisky) mais difficilement trouvable en Belgique (en région liégeoise, je ne l'ai vu que dans une seule boutique, consacrée aux arts de la table). Celui utilisé dans ce test vient d'ailleurs en ligne droite de France.
Volume: 17cl (il existe aussi un autre modèle, le Whisky Snifter Premium, qui a un volume de... 28cl ! Pour ceux qui veulent se bourrer la gueule avec style ?).
Talisker:
  • Nez en début de dram: Très fin et précis, ciselé.
  • Nez aéré: Délicatesse encore présente, mais a perdu pas mal de senteurs.
  • Bouche: Nette, précise, équilibrée et délicate.
Queen of Spey:
  • Nez en début de dram: Fin et délicat, fondu. Les fruits compotés dominent.
  • Nez aéré: Les fruits vanillés sont encore bien présents. Bonne délicatesse, mais a quand même perdu par rapport au début de dram.
  • Bouche: Vanillée et fruitée. Des épices. Pelure de fruit. L'amertume se développe après un temps.
Glendronach:
  • Nez en début de dram: Fruits confits distants, légère acidité, et poussière éventée.
  • Nez aéré: Les fruits secs se sont révélés. La poussière est plus sage. Des épices sont apparues.
  • Bouche: Fondue, subtile, moelleuse. Saveurs mélangées mais savoureuses.
Ergonomie: Très grand, mais maniable. Le dram tournoie bien. J'ai quand même un peu peur de la casser.




Les verres à dégustation: un comparatif de 13 modèles différents

13. Le Schott Zwiesel "No Ice".

Une fabrication allemande en exclusivité pour La Maison du Whisky (France), mais aussi de plus en plus difficile à trouver car n'est plus fabriqué non plus. En Belgique, je pense qu'il a été disponible chez Corman & Collins à Battice (mais aucune idée si ils en ont encore en stock ou pas). J'ai trouvé les miens en France, pendant mes vacances; c'était un fond de stock qui traînait.
Volume: 16,8cl.
Talisker:
  • Nez en début de dram: Du vent ? Je cherche les senteurs... De la poussière de miel peut-être ?
  • Nez aéré: Exactement comme au début, pas grand chose à part du vent.
  • Bouche: Bonne bouche, équilibrée et présente.
Queen of Spey:
  • Nez en début de dram: Une brise quand on sniffe. Les agrumes en avant.
  • Nez aéré: Beaucoup plus délicat qu'au début de dram.
  • Bouche: Vanille et fruits acidulés. Ici l'amertume est très discrète (et c'est tant mieux).
Glendronach:
  • Nez en début de dram: Complètement différent des autres verres ! Ici, sur la pierre de schiste mouillée et du raisin sec écrasé.
  • Nez aéré: Heu ? Concentration d'alcool, et rien derrière.
  • Bouche: Sèche, boisée, des fruits secs. La sécheresse augmente vite.
Ergonomie: Superbe design, très original. Semble assez fragile. Le nez est situé très très loin du whisky.

Les résultats chiffrés:


Le tableau des scores :



Talisker 18 ans
Queen of Spey 12 ans
Glendronach 21 ans
Ergonomie

Verre
Nez début
Nez aéré
Bouche
Nez début
Nez aéré
Bouche
Nez début
Nez aéré
Bouche
Maniabilité
Design
Solidité
TOTAL
1. Tulipe "tumbler"
2
1
4
3
1
2
4
1
3
1
4
9
35
2. Glencairn
6
7
6
6
6
5
6
8
6
3
6
8
73
3. Nosing glass
8
8
6
7
5
4
8
8
7
8
5
7
81
4. Copita
7
5
6
5
4
4
5
4
5
7
6
5
63
5. INAO
5
2
3
4
5
4
3
5
4
5
3
6
49
6. Rastal
6
4
7
6
6
7
6
5
6
7
7
6
73
7. Bormioli
5
6
6
7
6
5
8
7
6
7
7
6
76
8. C&S Cool
8
7
5
6
6
4
7
7
7
4
5
5
71
9. C&S Ambient
6
6
7
6
7
6
8
8
7
6
8
6
81
10. Cadenhead
3
4
5
4
4
2
5
4
5
5
6
6
53
11. IVV05
4
4
6
5
5
6
3
2
6
7
8
5
61
12. Spiegelau
7
5
6
6
6
7
5
6
8
6
7
5
74
13. No Ice
3
3
6
4
5
7
4
2
5
5
9
4
57


Le champion du tourbé: Le verre tulipe "nosing glass".
Le champion du fût de bourbon: Ex aequo Le Rastal Bugatti, Le C&S Ambient et le Spiegelau.
Le champion du fût de Sherry: Ex aequo le verre tulipe "nosing glass" et le C&S Ambient.
Le classement général toutes catégories confondues (ergonomie comprise):
  • 1. Ex aequo le verre tulipe "nosing glass" et le Chef & Sommelier "Ambient".
  • 3. Le Luigi Bormioli.
  • 4. Le Spiegelau.
  • 5. Ex aequo le Glencairn et le Rastal Bugatti.
  • 7. Le Chef & Sommelier "Cool".
  • 8. Le Copita.
  • 9. Le Glass & Co IVV05.
  • 10. Le No Ice.
  • 11. Le Stölzle Lausitz Cadenhead.
  • 12. L'INAO.
  • 13. Le "tumbler" Arran.
Les 4 premiers au classement généralLes 4 premiers au classement général
Les 4 premiers au classement généralLes 4 premiers au classement général
Les 4 premiers au classement général

  • Le "nosing glass" arrive donc en tête. Quelque part cela me rassure, j'utilise un "bon" verre depuis pas mal de temps. Je vais bien évidemment continuer de l'utiliser pour les notes du Blog.
  • Le C&S Ambient m'a, quant à lui, assez bluffé je dois avouer. Je pense bien l'adopter pour mes drams "plaisir" devant un bon film.
  • Le Luigi Bormioli s'est lui aussi très bien comporté, et a été assez régulier dans la qualité du rendu. Idem pour le Spiegelau, qui lui est déjà une référence parmi les dégustateurs de whisky.
  • Le Glencairn ne se place "que" à la 5ème place. Mais il reste néanmoins une valeur sûre, passe partout. Tout comme le Rastal Bugatti, d'ailleurs.
  • Le C&S Cool se place assez mal dans le classement tous scores confondus à cause de son ergonomie très perfectible, car sur le plan purement nez et bouche, il se classe troisième !
  • Le Copita est peut-être adapté à la dégustation du Sherry, je ne l'ai trouvé que très moyen avec du whisky.
  • Le Glass & Co IVV05 est lui certainement plus adapté à la dégustation du Schnaps, comme son nom le laisse préjuger. Avec du whisky, la bouche s'est montrée constante et de bonne qualité, mais malheureusement au niveau du nez les choses ne se sont pas aussi bien passées.
  • J'ai trouvé le No Ice et le Stölzle Lausitz très décevants. Surtout le No Ice d'ailleurs, qui n'existe que pour ses formes agréables à l’œil j'ai l'impression.
  • L'INAO n'aurait peut-être pas du apparaître dans ce comparatif et se cantonner au vin.
  • Quant au gros "tumbler" tulipe, sa présence était plus anecdotique qu'autre chose car sa dernière place était prévisible dès le départ.


Les autres considérations:

Il est à remarquer que certains verres s'en sortent mieux en fonction du style de whisky dégusté. Pour bien faire, il faudrait presque utiliser tel verre particulier avec son whisky tourbé, un autre avec un whisky en fût de bourbon, et encore un autre avec un whisky en fût de Sherry.
Certains verres m'ont aussi parus plus adaptés dans le cadre d'une analyse organoleptique pointue du whisky, alors que d'autres me semblent plus agréables pour siroter un whisky en pure mode "plaisir".
Mais coller à ces considération deviendrait un vrai brainstorming inutile, je trouve. De là à l'enculage de mouche, il n'y a qu'un pas.
Ce classement reflète bien évidemment mon ressenti personnel, mais il n'y a pas de règle gravée dans le marbre. Tous ces verres ont leurs avantages et leurs inconvénients. L'important est de trouver et d'utiliser le verre qui corresponde à ses envies personnelles, en fonction du plaisir qu'il apportera.
Il ne faut pas oublier non plus que c'est ce genre de "face à plein" qui permet de détecter des différences sur le moment. Mais hors comparatif, pour siroter un dram isolé, tous ces verres s'en sortent assez bien (sauf peut-être ceux du fond du classement, que je vais personnellement remiser et oublier dans ma cave).
Pour conclure, je dirais qu'il n'existe pas de verre parfait ni ultime (comme il n'existe pas de whisky parfait ni ultime), et que chacun trouvera midi à porte en sélectionnant son verre de dégustation préféré.
Merci (sans ordre particulier) à Frank (Massen), Patrick (We Are Whisky), Markus (Cadenhead Whisky Market Cologne), Olivier (Cinoco), Emilien (La Maison du Whisky - France), Marc-David (Glass & Co France), et Laure (Arc International France) d'avoir mis à ma disposition certains des modèles présents dans ce comparatif.