jeudi 31 décembre 2015

Le whisky en 2015 : mon bilan de l’année écoulée

Le whisky en 2015 : mon bilan de l’année écoulée

Haaaa, les fêtes de fin d’année ! On mange (trop), on boit (pas moins), on fréquente tante Huguette qu’on n’a pas vue depuis au moins un an et dont on se contrefout, parfois on s’amuse (sans se forcer), souvent on s’ennuie voire même on déprime (statistiques à l’appui).

Et à la nouvelle année, c’est l’heure des bonnes résolutions (qu’on ne suivra bien évidemment plus trois jours plus tard) et des bilans de l’année écoulée.

Comme la plupart des blogueurs whisky, cette année-ci moi aussi je vais proposer mon petit bilan perso. Car cette année-ci j’ai des choses à dire à ce sujet, ce qui n’était pas spécialement le cas l’année passée. Et pour faire court, le tableau ne me semble pas spécialement joli ni lumineux. Pour plein de raisons, en fait :

(photo The Scotch Journal)
(photo The Scotch Journal)
L’invasion du NAS :

Pas mal de distilleries ont commencé à arrêter leurs embouteillages d’entrée de gamme avec âge indiqué, pour les remplacer par des sans âge (NAS) composés de whiskies beaucoup plus jeunes (beaucoup trop jeunes que pour indiquer leur âge sur la bouteille, en tout cas). Au même prix, voire même plus cher. Hé oui.

Exit le Talisker 10 ans, Laphroaig 10 ans, Glenlivet 12 ans, toute la gamme d’âge chez Macallan, presque tous les whiskies japonais, etc…

Et il est déjà acquis que le Laphroaig 18 ans et Lagavulin 16 ans disparaitront aussi sous peu.

Si cela me touche personnellement assez peu (puisque je ne suis de toute façon pas client de ces entrées de gamme), cela chamboule néanmoins grandement le monde du whisky. Tout débutant va devoir aborder le whisky non plus avec des classiques âgés et (pour la plupart) bien faits, mais avec des sans âge dont la qualité est (de façon avérée) moindre. Si cela doit rebuter les nouveaux amateurs, et si cela pousse les habitués à monter en gamme ou à changer de spiritueux, quel va être le public cible de ces entrées de gamme sans âge ?

Devons-nous réellement être contents de nous consoler avec du Skye ou du Triple Wood ou du Founder’s Reserve ? J’en doute fort. Et les professionnels qui nous disent « Mais si, c’est aussi bon que les whiskies avec âge indiqué ! On ne vous proposerait pas des produits moins bons, quand même !! » font (logiquement, et c’est de bonne guerre) leur boulot : essayer de nous vendre leurs produits. Mais se foutent de notre poire par la même occasion.

Le rajeunissement global et les distilleries moins renommées chez les indépendants :

Si les gros embouteilleurs indépendants, qui ont du stock de fûts depuis des lustres, peuvent encore se permettre de sortir des vieux whiskies (à prix très élevés), ce n’est plus le cas des petits qui n’ont pas de stock. Ceux-ci doivent acheter leurs fûts au fur et à mesure et les faire embouteiller tout de suite par manque d’assise financière. Ils ne peuvent pas se permettre de laisser dormir des fûts pendant des années. Ils sont donc tributaires des prix en cours sur le marché ; prix qui sont actuellement très hauts pour un fût. Soit ils embouteillent un vieux whisky (comme c’était le cas jusqu’à il y a encore deux ans) mais doivent sortir un gros paquet d’argent pour acquérir le fût et ne peuvent pas être certains de pouvoir vendre les bouteilles, tellement le prix final sera élevé ; soit ils doivent taper dans des fûts plus jeunes. Et c’est ce qui se passe de plus en plus chez les petits embouteilleurs comme Archives, Kintra, Alambic Classique, Anam na h-Alba, C&S Dram Collection, etc… qui ont proposé en 2015 beaucoup plus de jeunes embouteillages que par le passé.

Et les petits embouteilleurs ne sont bien évidemment pas les seuls. Les gros aussi se doivent de continuer à vendre à un public le plus large possible, et proposent dorénavant aussi des jeunes whiskies à des prix encore abordables (sans tenir compte de l’âge, bien entendu). Gordon & MacPhail, Douglas Laing, Hunter Laing, Cooper’s Choice, Berry Bros, Van Wees sont des exemples parmi d’autres embouteilleurs ayant proposé des whiskies de 10 ans d’âge, voire même plus jeune, en 2015.

Dans le même ordre d’idées, les embouteilleurs indépendants se tournent de plus en plus vers des embouteillages de distilleries moins connues et moins renommées. Et dont, logiquement, les fûts sont moins onéreux. On a pu voir, en 2015, débarquer une pelletée de Ben Nevis, (jeunes) Ledaig, Auchentoshan, Miltonduff, ou encore dans une moindre mesure Fettercairn, Speyside Distillery, Strathmill ou Benrinnes. Et franchement, si ces distilleries sont moins renommées, c’est qu’il doit y avoir des raisons, pas vrai ? Ben oui, comme vous vous en doutez, trouver un (très) bon embouteillage y est plus difficile…

Le whisky en 2015 : mon bilan de l’année écoulée
Le retour du blend :

Longtemps boudé, et même snobé par les embouteilleurs indépendants, le blend fait de plus en plus son grand retour. Surtout chez les indépendants, d’ailleurs.

Compass Box a tracé la route depuis 15 ans, et a dû se battre pour avoir une place au soleil. Maintenant que sa réputation est faite, les autres s’y (re)mettent aussi et/ou (re)mettent en avant leurs blends maison, comme par exemple Malts of Scotland (avec ses MOS 12 et 18 ans), Wemyss, ou même Cadenhead qui multiplie ses « Creations Blend » et lancera début 2016 un blend de 12 ans d’âge.

Le blend, qui était considéré comme le parent pauvre du single malt et globalement de mauvaise qualité, commence à récupérer une certaine réputation. Je parle bien évidemment de blends « premium », le J&B restant une bouse infâme ;-)

Le whisky en 2015 : mon bilan de l’année écoulée
Les prix qui flambent :

Chez tout le monde, sans exception. Ça continue. Encore plus que l’an passé. Et ça explique grandement les points cités plus haut dans ce bilan.

  • On fait du NAS, qui coûte moins cher, pour essayer de continuer de proposer des whiskies à prix décent.
  • On propose des jeunes whiskies et/ou des whiskies de distilleries moins renommées, pour essayer de continuer de proposer des whiskies à prix décent.
  • On fait du blend, pour essayer de continuer de proposer des whiskies à prix décent.

Car du côté du single malt (et single grain et bourbon aussi, d’ailleurs), ça devient vraiment la cata niveau prix.

Bien sûr l’offre et la demande y est beaucoup. Les amateurs de (bon) whisky se font de plus en plus nombreux. Les distilleries et embouteilleurs poussent leurs produits en organisant de nombreuses dégustations en collaboration avec les points de vente, ce qui attire de plus en plus de monde.

Les accises (plusieurs successives en peu de temps en Belgique) et le cours de la Livre Sterling par rapport à l’Euro ont aussi gonflé les prix dans des proportions non négligeables (environ de 25%).

Les distilleries et leurs embouteillages officiels (où non seulement les prix des NAS sont plus élevés que ceux des âgés qu’ils remplacent, mais aussi et de plus en plus quand on monte dans les âges des bouteilles haut de gamme) sont les premières à voir leurs prix monter régulièrement plusieurs marches de l’escalier. Il faut avouer qu’elles auraient tort de se priver : pourquoi sortir une bouteille à 100€ alors qu’elle se vendra à 200€ une semaine plus tard sur le marché parallèle ? Les 3 Bowmore Devil’s Cask successifs sont un très bon exemple de cette pratique.

Chez les embouteilleurs indépendants aussi les prix deviennent de plus en plus difficiles à suivre (en raison de l’offre et de la demande bien sûr, mais aussi des prix des fûts comme expliqué plus haut dans ce bilan). Un exemple flagrant pour l’illustrer : il y a deux ans les Caol Ila de ±30 ans d’âge étaient aux alentours des 150€ chez les embouteilleurs indépendants. Fin 2015 il est impossible d’en trouver à moins de 280€.

Une autre raison de la flambée des prix est sans nul doute les collectionneurs et autres spéculateurs. Qui (un comble) n’ouvrent même pas ou très peu de bouteilles pour les boire, en plus ! J’ai pu remarquer de plus en plus de bouteilles en édition limitée être sold out en quelques heures (parfois en quelques minutes), pour se retrouver à la vente sur les sites d’enchères quelques jours plus tard. A se demander qui goûte encore certains embouteillages…

La fin d’une époque :

Les belles années des « gros » amateurs (non, je ne parle pas de leur poids sur une balance ;-) ) sont derrière nous. Certains d’entre eux sont passés d’amateur purs à professionnels ou semi-pro (embouteilleur, distributeur, revendeur…), mais l’âge d’or de ces amateurs semble toucher à sa fin : en novembre le dernier Lindores Whisky Festival (le festival mythique organisé par le whisky club lui aussi le plus mythique et select de Belgique) s’est tenu à Ostende, et le dernier WitC (réunion annuelle du plus gros forum francophone) aura lieu en 2016.

C’est aussi un signe que les temps changent, qu’une page se tourne, et que l’avenir sera très bientôt différent. Les vieux de la vieille tournent la page car « ce n’est plus ce que c’était ».

Les tendances pour l’avenir ?

En raison de la difficulté à trouver des fûts de whisky à embouteiller (à prix correct), certains embouteilleurs commencent à se tourner vers d’autres spiritueux pour survivre, comme du rhum, du gin ou même du Cognac.

La tendance devrait s’accentuer dans les années à venir, je pense. Surtout que ceux qui ne le feront pas risquent de mourir, surtout chez les petits (« c’est toudi les p’tits qu’on spotche », c’est bien connu) par manque de produits à vendre. Les dures lois du marché.

De plus, le public whisky commence lui aussi à se tourner vers d’autres spiritueux, toujours à cause de ces prix qui frisent le ridicule et l’inadmissible et à cause de la qualité globale en baisse. Le VRAI amateur (pas le spéculateur) veut consommer un produit de qualité à un prix acceptable. Et si ce n’est plus possible dans le whisky, ce le sera (temporairement) dans un autre produit. La roue commence à tourner. Le rhum devient de plus en plus à la mode, et ses prix commencent eux aussi à prendre l’ascenseur vers le haut. Le gin a fortement la cote en Flandre pour le moment, au détriment du whisky qui commence à s’essouffler.

Les chiffres de vente du whisky « premium » en Asie sont eux aussi en baisse, ce qui serait un signe avant-coureur d’explosion de cette « bulle » spéculative et du marché en général. Et là, franchement, je le souhaite. C’est peut-être pas sympa de ma part pour les pros du whisky de souhaiter que le marché se casse la gueule, mais moi je me place au niveau du consommateur qui en a marre de se faire arracher le slip à chaque achat de bouteille. Alors si le marché se vautre, oui il y aura de la casse. Oui certaines distilleries fermeront. Oui certains embouteilleurs indépendants mourront. Mais les marchés sont des cycles perpétuels. Il y a eu une grosse crise du whisky dans les années 80, aujourd’hui et depuis plusieurs années c’est l’âge d’or du whisky, il est certain qu’une nouvelle crise s’annonce et est à notre porte. Ce ne sera peut-être pas pour 2016, mais à mon avis d’ici 2020 un gros crash devrait se produire. Je ne suis pas économiste hein, c’est juste mon sentiment personnel. Wait & See.

Et moi alors, dans tout ça ?

Hé bien moi, j’avoue, j’ai un goût assez amer en bouche.

Le whisky en 2015 : mon bilan de l’année écoulée

La position de blogueur n’est pas toujours facile. Ménager la chèvre et le chou tout en restant impartial est juste virtuellement impossible. Plaire à tout le monde ne l’est pas moins. Mon franc parler apparemment dérange une certaine frange de la profession. La vérité ne semble pas bonne à dire dans ce petit monde du whisky où tout le monde se connaît et où tout le monde est « copain ». Copain seulement en apparence, car quand les dos sont tournés, les coups fusent. Comme dans tous les milieux et comme dans tous les business, le whisky n’est pas un monde à part, après tout ; et n’est pas un monde de bisounours non plus. C’est un business avant tout, et comme dans tous les business c’est le chiffre d’affaire qui importe.

Et c’est cette position, en tant que blogueur, qui est ambiguë : un blogueur est un amateur passionné d’un produit et qui veut s’y investir plus que la moyenne, mais se retrouve vite assis entre deux chaises ; entre le monde de l’amateur / consommateur et le monde des professionnels. Plus tout à fait dans le premier, mais pas vraiment dans le second. Et donc ne faisant, finalement, entièrement partie d’aucun.

Si au départ j’avais la conviction d’être impartial et de vouloir être indépendant, je me vois à présent dans une position ou certains amateurs me reprochent mon manque de partialité, un « deux poids deux mesures », d’être vendu à tel ou tel distributeur, embouteilleur ou caviste ; tandis que d’un autre côté certains professionnels me reprochent de trop les critiquer et/ou d’être vendu à tel ou tel concurrent. J’aurais donc perdu en route, au cours des 2 ans et demi de ce blog, mon impartialité et mon indépendance, à mon corps défendant. C’est fort possible, assez probable même, mais était-ce évitable ? Je reste avant tout un être humain, avec ses qualités, ses défauts, et ses faiblesses. Et en tant qu’être humain il me semble logique d’avoir de meilleures affinités avec certaines personnes / professionnels / produits qu’avec d’autres.

Heureusement que mon franc parler ne s’est pas évanouit, lui ! Et j’espère bien le garder toute ma vie, n’en déplaise à mes détracteurs de tous poils ! Dire franchement ce que je pense, je compte bien continuer à le faire en 2016 ! Et tant pis si ça ne plaît pas à tout le monde ; ce Blog n’a jamais eu cette vocation de toute façon.

(Photo reproduite avec l'aimable autorisation de Dramming.com)
(Photo reproduite avec l'aimable autorisation de Dramming.com)

Il y a aussi une certaine lassitude qui s’est installée en moi : tenir un blog, c’est fatigant (et parfois frustrant) !

Il ne faut pas se faire de fausses idées, ça bouffe un temps dingue de tenir un blog ! Entre les déplacements et les journées / soirées passées à gauche et à droite à des dégustations et autres festivals, les nombreuses notes de dégustation à pondre de façon régulière, et l’écriture des articles et autre comptes rendus ; ça se compte en centaines d’heures sur l’année. Et quand je compare ce temps passé et la reconnaissance (voir ci-dessus) que j’en récolte, je commence à me demander si tout cela vaut vraiment le coup.

Vous me direz, personne ne m’a obligé à le faire, ce foutu Blog ! Et vous aurez raison. Mais il y avait un trou à combler, je suis un homme de passions, et j’assume mon tempérament entier, enflammé et emporté qui est en partie ma marque de fabrique.

Malgré tout, le Blog semble avoir trouvé son public et sa vitesse de croisière en 2015 : environ 150 visiteurs uniques par jour (ce qui n’est pas mal du tout pour un Blog exclusivement en version française), plus de 350 « followers » de la page Facebook (en constante augmentation), et un rythme de publication que j’ai essayé de garder régulier (ce qui n’est pas évident quand je n’ai plus rien à dire ni d’échantillons à déguster et à noter). Merci à tous mes fidèles lecteurs et lectrices de suivre le Blog et de participer à son succès grandissant.

Hormis le caractère chronophage du blog, vous vous doutez bien que les différents points de mon bilan ne m’encouragent guère à être super enthousiaste sur l’avenir. A voir comment 2016 va se dérouler, mais je me prédis une année avec beaucoup moins d’achats maltés et moins de déplacements à des festivals (Limburg, déjà, se fera normalement sans moi. Bon, ok, tout le monde s’en fout ;-) ). Ca me permettra au moins de souffler un peu et de voir venir. Surtout que je ne suis plus le seul blogueur belge francophone, je peux donc espérer une relève dans un futur pas trop lointain. Allez hop, au boulot les jeunes !).

Et mes coups de cœur de 2015, alors ?

J’ai quand même goûté pas mal de whiskies différents tout au long de cette année 2015. Je ne sais pas exactement combien (et je ne veux pas le savoir, sinon je vais me considérer comme étant alcoolo).

J’ai eu l’occasion de goûter quelques superbes vieux embouteillages, mais je ne vais pas les sélectionner dans mes coups de cœur 2015. Pour rester logique, je vais m’arrêter aux embouteillages sortis cette année. Et pas de catégories bien séparées en fonction de l’âge ou du pays, je mets tout en vrac. Je n’ai pas goûté 4.000 whiskies sur l’année, je ne suis pas Jim Murray (et mon foie ne s’en porte pas plus mal).

Le whisky en 2015 : mon bilan de l’année écoulée

1. Kilkerran ‘’Work in Progress’’ VII, Bourbon Wood, 54.1% (OB) - (89/100).

Je plébiscite surtout les embouteillages indépendants et les whiskies d’âge mûr (voire très mûr... sans verser toutefois dans le pourri). Et voici que c’est un whisky officiel de 10 ans d’âge qui s’octroie la plus haute marche du podium. Comme quoi l’exception peut confirmer la règle. Et en plus, je ne lui avais collé « que » 89/100. Alors pourquoi cette première place ? Tout simplement parce que je le considère être le meilleur rapport qualité / prix sorti en 2015. C’est un whisky fin, complexe, goûteux et savoureux ; qui fait plus que son âge. Et je regrette même de ne lui avoir donné que ce 89, car il a très bien évolué depuis l’ouverture de bouteille. Au jour d’aujourd’hui, je pense que je lui collerais un bon 90, voire même 91. Je ne rechigne jamais à revenir sur cette bouteille et je ne boude pas mon plaisir quand j’en sirote un dram.

Au prix de ±60 euros à sa sortie, il devient de plus en plus difficile à trouver. Surtout online où on ne le trouve plus par chez nous, d’ailleurs. Mais en Wallonie il est encore disponible chez Toby Vins, W Comme Whisky, et Maison Demiautte pour ±70 euros (les accises sont passées par là entretemps, nondidju). Profitez-en, déplacez-vous et sautez dessus !

2. Littlemill 11.1984 / 2015 The Cooper's Choice, 31 ans, Bourbon Cask n°3902, 46.5% - (93/100).

En seconde place de mon classement 2015, logiquement… Un Littlemill que j’ai coté 93/100. Littlemill reste ma distillerie préférée (et je pense bien qu’en 2016 j’aurai beaucoup moins l’occasion d’en goûter), et j’ai trouvé celui-ci la parfaite bombe fruitée.

Au prix de ±255 euros à sa sortie (début décembre !), il se négocie déjà aux environs de 400 euros sur le marché parallèle.

3. Ireland 23 ans The Nectar of the Daily Drams, 1991 / 2015, 54.6% - (92/100).

2015 a été marqué par l’explosion du nombre d’embouteillages indépendants de whiskies irlandais (bien souvent sans distillerie indiquée, d’ailleurs), dont une grosse majorité a été très bien accueillie et globalement bien cotée. Et c’est vrai qu’ils sont bons, ces Irlandais ! Surtout celui-ci, que j’ai trouvé sortir du lot. Peut-être dû au fût de Sherry ?

Au prix de ±130 euros à sa sortie, il s’est négocié à 600 euros sur Whisky Auction il y a peu.

4. Clynelish 20 ans Cadenhead's Sherry Cask, 1994 / 07.2015, 55.4% - (89/100).

Mon Précieux ne pouvait pas ne pas être dans ce classement, quand même ! Allez jeter un œil sur l’article si vous ne vous souvenez pas de quoi je parle ; c’est le Clynelish que j’attendais d’être embouteillé depuis 1 an et demi. Pas un whisky qui pète les cotations pour autant, mais il a une valeur « spéciale » et sentimentale à mes yeux.

Au prix de 95 euros à sa sortie, sold out à présent à ma connaissance.

5. Littlemill 1990 / 2015 Malts of Scotland for Dram Brothers and De Tongerse Whiskyvrienden, Bourbon Barrel MoS 15006, 55.1% - (92/100).

Un second Littlemill dans mon Top 5 de 2015, rien de plus logique. Celui-ci m’avait vraiment bluffé de par sa qualité et sa complexité globales. Déjà pas facile à trouver à sa sortie, puisque en quantité limitée et en partie pour un club, il a bien évidemment été sold out immédiatement. Faut être réactif sur du Littlemill !

Au prix de ±145 euros à sa sortie, j’ai été étonné de le voir se vendre à « seulement » 185 euros il y a peu sur un site d’enchères.

Je constate que cette année j’ai coté assez sèchement. Seulement un seul 93 sur les embouteillages récents… De deux choses l’une : soit cela confirme une baisse globale de qualité, soit cela trahit le fait que je devienne de plus en plus exigeant. Un mix des deux n’étant pas impossible non plus.

En conclusion…

Malgré ce bilan mi-figue mi-raisin qui ne me laisse augurer rien de bon pour l’avenir, je ne compte pas (encore) arrêter ni le Blog, ni le whisky. Je continuerai donc en 2016 à irriter certaines personnes et à contenter certaines autres. Mais probablement à intervalle moins régulier, lassitude (expliquée plus haut) oblige. Que 2016 soit le début de la fin en ce qui me concerne n’est pas exclus (mais pas certain non plus). On verra bien ce qui se passera…

Néanmoins, et malgré tout, je vous souhaite à tous et toutes (oui oui, à mes détracteurs aussi :-) ) une toute bonne année 2016, pleine de whiskies du feu de Dieu qui vous déboite les chaussettes. Et à prix abordable. Ha, on me chuchote dans l’oreillette que ça, ça ne va pas être possible… ;-(

Le whisky en 2015 : mon bilan de l’année écoulée

Allez, là-dessus je vais me resservir un dram. De Littlemill bien sûr ! :-D

lundi 28 décembre 2015

Caol Ila 14 ans Cadenhead's Small Batch, 2000/2015, 54.4%

Ce Caol Ila-ci, j'avais pu le goûter chez Massen lors du whisky dinner Cadenhead début novembre. Et il m'avait particulièrement plu, j'en avais même acheté une bouteille.

Évidemment, à ce moment-là je n'en avais pas fait de note de dégustation détaillée. J'avais envie de me rattraper, voici qui est fait. Allez hop, sans plus attendre !

Caol Ila 14 ans Cadenhead's Small Batch, 2000/2015, 54.4%
Caol Ila 14 ans Cadenhead's Small Batch, 2000 / 2015, Bourbon Hogsheads, 54.4%, 576 bouteilles
  • Nez: De la coquille de crustacés, du citron vanillé. Des notes minérales sur le schiste se faufilent après aération. Le crustacé se fait aussi plus discret, la tourbe glissant vers de la fumée iodée et cendrée. Les notes citronnées perdurent.
  • Bouche: Très vanillée un court instant, puis ça explose en bouche. De la compote de citron cendrée, de grosses pincées de sel, des épices piquantes et des agrumes acidulés. La texture est moelleuse et onctueuse, ça fait presque penser à un bonbon qui fond en bouche.
  • Finale: Longue. La rétro-olfaction de fumée cendrée s'impose d'elle même. Le sel meurt lentement, accompagné de citron acidulé.
  • Verdict: Même si ce Caol Ila est assez typique, il est aussi bien riche, changeant, fougueux, tout en étant subtil et posé malgré son jeune âge. J'aurais d'ailleurs franchement pu le croire plus vieux qu'il n'est. Un très bon Caol Ila.
  • 89/100.

Sold out chez Massen, il en reste quelques bouteilles (au prix de 68 euros) à la boutique Cadenhead de Cologne. Il en reste peut-être aussi encore auprès des ambassades Cadenhead de Belgique (Toby Vins, Single Malt Whisky Shop, TasTToe), à vous de vous renseigner !

vendredi 25 décembre 2015

C'EST NOËL !! Deux Littlemill 1984/2015 The Cooper's Choice différents (30 et 31 ans)

C'EST NOËL !! Deux Littlemill 1984/2015 The Cooper's Choice différents (30 et 31 ans)

Bah oui quoi, à Noël on se fait plaisir, non ? Les cadeaux, la bonne bouffe, les bisous, les câlins, etc... Et les bons drams, aussi, non mais des fois !!

Et pour ma part, mon péché mignon c'est évidemment du Littlemill. Alors je vous en parle, c'est mon cadeau de Noël à vous, mes lecteurs ;-).

En cette fin d'année 2015, l'embouteilleur The Cooper's Choice a sorti coup sur coup (en octobre et en novembre) deux Littlemill en brut de fût (malgré ce que leurs bas titrants en alcool pourraient laisser penser), tous deux distillés en 1984 et issus de fûts dont les numéros sont très proches (des sister casks ?).

C'EST NOËL !! Deux Littlemill 1984/2015 The Cooper's Choice différents (30 et 31 ans)
Littlemill 11.1984 / 2015 The Cooper's Choice, 30 ans, Bourbon Cask n°3904, 49%, 270 bouteilles

En octobre, quand il est sorti, je l'avais goûté et coté 88/100, qui n'est en soit pas une mauvaise cote du tout. Mais en voyant les cotes dithyrambiques d'autres amateurs, je me suis dit que j'étais peut-être un peu "passé à côté". Une repasse s'imposait:

  • Nez: Gourmand, fruité et floral dès le début. Du miel de fleur, des fruits blancs juteux; et un très léger malt toasté tout au fond, qu'il faut aller chercher pour bien pouvoir le définir. Du raisin blanc acidulé se développe avec l'aération.
  • Bouche: Du jus de fruits blancs, onctueux, sucré, mais aussi assez épicé. Du miel de fleur, encore. Et une amertume de pelure de fruit qui grandit et est omniprésente tout du long.
  • Finale: Moyenne. L'amertume fruitée s'installe. Les épices douces perdurent un long moment. Une acidité végétale s'insinue en toute fin de bouche.
  • Verdict: Comme souvent chez Littlemill, le nez est "waouw" et s'ouvre pleinement sur le temps. J'y laisserais volontiers traîner mes narines pendant des heures. La bouche m'a de prime abord un peu moins séduit, de par ses notes amères et acidulées. Mais sur le temps, cette bouche délivre alors pleinement tout ce qu'elle a à offrir. L'amertume s'estompe (ou je m'y suis habitué?) et le fruité gourmand prend le dessus.
  • 90/100. Clairement une meilleure impression que lors de ma première passe.
C'EST NOËL !! Deux Littlemill 1984/2015 The Cooper's Choice différents (30 et 31 ans)
Littlemill 11.1984 / 2015 The Cooper's Choice, 31 ans, Bourbon Cask n°3902, 46.5%, 230 bouteilles
  • Nez: Une pleine corbeille de fruits juteux et gorgés de soleil : de la banane, du pamplemousse rose, de la mandarine, de la pêche, de l’abricot, et de la poire qui se mélangent pour former un tout hyper gourmand, très sucré. Miam, ça donne carrément faim ! Après aération, un délicat floral mielleux se développe, accompagné d’un brin de menthe poivrée.
  • Bouche: Riche, puissante, et onctueuse. De la compote de pêche, et du sirop d’abricot. S’y mélangent aussi de l’orange juteuse, du raisin framboise, de la nectarine… bien mûrs et très juteux.
  • Finale: Moyenne. Quelques épices douces viennent chatouiller les papilles. Les fruits perdurent un moment, puis s’étiolent lentement pour ne plus laisser qu’un divin souvenir. Avant la gorgée suivante !
  • Verdict: Superbement équilibré, aucunement agressif, hyper fruité, gourmand, généreux, fin… Aucune amertume, juste du fruit, du fruit, et encore du fruit. J’adore, c’est juste succulent.
  • 93/100. Bim-Bam-Boum ! Juste la meilleure cote de l'année en ce qui me concerne.
C'EST NOËL !! Deux Littlemill 1984/2015 The Cooper's Choice différents (30 et 31 ans)

Vendus initialement aux alentours de 250 euros, ces deux embouteillages ont été directement sold out en Belgique dès l'annonce de leur sortie respective et le début de leurs pré-ventes. Inutile de les chercher chez nous via les canaux réguliers des boutiques. Il en reste peut-être un peu à des prix "d'origine" en Hollande ou en Allemagne, mais sinon leur prix explose déjà (aux environs de 400 euros) sur le marché parallèle de la revente aux enchères.

Si j'en ai parlé, c'est parce que j'aime Littlemill, et que c'est Noël ! (et aussi que c'est mon Blog, et que j'y fais ce que j'veux, na ! :-p )

Alors Joyeux Noël à vous tous et toutes, quel que soit le dram que vous ayez choisi pour l'occasion :-)

mardi 22 décembre 2015

Clynelish 1989/2012 Romantic Rhine Collection, 52.9%

Ho, encore un Clynelish ! J'en parle beaucoup ces derniers temps.

Ho, un embouteillage limité qui ne date pas de 2015 ? Et qui est encore disponible ?? Ça cache quelque chose, ça....

Ça ne cache en fait rien, ça prouve surtout qu'il est encore possible de trouver, en cherchant bien, de (bonnes) bouteilles inconnues des hordes d'amateurs / collectionneurs / chasseurs de tous poils.

Déjà, parlons de l'embouteilleur, du nom de Feinkost Reifferscheid (à vos souhaits ^^). Cet embouteilleur est en fait une boutique (dont le patron s'appelle Lutz Reifferscheid) de la périphérie de Bonn en Allemagne, spécialisée depuis très longtemps en vin et spiritueux.

Au cours des 10 dernières années, Feinkost Reifferscheid a embouteillé une grosse cinquantaine de whiskies différents, sous deux gammes distinctes: la Romantic Rhine Collection et la Endangered Drams.

Bon, évidemment, pas facile de mettre la main sur ces embouteillages quand on habite en Belgique, puisque seulement disponibles à la boutique de Bonn, qui n'est pas la porte à côté.

Clynelish 1989/2012 Romantic Rhine Collection, 52.9%

Mais ça faisait des lustres que je lorgnais sur ce Clynelish-ci en particulier: un bel âge, une finition en petit fût de Sherry, un prix très attractif, et une bonne cote moyenne sur Whiskybase. Et encore disponible à Bonn, malgré le très faible tirage de ce Clynelish: seulement 70 bouteilles !

En avril dernier, j'avais, en plus, pu le goûter au WhiskyFair de Limburg, où Feinkost Reifferscheid avait un stand (quel embouteilleur allemand n'en n'a pas à Limburg, ceci dit ?). Et je l'avais directement apprécié, ce Clynelish ! Mais malheureusement, il n'y en avait plus à la vente sur le stand (GRRRRRRR !!! Frustration ultime).

Et puis récemment j'ai été faire mon petit tour habituel à Cologne, et j'ai décidé de pousser jusque Bonn. Et ho joie, il y en avait encore quelques bouteilles en rayon ! Hop, une dans ma po-poche !

Parlons donc de ce Clynelish qui me paraît assez énigmatique. Seulement 70 bouteilles donc. Un fond de fût transvasé dans un Sherry Octave ? Possible. Un fût partagé ? Possible aussi, et dans ce cas le reste du fût devrait bien se trouver quelque part (sauf si pas encore embouteillé). Et en regardant l'étiquette de plus près, que vois-je ? "Embouteillé par Duncan Taylor". Ha ! Voilà donc une piste intéressante ! Feinkost Reifferscheid a acheté cet embouteillage à Duncan Taylor.

Direction Whiskybase... où je n'ai pas trouvé grand chose. Il y a bien un Clynelish Duncan Taylor de juin 1989, mais avec une référence de fût de bourbon et embouteillé en 2013 pour le Japon. Et aucune trace du fût n°903666 (qui est peut-être la référence du petit fût de Sherry de format Octave). Le mystère reste entier.

Clynelish 1989/2012 Romantic Rhine Collection, 52.9%
Clynelish 07.06.1989 / 26.03.2012 Romantic Rhine Collection, Oak Hogshead / Sherry Octave Cask n°903666, 52.9%, 70 bouteilles
  • Nez: Très sur la cire de bougie; c'est ce qui frappe d'abord par son ampleur. Et tant mieux, car le "waxy" est un marqueur que j'apprécie beaucoup chez Clynelish. Derrière cette cire se cache un beau fruité composé de pomme verte, de raisin blanc et de quelques gouttes de citron jaune. Une très légère fumée de fleur séchée apparaît après aération.
  • Bouche: Le fruité prend le dessus. De la pomme acidulée, et du citron. Du sirop de raisin, presque épais et onctueux. La cire est ici plus discrète, même si encore perceptible en toile de fond.
  • Finale: Une explosion poivrée se produit à la déglutition. La cire revient en force à l'avant plan. De la fumée fruitée apparaît en rétro-olfaction.
  • Verdict: Rhaaa, j'adore cet ultra waxy ! Miam miam ! Et sinon, l'apport du finish Sherry me semble minimaliste, je ne l'aurais même pas détecté à l'aveugle. Mais je présume qu'il a du apporter quelque chose, pour que l'ensemble soit si bon !
  • 91/100.

Disponible pour 98€ en Allemagne, à Bonn, à la boutique Feinkost Reifferscheid.

samedi 19 décembre 2015

Mortlach 1996/2015 Cooper's Choice, 19 ans, 53.5%

Goûter un Mortlach, c'est un peu comme ouvrir un Kinder Surprise: on ne sait jamais ce qu'on va y trouver; parfois on a une belle surprise, et parfois une toute pourrie. C'est comme ça que j'aborde Mortlach, en tout cas.
J'en ai déjà croisé des terribles (dans le bon sens du terme), et des horribles (dans son sens premier ;-) ).
Personnellement, ce qui m'attire chez Mortlach c'est son côté "dirty" (un peu sale et crasseux), qui peut se décliner sur des notes industrielles, et/ou minérales, et/ou végétales (voire même un peu tout ça à la fois). Et pour un whisky du Speyside, ce côté "dirty", changeant et très variable est justement atypique. Mais il existe aussi des Mortlach très Speyside classiques, sans côté "dirty" du tout, mais qui pour moi n'ont justement pas spécialement d'intérêt.
Et celui-ci, alors ? Hé bien plongeons-y un peu pour voir !



Mortlach 07.1996 / 2015 Cooper's Choice, 19ans, fût de Bourbon n°0279, 53.5%, 330 bouteilles

    Mortlach 1995/2015 Cooper's Choice, 19 ans, 53.5%
  • Nez : Des fruits jaunes confits sont assez dominants, mais au fur et à mesure des senteurs minérales de pierre font leur apparition, flanquées de senteurs végétales fugaces de fougère et d’épine de sapin. Un nez qui demande du temps pour se révéler, mais en étant patient on découvre ces marqueurs rustiques propres à la distillerie.
  • Bouche : Onctueuse et huileuse, et même gourmande et fruitée sur un mélange de pêche et d’abricot juteux. Derrière cette gourmandise se cache toujours cette minéralité de sous-bois, mélange de mousse accrochée à de la pierre, de fougères et d’essence de conifère.
  • Finale : Courte. L’épine de sapin ressurgit d’un coup, accompagnée d’épices exotiques et d’une légère acidité fruitée.
  • Verdict: Le nez est extra, changeant et évolutif. La bouche est elle aussi peu conventionnelle, avec ce mélange de gourmandise fruitée et de sous-bois un peu "crasseux". Personnellement j’aime beaucoup ce genre de profil chez Mortlach. Surtout quand, en plus, l’alcool est bien intégré. C’est néanmoins un whisky qui n’est pas facile d’accès et qui demande du temps.
  • 89/100 (très proche de 90).

Disponible au Chemin des Vignes (Bruxelles) pour ±135 euros.

jeudi 17 décembre 2015

Macduff 33 ans The Golden Cask, 1980/2014, 47.5%

Macduff est une distillerie du Speyside, pas très connue, qui se fait aussi parfois appeler Glen Deveron, du nom de sa gamme d'embouteillages officiels. Fondée au début des années 60, elle appartient maintenant au groupe Bacardi Ltd.

Même si cette distillerie est loin d'avoir la renommée de Banff (qui existait dans le même village) ou Glendronach (une autre distillerie du Speyside, par exemple), il y a quand même moyen de trouver, parfois, des embouteillages indépendants très intéressants. J'en ai d'ailleurs plusieurs dans mon bar.

Macduff 33 ans The Golden Cask, 1980/2014, 47.5%

Celui-ci a été embouteillé l'an passé par The House of MacDuff (aucun lien entre la distillerie et l'embouteilleur, puisque les bureaux de celui-ci se trouvent dans les Lowlands, pas loin de Glasgow), sous sa gamme The Golden Cask, mais n'est seulement arrivé en Belgique que récemment.

Macduff 33 ans The Golden Cask, 1980/2014, 47.5%
Macduff 33 ans The Golden Cask, 1980 / 2014, fût CM210, 47.5%, 125 bouteilles
  • Nez : Directement jovial, fin, délicat, et même gourmand. Tout un programme pour la suite ! Des fruits jaunes confits, du miel, de l’abricot en pagaille, et de la pêche caramélisée. Après aération, de la fleur séchée se mélange à du bois vernis.
  • Bouche : De la pâte de fruit fondante et du miel coulant. Des épices douces se disputent la place de choix avec les fruits jaunes juteux.
  • Finale : Moyenne. Du boisé apparaît, asséchant un peu le palais. Du miel fruité perdure. Une fine poussière de vieux bois passe ça et là. De petites notes mentholées apparaissent par moments.
  • Verdict : Il n’y a pas à tergiverser : c’est bon ! Très ! Doux, fin, équilibré, c’est un whisky très noble. A siroter calmement, juste pour se faire plaisir.
  • 90/100.

Disponible en stock très limité (il ne doit rester qu'une ou deux bouteilles!) au Chemin des Vignes pour ±250 euros. Un prix "dans le marché" pour un whisky de cet âge.

lundi 14 décembre 2015

Clynelish 19 ans Cadenhead's Sherry Cask, 1995/2015, 54.6%

Encore un autre Clynelish (oui je sais, j'aime beaucoup cette distillerie. Pas autant que Littlemill, mais beaucoup quand même). Et encore en fût de Sherry.

Mais celui-ci a été embouteillé tout récemment par... Cadenhead. Bah oui, ça faisait longtemps que j'en n'avais pas parlé, tiens... Et logiquement il me fait penser à * roulements de tambours * mon précieux bien évidemment ! Même embouteilleur, même gamme, même étiquette, tous les deux en fût de Sherry, 1 an de différence. Sur papier, il est fort probable qu'ils soient très proches.

Mais il pourrait aussi être très proche du Clynelish noté dans l'article précédent du Blog, puisque tous deux distillés et embouteillés les mêmes années.

Ou alors ils seront tous les trois complètement différents, qui sait ?? Mais quelle prise de tête, le whisky, quand même...

Bon allez, trève de coupage de cheveu en quatre, penchons-nous sur ce nouveau Clynelish.

Clynelish 19 ans Cadenhead's Sherry Cask, 1995/2015, 54.6%
Clynelish 19 ans Cadenhead's Sherry Cask, 1995 / 11.2015, 54.6%, 492 bouteilles
  • Nez: Très axé sur les fruits secs, raisin noir et abricot surtout. Alcool assez présent, laisser reposer le dram lui fait du bien. Légère fumée sèche de bois, et pas mal d'épices de Noël. Après une courte aération, de la pelure sèche de citron apparaît, apportant une note acidulée.
  • Bouche: Entrée en bouche sucrée, caramélisée. Le raisin sec est toujours bien présent. Une très légère fumée cireuse, et beaucoup d'épices piquantes. Alcool un peu trop présent.
  • Finale: Longue. Le raisin blanc sec caramélisé perdure de longues minutes en bouche. De la pomme acidulée et épicée montre le bout de son nez derrière tout ça.
  • Verdict: Un whisky en fût de Sherry plutôt gourmand, et très épicé par moments. Parfait en période de Noël. L'alcool n'est néanmoins pas assez équilibré à mon goût, une goutte d'eau lui fait globalement le plus grand bien et l'adoucit aussi bien au niveau du nez qu'en bouche.
  • 85/100.

Non disponible en Belgique, mais disponible auprès des boutiques Cadenhead; la plus proche de chez nous étant à Cologne, où ce Clynelish y est vendu au prix de 85€ (ce qui est un prix attractif par rapport à son âge et en fût de Sherry). Mais non ce n'est pas si loin (et en plus le marché de Noël y bat actuellement son plein, une raison de plus d'y aller faire un tour ;-) ) !!

lundi 7 décembre 2015

Clynelish 1995/2015 Malts of Scotland, Sherry Hogshead, 52.9%

Parfois, je sors des sentiers battus et je parle d'un OVNI déjà sold out, ou d'un vieil embouteillage, ou encore d'une bouteille non disponible sur le marché belge. C'est le cas aujourd'hui, avec ce Clynelish embouteillé par Malts of Scotland et qui était uniquement disponible en Allemagne à l'entrepôt de l'embouteilleur.

C'est d'ailleurs bien ce que cette gamme veut dire: The warehouse dram, le dram de l'entrepôt. Et ce Clynelish est déjà le 12ème whisky de cette gamme.

Clynelish 1995/2015 Malts of Scotland, Sherry Hogshead, 52.9%

Pour parler plus spécifiquement de ce Clynelish en fût de Sherry, si vous vous souvenez j'avais déjà parlé de celui embouteillé pour la boutique Der Feinschmecker et que j'avais trouvé particulièrement bon.

Alors quand j'ai eu vent de celui-ci, je me suis dit qu'il serait peut-être dans la même veine. Certains de mes whiskyfriends se sont même demandés si cet embouteillage-ci ne serait pas un reliquat du fût de l'embouteillage Der Feinschmecker (même si les références du fût sont différentes sur les deux bouteilles, ça ne signifie en fait rien du tout, puisqu'un fût peut très bien être renuméroté). Il est vrai que l'air de famille est flagrant : même année de distillation, maturation en fût de Sherry, taux d'alcool très proche, quantités embouteillées très faibles (60 litres pour le Der Feinschmecker contre 77 litres pour ce The warehouse dram-ci). Mais la couleur de celui-ci est quand même un peu plus foncée que celle du précédent (même si ce n'est pas super flagrant, et avec un an de plus en fût, peut-être est-ce normal?).

Y tremper les lèvres sera bien évidemment la seule façon d'en avoir le cœur net.

Autre particularité de ce Clynelish : il est proposé en bouteille de format 50cl (contre le 70cl standard dans nos contrées). Et là, j'approuve ! Non seulement ça me paraît une quantité plus adaptée que 70cl, mais en plus ça fait moins mal au portefeuille ! Les autres embouteilleurs devraient parfois suivre cet exemple...

Clynelish 1995/2015 Malts of Scotland, Sherry Hogshead, 52.9%
Clynelish 1995 / 2015 Malts of Scotland, The warehouse dram No. 12, Sherry Hogshead MoS 15071, 52.9%, 154 bouteilles
  • Nez: Une blague à tabac, c'est ce qui me vient en tête au premier nez. Viennent ensuite une kyrielle de senteurs: de la cassonade, du caramel grillé, de la prune noire, du cassis, du pain d'épices. Et une très légère fumée boisée.
  • Bouche: La cassonade s'approprie la bouche. Des fruits rouges et noirs, du tabac, une pléthore d'épices douces et exotiques, et même de la coque de noisette l'accompagnent. Globalement très douce et sucrée, une vraie gourmandise de Noël.
  • Finale: Assez courte. Une explosion d'épices de Noël. La coque de noisette poussiéreuse, et une pointe de chocolat noir sur la fin. Et toujours du tabac, sec cette fois, présent du début à la fin.
  • Verdict: Un whisky très marqué par le Sherry; mais ça, sa couleur le laisser déjà présager. Et justement, ce Sherry couvre les marqueurs typiques de Clynelish. C'est un superbe whisky "Sherry", mais impossible de subodorer que ce soit un Clynelish. Alors autant juste profiter de ce superbe whisky parfaitement équilibré, et se faire plaisir sans se prendre la tête.
  • 89/100.

Ma cote est donc juste un point en dessous de celui pour Der Feinschmecker. La niveau qualitatif est quasi aussi bon, mais le Sherry est plus présent ici et couvre clairement le profil Clynelish, ce qui n'était pas le cas pour le Der Feinschmecker. A mon avis ce n'est pas le même fût pour ces deux embouteillages, ou alors le Sherry a beaucoup influencé le whisky pendant l'année de plus en fût.

Sorti il y a environ trois mois, il était vendu exclusivement en Allemagne, à l'entrepôt Malts of Scotland de Paderborn. Aucune idée si il en reste encore à ce jour, mais son prix là-bas était de 77€ (pour une bouteille de 50cl, pour rappel). Un prix plus qu'honnête par les temps qui courent.

jeudi 3 décembre 2015

Bowmore 1995/2015 The Cooper's Choice, 20 ans, 46%

Vous l'aurez deviné depuis longtemps, Bowmore n'est pas spécialement ma distillerie d'Islay favorite. Je préfère (de loin) Caol Ila. Juste une question de goût personnel évidemment, puisque Bowmore a la cote (plus que Caol Ila, d'ailleurs) auprès du public; et que le prix des bouteilles de Bowmore est celui qui augmente le plus fort et le plus vite ces derniers temps. Surtout chez les embouteilleurs indépendants, d'ailleurs. Ça en devient même affolant, bientôt seules les bourses bien remplies pourront s'offrir un peu de tourbe de l'île d'Islay.

Mais je digresse. Comme souvent, oui je sais. Mais je fais ce que je veux, ch'suis chez moi ici, non mais ! :-p

Bon, bref, ce Bowmore-ci, néanmoins, m'a tapé dans l’œil de par son profil qui colle assez à mes goûts. Peut-être est-il, en ce sens, moins typique des Bowmore habituels ? Vous jugerez vous-mêmes, si vous avez l'occasion d'y goûter.

Quant à The Cooper's Choice, je vous en ai déjà parlé sur le Blog; c'est un embouteilleur indépendant basé à Glasgow en Écosse.

Bowmore 1995/2015 The Cooper's Choice, 20 ans, 46%
Bowmore 05.1995 / 2015 The Cooper’s Choice, 20 ans, Bourbon Cask n°0079, 46%, 275 bouteilles
  • Nez: La fumée est tout de suite présente, en avant de la scène, mais pas envahissante. Elle est même assez douce, vanillée, limité sucrée. Derrière cette fumée se dégage de la pomme jaune et un zeste de citron. De la poire juteuse se montre aussi par moments, après aération.
  • Bouche: La poire vanillée s’impose d’abord. Puis la fumée sucrée et légèrement cendrée lui emboîte le pas.
  • Finale: Longue. Les fruits vanillés s’éteignent assez rapidement, mais les cendres tièdes restent longtemps en bouche.
  • Verdict: Moi qui ne suis pas fan de Bowmore en général, je trouve celui pas mal. La tourbe est agréable, pas bourrine du tout. L’ensemble manque un brin de complexité pour me séduire complètement.
  • 87/100.

Disponible pour ±150 euros (ouch, je vous l'avais dit que le prix de Bowmore s’envole !) au Chemin des Vignes à Bruxelles.