dimanche 28 février 2016

Tullibardine 22 ans Cadenhead's Small Batch, 1993/2015, 47.3%

Après un jeune Tullibardine de chez Cooper's Choice, je me penche aujourd'hui sur un autre, plus vieux, en fût de bourbon cette fois-ci. Et un Cadenhead, histoire de (peut-être) rattraper le coup par rapport à l'Irish dernier.

Bon, Tullibardine, c'est pas particulièrement sexy ni vendeur comme nom. Mais comme déjà dit par ailleurs, il faut se tourner vers les distilleries peu connues si on veut pouvoir encore trouver des bouteilles de whisky à prix raisonnable. Et parfois, même, on en trouve de bonnes. Sera-ce le cas avec celui-ci ? C'est bien possible, à en croire un autre blogueur, qui l'a très bien coté. Mais je préfère quand même suivre ma propre opinion, bien entendu. Voici donc un second avis, afin que vous puissiez faire le ménage vous-même dans ce que les blogueurs ont à offrir.

Tullibardine 22 ans Cadenhead's Small Batch, 1993/2015, 47.3%
Tullibardine 22 ans Cadenhead's Small Batch, 1993 / 2015, 47.3%, 528 bouteilles
  • Nez: De la pomme verte et jaune, et du citron très acidulé. De la pêche juteuse se cache derrière, apportant un sucré bienvenu à ce nez jusque là trop acide à mon goût.
  • Bouche: Fruitée et onctueuse. Du sirop de citron, de la compote de pomme jaune. De la poire blanche bien mûre, et du jus de raisin blanc.
  • Finale: Longue. De petits pétillements viennent, et s'en vont rapidement. Un acidulé fruité reste en bouche et s'installe à demeure. Une très légère amertume fruitée apparaît en toute fin de bouche.
  • Verdict: En aveugle, j'aurais juré être face à un Speysider, très classique, en fût de bourbon. Tullibardine est pourtant une distillerie des Highlands (dans les terres, entre Édimbourg et le Speyside; et non loin de celui-ci donc je me pardonne moi-même). Bien fait, agréable du début à la fin; un bon whisky classique, en fût de bourbon. Et très facilement buvable.
  • 87/100.

Disponible (à vérifier et confirmer) auprès des ambassades Cadenhead en Belgique et au Luxembourg, pour une grosse centaine d'euros. Merci à TasTToe pour le sample.

mercredi 24 février 2016

Springbank 15 ans, sélectionné par The Nectar, 2000/2015, Fresh RumCask, 46.5% (OB)

Springbank 15 ans, sélectionné par The Nectar, 2000/2015, Fresh Rum Cask, 46.5% (OB)


Springbank 15 ans, sélectionné par The Nectar, 2000/2015, Fresh Rum Cask, 46.5% (OB)

Après avoir parlé du 16 ans "Local Barley" (que tout le monde attend avec impatience et qui devrait débarquer ces jours-ci en Belgique) il y a deux semaines, voici un autre Springbank qui, lui, est sorti en novembre dernier lors du festival Spirits in the Sky.
Ce Springbank-ci a été sélectionné par The Nectar, le distributeur de cette distillerie en Belgique. Et il a de particulier d'être issu d'un fût de rhum. La seule indication sur l'étiquette étant "Fresh Rum", l'origine et le type du rhum restent évidemment très flous. Néanmoins, à la couleur, on peut subodorer que le rhum n'était pas un gros de mélasse bien collant et bien foncé.



Springbank 15 ans, sélectionné par The Nectar, 04.2000 / 09.2015, Fresh Rum Cask, 46.5%, 198 bouteilles (OB)

    Springbank 15 ans, sélectionné par The Nectar, 2000/2015, Fresh Rum Cask, 46.5% (OB)
  • Nez: De la fumée citronnée, de l'herbe arrachée au petit matin de fin d'hiver; et du kiwi très vert, loin d'être mûr. Un nez très frais dans son ensemble, assez fin et pas bourrin du tout.
  • Bouche: D'abord sage, elle se révèle bien vite être une sale gamine prête à faire un mauvais coup. Du citron frais, des épices piquantes, du sirop acidulé, et un genre de très légère fumée de paille sèche. Prête à faire un mauvais coup, mais ce mauvais coup, l'étonnement, n'arrive jamais. Une sale gamine finalement trop sage, peut-être.
  • Finale: Courte et pétillante sur du sirop de citron gazeux. La sale gamine qui finalement se rebelle un tantinet ? Si ce pétillement étonne un instant, très vite il s'éteint pour laisser la place à une sécheresse herbeuse plus classique.
  • Verdict: J'attendais peut-être trop de ce Springbank. Et pourtant il est bon, bien fait, avec les marqueurs Springbank. Mais sage (trop) et pas assez turbulent par rapport à mes espérances.
  • 86/100.

Encore disponible chez TasTToe (que je remercie pour le sample) pour ±125€.

samedi 20 février 2016

Tullibardine 2007/2015 Cooper's Choice, 8 ans, Port Cask Finish, 46%

Tullibardine, distillerie des Highlands, n'est pas spécialement la distillerie sexy par excellence. Assez peu connue, peu courue; il faut bien avouer que peu d'embouteillages attirent les foules. Surtout les embouteillages officiels qui n'ont pas une très haute réputation parmi les amateurs éclairés, d'ailleurs.

Tullibardine 2007/2015 Cooper's Choice, 8 ans, Port Cask Finish, 46%

Comme souvent, il faut se tourner vers les embouteilleurs indépendants pour trouver des profils qui sortent des sentiers battus et qui méritent qu'on s'y attarde. Cet embouteillage-ci, de Cooper's Choice, a été fort apprécié lors du dernier Whisky Live, principalement par des débutants et/ou la gente féminine. Son côté bonbon gourmand / vineux / facile d'accès en a séduit plus d'un(e).

Ce qui frappe au premier abord, quand on se sert un dram de ce Tullibardine, c'est sa couleur: un rose foncé très inhabituel pour un whisky. La patte du fût de Porto a déjà laissé sa trace à ce niveau là.

Parlons justement de ce fût de Porto. Chez Cooper's Choice, cette finition en fût de Porto ne dure jamais plus longtemps que 6 mois. Passé cette période, le Porto prendrait trop le pas sur le whisky. L'information précise sur la durée de la finition n'apparaît pas sur l'étiquette, mais en voyant la couleur et en le goûtant (voir ci-dessous), on peut se douter que cette période a été proche de ces 6 mois fatidiques.

Tullibardine 2007/2015 Cooper's Choice, 8 ans, Port Cask Finish, 46%
Tullibardine 07.2007 / 2015 Cooper’s Choice, 8ans, Port Cask Finish n°9180, 46%, 420 bouteilles
  • Nez: Jeune, malté et fruité ; fruits rouges en tête. Du bonbon à la fraise et de la pastèque sèche. La céréale maltée, décelable au début, disparaît ensuite, supplanté par le fruité. Le Porto se fait aussi sentir via des notes vineuses et boisées.
  • Bouche: Facile d’accès. De la fraise sucrée, du raisin blanc, de l’orange confite. Le côté vineux augmente avec le temps.
  • Finale: Moyenne. Des épices douces réchauffent les joues. Le bois vineux est toujours présent, en toile de fond. Le fruité doux et sucré continue sur sa lancée.
  • Verdict: Jeune peut-être, mais globalement agréable. L’apport du fût de Porto est très influent, sans être envaahissant. Le mariage du vin et du fruité engendre une douceur gourmande facile d'accès.
  • 84/100.

Disponible au Chemin des Vignes à Stockel (Bruxelles) ou en ligne pour ±65 euros. Il est aussi possible de le trouver (peut-être par commande spéciale) chez We Are Whisky (Jauche) et W Comme Whisky (La Louvière).

jeudi 18 février 2016

Braeval 1995/2013 Gordon & MacPhail, 46%

Voici le premier Braeval dont je parle sur le Blog. Et pour cause: il n'existe aucun embouteillage officiel de cette distillerie, et très peu en indépendants.

Braeval a été fondée en 1973, d'abord sous le nom Braes of Glenlivet, avant d'être rebaptisée Braeval en 1994 pour éviter toute confusion avec The Glenlivet.

Tout le whisky distillé chez Braeval est destiné aux blends de chez Chivas; c'est pourquoi il n'existe aucun embouteillage propre à la distillerie.

Quant à Gordon & MacPhail, j'en ai bien évidemment déjà parlé sur le Blog. C'est un des embouteilleurs indépendants les plus importants et les plus anciens (plus de 110 ans d'existence) d'Ecosse. ; et est aussi propriétaire de la distillerie Benromach.

Braeval 1995/2013 Gordon & MacPhail, 46%
Braeval 1995 / 2013 Gordon & MacPhail, Connoisseurs Choice, 46%
  • Nez: On pourrait d'abord le croire trop sage ou passé, mais après quelques secondes on s’aperçoit qu'il est plutôt fin et "posé". Très axé sur la pomme jaune, mais j'y détecte aussi du raison blanc et, après aération, de la poire sèche. Une très légère poussière fruitée virevolte en arrière plan.
  • Bouche: Les fruits blancs sucrés et vanillés s'imposent d'entrée. Une bouche monolithique, peu changeante, mais très agréable. De la poire juteuse, de la pêche, un peu de citron jaune acidulé. Quelques épices piquantes se développent en cours de dram.
  • Finale: Courte. Au fur et à mesure qu'on avance dans le dram, une amertume fruitée apparaît et se développe. De la pelure de pomme assèche le palais, une fois le fruit éteint.
  • Verdict: Un "daily dram" ou un "starter" agréablement fruité et équilibré. Un Speysider classique qui ne révolutionne pas le genre mais qui est clairement à goûter si l'occasion se présente.
  • 85/100.

Même si cet embouteillage date déjà de 2013 (comme le temps file !!), il est néanmoins encore disponible chez certains cavistes revendant du Gordon & MacPhail. A vérifier sur place chez Arthur (à Marche-en-Famenne), We Are Whisky (à Jauche), The Single Malt Whisky Shop (à Zammel), etc... Je pense que le prix devrait se situer aux environs des 75€ (sans en être sûr, là aussi à vérifier).

mardi 16 février 2016

Single Irish Malt Whiskey 13 ans William Cadenhead, 46%

J'avais terminé mes notes de dégustation de 2015 sur un (très bon) whisky embouteillé par Cadenhead, mais en ce début 2016 je n'en n'avais pas encore parlé. C'est fou ça non ?? Plus d'un mois sans parler de Cadenhead !! Hé bé, tout fout le camp dites donc !!

Pour mon premier Cadenhead de l'année, je passe en revue une bouteille de la nouvelle gamme de cet embouteilleur. En effet, à côté des gammes internationales bien connues que sont Small Batch et Single Cask, voici arriver la nouvelle gamme internationale baptisée William Cadenhead. En format de bouteille de forme "normale" (exit les jolies "dumpy"), cette gamme propose des embouteillages de whiskies sans nom de distillerie indiqué (c'est à la mode), et titrant à 46%. La première fournée est composée d'un jeune Islay, du blend 12 ans dont j'avais parlé dans mon compte rendu du Spirits in the Sky 2015, et d'un whiskey irlandais qui nous occupe aujourd'hui.

Cette gamme William Cadenhead est sensée être régulièrement renouvelée, il y aura d'autres irlandais et Islay malts en single cask, et d'autres batches du blend.

Ha, un Irlandais, donc. Tout les embouteilleurs essaient d'en sortir, c'est très à la mode. Et généralement très bon, il est vrai. Qu'en est-il de celui-ci ?

Single Irish Malt Whiskey 13 ans William Cadenhead, 46%
Single Irish Malt Whiskey 13 ans William Cadenhead, 46%
  • Nez: Les notes végétales dominent. Même si il en ressort une grande fraîcheur, une sécheresse intense est aussi présente. Ce végétal "too much" devient vite gênant, même. De l'herbe, de la rhubarbe, des tiges de fleurs. Un fin filet de jus de citron derrière cette couche herbacée et un piquant au nez qui grandit au fil du temps.
  • Bouche: Légère et légèrement sucrée d'abord, l'herbacé prend ici aussi rapidement le dessus. Les fruits résistent un peu mieux qu'au nez, cependant; je peux détecter du citron frais et de la pomme verte acidulée derrière les couches végétales.
  • Finale: Une forte amertume sèche envahit la bouche. Des picotements herbacés (de l'ortie ??) sur la langue, vite balayés par une astringence de pelure de fruit; tandis qu'une sécheresse herbeuse s'installe pour rester un long moment.
  • Verdict: Dans les vagues successives d'embouteillages d'Irlandais sortis au cours des derniers mois, il fallait bien s'attendre à ce que j'en croise un qui ne me plaise pas. Voilà qui est fait. Je trouve le nez trop herbacé, la bouche pas assez fruitée, et la finale amère et astringente. Ouille, j'aborde mal Cadenhead en 2016, là. Bon, je me rattraperai dans pas longtemps avec un autre. Nobody's perfect.
  • 79/100.

Disponible pour une grosse soixantaine d'euros auprès de toutes les ambassades Cadenhead du royaume. Merci à TasTToe pour le sample.

dimanche 14 février 2016

Rock Oyster Cask Strength, Douglas Laing, 57.4%

Douglas Laing sort régulièrement, depuis plusieurs années, des blended malts basés sur des régions d'Ecosse. Le Big Peat est composé de single malts d'Islay, le ScallyWag du Speyside, le Timorous Beastie des Highlands, et le Rock Oyster des îles.

Si ces quatre blended malts sont réduits en taux d'alcool, voici que Douglas Laing nous propose à présent une version Cask Strength du Rock Oyster.

Comme son petit frère, sorti il y a un an, ce Rock Oyster en brut de fût est composé de single malt de l'île de Jura (jusqu'ici ce n'est pas difficile de deviner de quelle distillerie il s'agit), d'Islay (ha, là ça se complique), d'Arran (trop fastoche), et d'Orkney (une chance sur deux).

Rock Oyster Cask Strength, Douglas Laing, 57.4%
Rock Oyster Cask Strength, Douglas Laing, 57.4%
  • Nez: Clairement très jeune, sur une profusion de malt vanillé. Un léger fruité de "New Make" derrière ce malt. Une brise iodée et des gouttes de citron frais. L'alcool n'agresse pas, et ce nez est assez frais (traces médicinales), et même légèrement pâtissier (vanille).
  • Bouche: Sucrée et vanillée, fortement maltée. C'est du jeune whisky, aucun doute. Des pincées de sel derrière cette jeunesse maltée. Ici, comme au nez, l'alcool n'agresse pas. Difficile de deviner qu'il titre à plus de 57%.
  • Finale: Moyenne. La salinité perdure un moment, accompagnée de traces de pomme et de poire pas encore tout à fait mûres.
  • Verdict: C'est jeune. Très. L'alcool est parfaitement maîtrisé, mais ce genre de profil n'est pas du tout ce que je recherche personnellement dans un whisky. Ceci dit, et contrairement aux notes officielles, je ne le trouve pas outrageusement marin. Si vous aimez les jeunes whiskies bien faits, par contre, foncez.
  • 82/100.

Il vient juste d'arriver sur le marché (il était présenté en preview la semaine passée au Whisky-Live) et devrait débarquer dans les prochains jours chez tous les cavistes, au prix d'une soixantaine d'euros environ.

vendredi 12 février 2016

Benromach 10 ans, 43% (OB)

Ça fait très longtemps que je n'ai pas présenté un embouteillage officiel d'entrée de gamme. Il est vrai que ce n'est pas spécialement ce genre de bouteille que je chasse, et de fait j'en goûte de plus en plus rarement.

Mais quand j'en ai l'occasion, je ne me fais pas prier pour autant !

Le week-end dernier, au Whisky-Live Belgium, Juliette Buchan (la représentante de la distillerie Benromach), m'a gentiment offert quelques samples à essayer au calme à la maison. Il me semble donc de bonne guerre de me pencher avec attention sur ces samples, en commençant par le 10 ans d'âge qui est l'entrée de gamme chez Benromach.

Il y a environ 1 an j'avais déjà parlé d'un Benromach 10 ans, mais il s'agissait du 100 Proof titrant à 57%. Aujourd'hui vous présente de son petit frère, titrant à 43%. Ce 10 ans d'âge est un mélange de fûts 80% bourbon / 20% Sherry, avec la dernière année maturée en fûts d'Oloroso de premier remplissage.

Benromach 10 ans, 43% (OB)
Benromach 10 ans, 43% (OB)
  • Nez: Une légère fumée sèche et fruitée est ce qui me frappe d'entrée, car je ne m'y attendais pas. Vient ensuite un mélange d'abricot, de pomme, de caramel et de zestes de citrons. Un peu de malt mielleux aussi. Un nez agréable, qui ne s'altère pas à l'aération.
  • Bouche: Sage, sans être aqueuse pour autant. La réduction est bien maîtrisée. Des fruits jaunes poivrés et enrobés de miel. Une amertume orangée appuyée grandit avec le temps.
  • Finale: Courte. La pomme jaune poivrée domine un moment, accompagnée d'une très ténue fumée maltée.
  • Verdict: Un entrée de gamme plus que décent, il se laisse volontiers boire. Le seul bémol en ce qui me concerne est l'amertume en bouche un poil trop présente à mon goût. Un bon rapport qualité / prix.
  • 85/100.

Disponible chez tous les cavistes ayant un peu de whisky, pour une quarantaine d'euros.

mercredi 10 février 2016

Springbank 16 ans Local Barley, 54.3% (OB)

Tadaaaaa, LE whisky du moment dont toute la communauté parle !

La sortie de ce Springbank a été annoncée il y a moins de deux semaines, et ça a tout de suite été l'effervescence sur les réseaux sociaux et les forums spécialisés. Déjà, un nouveau Springbank est toujours une nouvelle en soi, la qualité globale de cette distillerie n'étant plus à prouver. Mais la nouvelle qui sort des sentiers battus cette fois-ci, c'est que ce Springbank a été distillé avec de l'orge local de la région de Campeltown (d'où "Local Barley", CQFD), alors évidemment tout le monde fait le lien avec les Local Barley 1966 en single cask, sortis dans les années '90 et devenus légendaires.

Mais bon, vous me connaissez, je suis méfiant et sceptique. Je suis comme Sœur Anne, j'attends de voir. Comparer du 1966 et du 1999 me paraît foireux à la base, puisque les processus de culture, de distillation, et les gens derrières les manettes ont fortement évolués et changés en plus de 30 ans.

Dans le même ordre d'idée, en quoi ce Local Barley apporterait-il un "plus" qualitatif et/ou gustatif par rapport aux autres orges cultivées... ailleurs ? C'est peut-être là que se situe justement la pierre angulaire du débat: pour 99,99% de la production de whisky, nous ne connaissons pas l'origine de l'orge utilisée. Ici Springbank joue la transparence, ce qui est très louable et plaît aux amateurs; alors qu'en général personne ne sait d'où vient l'orge utilisée dans la distillation du whisky écossais. On sait juste qu'une grande partie de l'orge n'est pas originaire d'Ecosse, mais rien de plus. Le flou total.

Merci donc à Springbank d'au moins être franc sur ce sujet là au niveau de cet embouteillage spécifique-ci.

Ce nouveau Springbank a donc été distillé avec de l'orge de type prisma (une orge de printemps, mais à part ça aucune idée de ce que cela représente par rapport à d'autres types d'orge), cultivé à la ferme Low Machrimore de Southend (à quelques miles de Campeltown). Le mélange de fût est de 80% de fûts de bourbon en chêne américain et de 20% de fûts d'Oloroso en chêne européen.

Ces 9000 bouteilles devraient constituer le premier batch de cet embouteillage; Springbank ayant annoncé que ce Local Barley intégrerait sa gamme régulière (au même titre que le 12 ans Cask Strength).

Allez, assez bla-blaté, place à la dégustation:

Springbank 16 ans Local Barley, 54.3% (OB)
Springbank 16 ans Local Barley, 1999 / 2016, 54.3%, 9000 bouteilles (OB)
  • Nez: De la céréale vanillée et mielleuse. Des zestes de citron apportent une fraîcheur bienvenue. Une fine fumée fruitée en toile de fond. Du sirop de citron se développe après aération.
  • Bouche: La texture en bouche est onctueuse, gourmande, et sucrée. De la compote de fruits blancs. De la poussière de malt sec virevolte, et du citron poivré tambourine au fond de la bouche. De la confiture de fruits jaunes exotiques vient se mêler à la danse.
  • Finale: Moyenne. La fumée de céréale séchée revient en bouche. Des pincées de poivre sont saupoudrées sur le bout de la langue. Des languettes de citron séché apparaissent.
  • Verdict: Aucun doute, c'est un très beau Springbank, très bon et très bien fait (en existe-t-il des mauvais ou des mal faits, d'ailleurs?). Les marqueurs fumés et fruités sont bien présents. Fruité, onctueux, fin ; il est très agréable à boire et n'agresse à aucun moment. Mais sur le plan purement personnel, les côtés maltés (fort développés) ne sont pas ma spécialement ma came.
  • 90/100 (pour la qualité intrinsèque du produit), 89/100 (sur le plan purement personnel).

Il devrait arriver dans les jours prochains chez tous les cavistes clients de The Nectar en Belgique et Luxembourg (l'allocation devrait se situer entre 400 et 500 bouteilles pour notre marché, d'après ce que j'ai pu lire), au prix de ±125 euros.

mardi 9 février 2016

Compte rendu: Whisky Live Belgium 2016, à Spa (du 05 au 07 février 2016)

Compte rendu: Whisky Live Belgium 2016, à Spa (du 05 au 07 février 2016)

Cette année au Whisky Live (13ème édition du nom), j'ai eu l'occasion et l'opportunité de me retrouver "de l'autre côté de la barrière", c'est à dire derrière un stand et non plus être un simple visiteur. En effet, La Boutique du Chemin (Le Chemin des Vignes), dont c'était la première participation au Whisky Live, m'avait demandé de lui donner un coup de main, ce que j'ai fait de bon cœur. Quitte à battre en brèche un peu plus mon indépendance et apporter un peu plus d'eau au moulin de mes détracteurs.

Je ne vais pas spécialement m'étendre sur mes activités sur le stand de la Boutique du Chemin (ce serait bien trop orienté), les différents retours reçus de quelques uns de nos visiteurs sur la page Facebook du Blog parlent d'eux mêmes. Je tiens néanmoins à remercier toutes les personnes qui nous ont rendu visite, chaque rencontre fut un moment privilégié que j'ai fortement apprécié. Merci à vous tous et toutes.

Cette parenthèse refermée, je remets ma casquette de blogueur.

Je n'ai bien évidemment pas eu beaucoup de temps pour visiter les autres stands, mais j'ai quand même pris quelques minutes pour me balader et aller à la rencontre de quelques personnes.

Compte rendu: Whisky Live Belgium 2016, à Spa (du 05 au 07 février 2016)

Premier constat: pas énormément de nouveautés cette année. Outre les deux embouteillages exclusifs au festival (un Tomatin et un Blanton's, que je n'ai même pas goûtés, honte sur moi !), je n'ai remarqué comme nouveauté que le Springbank 16 ans Local Barley qui devrait arriver sous peu chez les meilleurs clients cavistes de The Nectar. Ceci dit, il est probable que je sois passé à côté d'autres nouvelles choses, mais pas mal de gens m'ont néanmoins confirmé l'absence flagrante de nouveautés.

Comme je n'ai pas eu beaucoup de temps pour me balader (et encore moins pour goûter plein de trucs), mon compte rendu va en fait être... très vide de contenu, en fait :-/

Compte rendu: Whisky Live Belgium 2016, à Spa (du 05 au 07 février 2016)
  • Première étape, au stand Benromach, où j'ai enfin pu faire la connaissance de Juliette Buchan qui m'a présenté la gamme de base de la distillerie et m'a gentiment offert quelques samples pour en parler sur le Blog. A suivre, car à priori j'ai une opinion assez favorable sur cette distillerie indépendante et à taille humaine.
Compte rendu: Whisky Live Belgium 2016, à Spa (du 05 au 07 février 2016)
  • Seconde étape, chez Gordon & MacPhail pour y rencontrer Eric Vermeire, le distributeur belge de cet embouteilleur indépendant (embouteilleur qui est, soit dit en passant, propriétaire de la distillerie Benromach citée ci-dessus). Gordon & MacPhail n'est pas encore beaucoup représenté et distribué en Wallonie, mais Eric y travaille (petit à petit) et compte bien y étendre son réseau de distribution via les cavistes dans un avenir proche. Il m'a lui aussi offert quelques samples qui m'avaient l'air bien sympathique, j'y reviendrai en détails sur le Blog.
Compte rendu: Whisky Live Belgium 2016, à Spa (du 05 au 07 février 2016)
  • Troisième étape, au stand Whisky Import Belux qui est une filiale de Whisky Import Nederland. Cette société distribue quelques gammes d'embouteilleurs indépendants, telles que Maltman, First Cask, AD Rattray, ou encore The Hyde (un jeune whisky irlandais). Le stand était géré par Dimitri (le patron de Rhum-Whisky Dégustation) et Johan (ex ambassadeur Diageo, et gérant de Whisky Import Belux). Dimitri m'a lui aussi offert quelques samples de quelques-uns des produits proposés, à suivre aussi sous peu sur le Blog.
Compte rendu: Whisky Live Belgium 2016, à Spa (du 05 au 07 février 2016)
  • Dernière étape, enfin, chez Douglas Laing où pas mal de bouteilles des gammes Old Particular et Xtra Old Particular étaient présentées. J'ai pu y goûter un Port Dundas de 37 ans d'âge, délicieux et dont les 60.2% passaient tout seul. Je reviendrai aussi, sur le Blog, sur certaines de ces bouteilles (merci pour les samples ! :-) ).

Et ce fut tout comme étapes notables sur mes trois jours sur place. J'étais là avant tout pour bosser, après tout (et j'avoue, ce fut fatigant, j'ai presté plus de 30 heures sur les 3 jours de festival. Je comprends mieux les têtes de déterrés des exposants en fin des divers salons).

Compte rendu: Whisky Live Belgium 2016, à Spa (du 05 au 07 février 2016)

Côté organisation, peu de changement par rapport à l'an passé:

  • La salle annexe (celle à droite après l'entrée) était cette année occupée par le Gin; et l'accueil où l'on pouvait y réceptionner son kit de visiteur (le verre à dégustation et le calepin) s'y trouvait aussi. Ce qui a engendré, apparemment, de longues files.
  • L'an passé une odeur de graillon avait incommodé le public; cette année je ne l'ai que peu remarquée le vendredi, et pas du tout le samedi et le dimanche (ouf !).
  • Le prix des drams a fait tiquer pas mal de monde sur le salon, d'après ce que j'ai pu entendre: la directive de l'organisation du festival était de proposer toutes les bouteilles qui étaient en vente au shop à moins de 100 euros en dégustation gratuite, mais la plupart des exposants ne l'aurait pas respectée. Juste deux exemples que j'ai pu constater de mes propres yeux: le Glenfarclas 10 ans à 1 token, et un Irish 13 ans (dont la bouteille était en vente au prix de 62 euros) à 3 tokens le dram. Là, en effet, ça fait mal au portefeuille du visiteur lambda qui s'est déjà acquitté de 30 ou 40 euros de droit d'entrée.
  • J'attends toujours Alexandre Vingtier qui devait dédicacer son livre "Iconic Whisky" mais qui ne s'est jamais présenté à sa table. Je comptais acheter son bouquin et lui demander une signature, bah du coup j'ai économisé 25 euros.
  • Après être revenu l'an passé (avec un stand minimaliste), Diageo a de nouveau décidé de faire l'impasse cette année.
  • Après WhiskyCorner en 2014 et Luc Timmermans en 2015, c'est Dutch Connection qui s'est collé au stand oldies cette année (et je n'ai pas vraiment pris le temps de regarder ce qui y était proposé).
  • Outre Diageo, absence remarquée de Malts of Scotland et d'Ardbeg (LVMH).

Et voilà en ce qui concerne mon compte rendu. Oui je sais, c'est léger. Désolé :-s. Pour me faire pardonner, je vais m'empresser (enfin pas trop quand même) de vous concocter les notes de dégustation détaillées de ce que j'ai pu ramener: du Springbank, du Benromach, du Douglas Laing, du Gordon & Macphail, du First Cask, et du Maltman. Entre autres.

Et pour l'édition 2017, je devrais de nouveau, normalement, me retrouver derrière un stand. A confirmer d'ici là, on a le temps de voir venir...

mardi 2 février 2016

Highland Park 14 ans Douglas of Drumlanrig, 1998/2013, 50%

Ma relation avec Highland Park est assez ambiguë. J'ai découvert cette distillerie, à mes débuts dans le whisky, par la grande porte en m'offrant une bouteille du 25 ans officiel (mais c'était à la belle époque, quand il était alors à la moitié de son prix actuel). Et j'avais pris une bonne claque, car ce 25 ans était succulent.
Ce n'est qu'après cela que j'ai eu l'occasion de goûter les autres embouteillages officiels, moins âgés, comme le 12 ans, 15 ans, 18 ans, et 21 ans. Et là, mon avis perso a été beaucoup plus mitigé... voire carrément négatif.
Depuis, ma quête de bouteilles d'Highland Park à mon goût est un périple assez chaotique et accidenté: beaucoup de "HP" (le diminutif d'Highland Park) que je goûte ne me plaisent pas spécialement, et souvent je ne retrouve pas les marqueurs de fumée subtile et savoureuse que j'apprécie chez cette distillerie.
Et surtout, je me suis rendu compte que je préfère, de loin, les HP maturés en fût de Sherry par rapport à ceux en fût de bourbon ou en mélange des deux types (comme c'est souvent le cas pour les embouteillages officiels).
Highland Park reste néanmoins une distillerie que j'affectionne (sûrement en rapport à mes débuts, expliqués ci-dessus), et ce cache-cache permanent entre elle et moi pour découvrir une pépite est devenu une sorte de jeu à mes yeux.
Pour résumer, mon rapport avec HP est de l'amour/haine: soit je n'aime pas du tout, soit j'adore. Il est très rare de me retrouver au milieu.


Highland Park 14 ans Douglas of Drumlanrig, 1998/2013, 50%

Et pour aborder cet embouteillage-ci en particulier, il est en fût de Sherry (haaa, intéressant ça !), et tout comme le Caol Ila 29 ans dont j'ai parlé en juillet dernier il s'agit d'un ré-embouteillage en quantité très limitée (seulement 36 bouteilles) de Hunter Laing, lors de la scission de Douglas Laing en 2013, sous la gamme Douglas of Drumlanrig pour la boutique Le Chemin des Vignes de Bruxelles.



Highland Park 14 ans Douglas of Drumlanrig, 06.1998 / 03.2013, Sherry Butt LD9629, 50%, 36 bouteilles

    Highland Park 14 ans Douglas of Drumlanrig, 1998/2013, 50%
  • Nez: Du caramel de cassonade, du raisin noir sec, du cassis, du tabac boisé. L'apport du Sherry est immédiatement présent et irréfutable. Mais derrière cette gourmandise de Noël se profile la fine et subtile fumée, reconnaissable, que j'affectionne chez Highland Park. Ce mélange Sherry/fumée me rappelle bien évidemment le HP25 officiel, sauf qu'ici le nez est moins subtil et moins "noble"; plus rustique avec des gros sabots.
  • Bouche: Du raisin noir, de l'abricot sec très cuit, du caramel, de l'amande grillée. Des épices piquantes enflent au fur et à mesure que le whisky reste en bouche. Des copeaux de coque de noisette par moments, ainsi qu'un léger cendré en toile de fond.
  • Finale: Longue. La rétro-olfaction de fumée caramélisée qui remonte dans les narines est immédiate. Des épices de Noël, et du boisé vineux. Du bois sec poivré perdure au bout de la langue.
  • Verdict: Pile poil le profil que j'aime chez HP: de la gourmandise, une fumée omniprésente, et de la subtilité. OK, il n'y a pas que chez HP que j'aime ce genre de profil, c'est vrai, mais ici c'est quand même bien miam miam :-).
  • 89/100. Il lui manque juste un "petit quelque chose" (un petit frisson dans le dos ?) pour atteindre le 90 selon mes critères personnels.
Encore disponible pour une centaine d'euros au Chemin des Vignes, à Bruxelles (Stockel).