vendredi 29 avril 2016

Face à face: Caol Ila 31ans Cadenhead's Small Batch VS Caol Ila 32 ansCadenhead's Small Batch

Il y a une paire d'années, Cadenhead avait sorti à quelques semaines d'intervalle deux Tomatin 35 ans Small Batch. Un pour pour son marché international, et un autre embouteillé spécialement pour The Nectar et le marché belge.
Fin 2014, rebelote avec deux Clynelish 21 ans Small batch, là aussi un pour le marché international de l'embouteilleur et un spécialement embouteillé pour la Belgique / The Nectar.
Et en ce mois d'avril 2016, ce sont deux Caol Ila distillés en 1984 qui nous sont proposés par Cadenhead. Tous deux de 1984, mais ils n'ont néanmoins pas le même âge. Le premier, âgé de 31 ans, est un mélange de deux Hogsheads, pour un total de 432 bouteilles pour le monde entier. Le second, âgé de 32 ans, est un single cask (même si l'étiquette est la noire de la gamme Small Batch, et non pas la dorée de la gamme Single Cask) qui a produit 234 bouteilles pour fêter les 10 ans de The Nectar, le distributeur Cadenhead en Belgique.
Les deux embouteillages arrivent donc en même temps sur le marché, même si en Belgique il sera beaucoup plus facile de trouver le 32 ans, largement disponible en raison du grand nombre de bouteilles exclusives à notre pays.
Pour ce face à face, je n'ai pas chipoté: j'ai versé chacun de ces Caol Ila dans un verre et les ai goûtés / dégustés au même moment, au calme chez moi. Un vrai face à face, quoi. D'abord une comparaison sur les nez, puis sur les bouches et finales, et ensuite retour sur chaque critère, en alternance, afin de bien explorer chaque whisky jusque dans ses moindres recoins.
Que le match commence !!
Face à face: Caol Ila 31ans Cadenhead's Small Batch VS Caol Ila 32 ans Cadenhead's Small BatchFace à face: Caol Ila 31ans Cadenhead's Small Batch VS Caol Ila 32 ans Cadenhead's Small Batch

Caol Ila 31 ans Cadenhead's Small Batch, 1984 / 2016, 2 Bourbon Hogsheads, 52.1%, 432 bouteilles

VS

Caol Ila 32 ans Cadenhead's Small Batch, embouteillé pour The Nectar 10th Anniversary, Bourbon Hogshead, 52.9%, 234 bouteilles




Face à face: Caol Ila 31ans Cadenhead's Small Batch VS Caol Ila 32 ans Cadenhead's Small Batch

  • Couleur: Celle du 32 ans est visiblement plus foncée que celle du 31 ans. Un premier remplissage ou un fût plus actif pour le plus vieux des deux ?
  • Nez: (31 ans) Du malt sec, du minéral (ardoise), de la pomme jaune, du malt au miel vanillé, et une fraîcheur végétale de mousse d'arbre en forêt après la pluie. Un nez fin, subtil, et sage. (32 ans) De la pomme vanillée, de la fumée de cendre froide (mais non dominante). Ici aussi une fraîcheur végétale, mais plutôt sur la rhubarbe. Aussi fin que le 31 ans, mais légèrement plus fruité.
  • Bouche: (31 ans) De la cendre en entrée, et qui reste comme fil conducteur; mais assez vite de la pêche juteuse se révèle. Une légère salinité asséchante après quelques secondes. (32 ans) Une onctuosité immédiate. Le fruit sucré et au miel domine, très vite suivi par des volutes cendrées. Quelques gouttes de sirop de citron salé.
  • Finale: (31 ans) Longue. Une fraîcheur mentholée remonte dans le nez. De la cendre tiède s'incruste sur la langue. Le malt sec refait surface. (32 ans) Longue. Une vague saline s’engouffre en bouche. Une amertume fruitée appuyée s'installe en fin de bouche.
  • Verdict: Le lien de parenté est évident entre les deux, tout comme la haute qualité qui est au rendez-vous chez ces deux Caol Ila. Le 32 ans est clairement plus fruité, tandis que le 31 ans me paraît plus malté et plus rustique. Les deux nez me plaisent de façon égale. La bouche du 32 ans me plaît plus que celle du 31 ans. Sur la finale, c'est le contraire, l'amertume du 32 ans me gêne un peu et je lui préfère celle du 31 ans. Pas facile de les départager, dans ces conditions. Alors à qualité globale égale, cote égale, pas de jaloux !
  • 90/100 tous les deux.
Pour la disponibilité et les prix, c'est un peu compliqué à expliquer... En Belgique, ces deux Caol Ila sont disponibles pour environ 300€ chacun. A la boutique Cadenhead de Cologne, par contre, ils sont tous les deux à 250€. Oui, les boutiques Cadenhead ont toutes reçu une caisse (6 bouteilles) du 32 ans, même si ce Caol Ila a été embouteillé pour la Belgique. C'est un droit qu'à chaque boutique, d'après son contrat de franchise avec la maison mère Cadenhead. Quant à la différence de prix entre la Belgique et l'Allemagne, je n'ai pas d'explication. Différence de taxes et d'accises, et un intermédiaire en moins en Allemagne ?

mardi 26 avril 2016

Compte rendu: Whiskyfair Limburg (Allemagne) 2016

Je sais, je n'ai aucune parole, je ne suis pas digne de confiance, je change d'avis comme de chemise, je raconte n'importe quoi... J'avais pourtant dit que je n'irais normalement pas à Limburg cette année, et bardaf ! J'y suis quand même allé ce dimanche 24 avril. Non mais franchement, c'est complètement nawak avec Bishlouk !

Sauf que... j'avais écrit "normalement", ce qui me laisse quand même une petite échappatoire dans laquelle je m'engouffre allègrement: "normalement", les gars ! Hé oui, ça voulait quand même dire qu'il existait une mini possibilité que j'y aille... Parlons bon Français, bordel ! ;-D

Et puis d'abord c'est pas de ma faute (ça y est, voilà t'y pas qu'il essaie en plus de se disculper, le Bishlouk) ! C'est tous ces amateurs passionnés qui, sur les réseaux sociaux et autres divers forums, n'arrêtent pas de parler de Limburg depuis deux mois ! "Bientôt Limburg !". "Qui va à Limburg ?". "On se retrouve à Limburg". "Les nouveautés pour Limburg commencent à être annoncées". "Vivement Limburg !". "Limburg, J -4 !!!". "Tous à Limburg !!". "Machinchose sera à Limburg ! Trop de la balle !!". Pfff, avec tout ça, comment voulez-vous que je n'aie pas envie moi aussi d'y aller, à Limburg, franchement ? Surtout qu'à Limburg, en plus, on peut trouver / goûter des choses non disponibles en Belgique...

Compte rendu: Whiskyfair Limburg (Allemagne) 2016

Bref, je suis de nouveau allé au Whiskyfair de Limburg cette année. En bravant les intempéries hivernales de cette fin avril (pluie battante, grêle, températures glaciales, et même neige; rien ne m'aura été épargné sur la route), alors que je venais de refaire placer mes pneus été sur ma voiture. Quelle aventure !

Mais quelles étaient mes espérances en y allant, alors que j'avais été déçu les deux dernières années ? Hé bien aucune, justement ! Je n'ai fait aucun plan sur la comète cette fois-ci, n'avais aucune exigence particulière, et je ne voulais même pas obligatoirement revenir avec du matos pour le Blog. J'y ai été en complet dilettante (mais quand même avec mon tout nouveau t-shirt aux couleurs du Blog sur le dos, histoire de faire un peu de pub. Ma mégalomanie n'a aucune limite :-) ). Et surtout, mon but n'était pas de m'axer sur les vieilleries et autres multitudes d'oldies présentes (par centaines) à Limburg. Je cherche les nouveautés accessibles et pas les whiskies rares à 50€ le dram (mon portefeuille ne m'autorise pas à fréquenter ce monde). L'un dans l'autre, cette absence d'attente et d’espérance particulières ont probablement fait que que, pour une fois, je ne suis pas revenu frustré mais même plutôt satisfait de ma journée.

Cette fois-ci, j'avais fait une liste au préalable des nouveautés que j'aurais bien voulu goûter. Histoire de ne pas débarquer sans rien savoir, rien connaître, et passer à côté de plein de trucs. Et même si au départ, je ne comptais même pas publier de compte rendu sur ma journée, au final il me semble que la journée ait été assez positive que pour vous en proposer un.

Allons-y, let's go, c'est parti les amis ('tention hein, je frappe le premier qui me traite de Dora l'Exploratrice :-p )...

Premièrement, de façon globale, aucun changement par rapport à l'an passé: à peu près les mêmes exposants aux mêmes emplacements (le monde du whisky a peu évolué en un an). Mais aussi les petits défauts dénoncés les années précédentes qui sont toujours d'actualité: aucune fontaine à eau (des bouteilles sont disponibles aux stands des exposants, mais pas facilement accessibles), heureusement que j'avais pris mes propres bouteilles avec moi. Et (pire ?), toujours aucun crachoir, nulle part. Pas d'autre choix que de jeter son verre par terre si on ne veut pas le finir. Point de vue foule, idem que l'an passé aussi : beaucoup de monde. Mais le dimanche il y a moyen d'accéder aux stands, sans foire d'empoigne. Il m'a été dit que c'était la folie le samedi, par contre.

Compte rendu: Whiskyfair Limburg (Allemagne) 2016

Concernant mon parcours perso, une fois entré côté tente, je fais un rapide tour de celle-ci. Je regarde 2 ou 3 stands, mais rien qui attire mon attention plus que ça. Je m'enfuis presque du stand The Whisky Agency en voyant les prix affichés.

J'arrive alors au Foyer, là où se trouve l'escalier vers l'étage du dessus et du dessous. Premier arrêt, au stand The WhiskyCask, où j'avais repéré un nouveau Glen Keith. Et comme je cherche toujours des Glen Keith très fruités...

Glen Keith 24 ans The WhiskyCask, 1991 / 2016, Bourbon Hogshead, 48.2%
  • Nez: Frais, végétal, pomme jaune, raisin blanc.
  • Bouche: Amertume appuyée, rhubarbe. Fruits vanillés.
  • Finale: Épicée. Fruits vanillés.
  • Verdict: Pas l'over fruité que je cherche chez Glen Keith, mais pas mal fait.
Compte rendu: Whiskyfair Limburg (Allemagne) 2016

Juste à côté, le stand Villa Konthor. Là aussi, j'avais repéré un blended malt en Fino Sherry. L'étiquette étant peu parlante (un "très vieux whisky des Highlands"), j'essaie d'en savoir plus. Mon interlocuteur m'explique que personne ne sait quelles distilleries composent ce blend, mais qu'il sait que le plus vieux whisky le composant est âgé de 35 ans. Du 35 ans et le prix final est de 89€ ? Ça semble trop beau pour être vrai, cette histoire. Mais si j'ai été attiré par ce blended malt, c'est surtout pour la mention Fino Sherry apparaissant sur l'étiquette. Depuis que j'ai croisé un Lochside en Fino Sherry que j'ai trouvé stellaire, une de mes quêtes est d'en trouver un autre (moins cher) qui me plaise. Et il faut bien avouer que les mentions Fino Sherry ne courent pas les rues.

Very Old Malt Whisky, Villa Konthor, Fino Sherry Cask, 44.4%
  • Nez: Raisin sec, rancio, cire collante.
  • Bouche: Équilibrée. Légère note de silex / pierre à briquet.
  • Finale: Pincée de sel au milieu du raisin caramélisé.
  • Verdict: Très sympa, léger, agréable, très bien fait.
Compte rendu: Whiskyfair Limburg (Allemagne) 2016

Je continue mon chemin, direction la grande salle principale. Passage rapide au stand The Whiskyfair pour jeter un œil à leurs embouteillages. Seuls deux Arran, tous deux en fût de Sherry, attirent mon attention, mais les prix de ces deux bouteilles ne me persuadent pas de les goûter. Comme il n'y a pas grand monde devant le stand Malts of Scotland, j'en profite pour tailler une bavette avec Billy, qui remplace Dominiek Bouckaert (qui apparemment arrêterait toutes ses activités whisky, même The Whiskyman) à la distribution de cet embouteilleur en Belgique; et avec Dirk, qui donne un coup de main sur le stand. Billy me fait goûter une nouveauté:

Tamnavulin 1993 / 2016 Malts of Scotland, Bourbon Hogshead MoS 16013, 55.2%, 162 bouteilles
  • Nez très fruité, exotique, banane mûre.
  • Aucune amertume en bouche, miam miam les fruits.
  • Verdict: Une très bonne surprise, très fruité, rond et gourmand, comme j'aime. Dommage que le prix soit assez élevé pour un whisky de cet âge et d'une distillerie si peu connue (150€ sur le salon).
Compte rendu: Whiskyfair Limburg (Allemagne) 2016

Après le Tamnavulin, j'ai l'occasion de goûter un Littlemill (tadaaaa ! :-D ), embouteillé pour Quax Hangar (une activité de l'aéroport de Paderborn, fief de Malts of Scotland). Je ne me fais évidemment pas prier :-)

Littlemill 1990 / 2015 Malts of Scotland, Quax Whisky Edition 2015, Bourbon Barrel MoS 15077, 50.2%, 189 bouteilles
  • Manque de fraîcheur au nez.
  • Légère amertume en fin de bouche.
  • Finale piquante.
  • Bonne facture dans son ensemble quand même, sans me transporter pour autant.
Compte rendu: Whiskyfair Limburg (Allemagne) 2016

Je quitte ensuite Billy et Dirk, leur promettant de revenir plus tard. Prochaine étape: le stand Cadenhead !! Vendredi dernier, j'avais promis à Mark Watt de passer le voir à Limburg, je ne pouvais pas manquer à ma parole quand même 0;-). Étaient aussi présents sur le stand, Markus et Gregor, les gérants de la boutique Cadenhead de Cologne. Mark m'a aussi présenté Ronan, qui travaille avec lui à Campeltown, et dont la responsabilité est de se concentrer sur les boutiques Cadenhead. Comme je venais de goûter un Tamnavulin chez malts of Scotland, et que je ne connaissais pas bien cette distillerie, j'en profite pour en goûter un second:

Tamnavulin 23 ans Cadenhead's Authentic Collection, 1992 / 10.2015, Bourbon Hogshead, 55%, 258 bouteilles
  • Très bon nez fruité / vanillé.
  • En bouche, un fruité / vanillé, et légère amertume.
  • Très bien fait, mais classique. Mais je préférais le Malts of Scotland.
Compte rendu: Whiskyfair Limburg (Allemagne) 2016

Retour vers le Foyer, où je discute avec Timon sur le stand Nectar. Je savais que le nouvel Irish 26 ans serait dispo à Limburg, mais les 12 bouteilles prévues pour le salon ont été vendues le samedi matin en à peine 5 minutes. Je me rabats sur le XO que je n'avais pas pu goûter lors du festival chez Massen.

Irish Whiskey XO The Nectar of the Daily Drams, Anniversary Edition – Volume 1, embouteillé en 2016, 51.7%
  • Un fût de rhum (confirmé par Timon), et ça se sent très fort au nez.
  • Bouche sèche et végétale.
  • Pas mal dans l'ensemble, mais pas assez corbeille de fruits à mon goût pour un Irish.
Compte rendu: Whiskyfair Limburg (Allemagne) 2016

Je descends alors au -1, histoire de voir ce qui s'y passe. Passage au stand Anam na h-Alba et Whisky Warehouse 8 où rien ne m'attire plus que ça. Arrêt au stand Scotland-and-Malts, où j'avais loupé un Littlemill l'an passé. Mais qu'y vois-je ? Un nouveau Littlemill ? Embouteillé en 2016 ?? Un 24 ans à prix abordable (129€ pour une bouteille de 50cl) ?? Et il en reste encore une bouteille ??? Je le goûte en vitesse, et le trouve à mon goût (sans être le meilleur Littlemill que j'aie pu goûter, toutefois). Hop, j'achète de suite la dernière bouteille \o/. Le responsable du stand m'explique que les embouteillages Scotland-and-Malts sont tirés à 100 exemplaires chaque (et sont souvent issus de split cask), et que le finish de ce Littlemill a duré 6 mois.

Littlemill 24 ans Scotland-and-Malts Cask Collection, 1992 / 2016, Sherry Cask Finish n°181014, 51.3%
  • Nez frais et végétal. Très bonne ouverture sur la durée.
  • Bouche fruitée et fraîche, typique de Littlemill.
  • Épices piquantes en finale. Aucune amertume.
  • Un Littlemill assez typique, pas over fruité mais de très bonne facture.
Compte rendu: Whiskyfair Limburg (Allemagne) 2016

Après ce Littlemill, mon choix s'arrête sur un Glen Keith (j'en cherche toujours des hyper fruités, ma quête continue) 23 ans du même embouteilleur, lui aussi à un prix attractif (79€ la bouteille de 50cl).

Glen Keith 23 ans Scotland-and-Malts Cask Collection, 1992 / 2015, Bourbon Cask n°229749, 51.7%
  • Végétal, et fruits acidulés. Encore raté en ce qui concerne l'hyper fruité. Mais pas mal fait du tout dans son ensemble, juste pas le profil que je cherche.
Compte rendu: Whiskyfair Limburg (Allemagne) 2016

Je monte ensuite au +1 pour faire un tour, mais rien ne me branche dans cette petite pièce (à part un hot dog à grosse saucisse allemande, faut bien approvisionner ma grosse carcasse en calories). Je redescends alors dans la salle principale, que je n'avais pas terminée. Il est temps de visiter l'estrade qui se trouve au fond de la salle. On venait de me parler d'un vatted malt (composé de malts de 1960 à 2001) Sansibar, je passe y jeter un œil, et le goûte.

Speyside very old vatted whisky, Sansibar, 45.6%, 485 bouteilles
  • Nez très fin et très savoureux, sur le vieux Sherry / raisin sec.
  • Bouche plus classique, sur le profil Sherry et bois noble.
  • Finale poivrée et boisée.
  • Très très chouette dans l'ensemble, et à un prix doux (99€).
Compte rendu: Whiskyfair Limburg (Allemagne) 2016

Petit coup d’œil chez Alambic Classique où se trouve un Littlemill 1988 en fût de Sherry. Mais vachement sombre quand même, ce qui ne me donne même pas envie (à tort ?) de goûter tellement je suis sûr que le Sherry doit trop recouvrir le profil Littlemill. Rapide passage chez Whisky Doris, Black Adder, Rolf Kaspar (où plusieurs nouveautés irlandaises étaient proposées, mais dans des fûts trop exotiques pour m'attirer... en plus des prix trop élevés), Jack Wieber, Glen Fahrn et quelques autres, sans que rien n'attise ma curiosité.

Retour alors chez Malts of Scotland, où je projetais de goûter un Highland Park 1998 Warehouse Dram. Mais sold out depuis mon passage de plus tôt, alors je me rabats sur un Glengoyne en fût de Sherry.

Glengoyne 1999 / 2015 Malts of Scotland, Sherry Hogshead Mos 15075, 54%, 246 bouteilles
  • Nez très Sherry, fruits rouges, cerise confite.
  • Très bonne bouche, dans la lignée du nez: caramel, fruits rouges sucrés, confiture de cerises.
Compte rendu: Whiskyfair Limburg (Allemagne) 2016

Dernière étape, finalement, chez Maltbarn. Une des stars du festival apparemment était un Caol Ila 31 ans, mais je ne l'ai pas goûté (le prix de la bouteille, à 300€, m'a refroidi). Je me tourne alors vers un Miltonduff de 25 ans d'âge. Je fais un peu une fixette sur les 25 ans, ces derniers temps (je commence à penser à un tasting spécial pour mes 50 ans, mais on a encore le temps quand même d'ici là).

Miltonduff 25 ans Maltbarn, 1989 / 2015, Bourbon Cask, 51.2%, 156 bouteilles
  • Nez sur la pomme jaune, fraîcheur fruitée.
  • Bouche: épices douces, pomme, agrumes. Classique et bien fait.
  • Finale: les épices douces restent un moment.
  • Verdict: Un Speyside sympa, frais, agréable, et classique.

Note / rappel / attention / warning / achtung / debout là-dedans : Comme d'hab en festival, les notes ci-dessus ont été rapidement griffonnées à la va-vite. Une première (et bien souvent dernière) impression sur tel ou tel whisky. Mais comme j'ai ramené des samples, je reviendrai sur certains d'entre eux (et d'autres!) de façon plus détaillée dans un proche avenir. Restez branchés !

Après environ 5 heures de festival, il me semblait avoir fait le tour et avoir vu et goûté ce que je voulais. Et puis je commençais à avoir mal au crâne (mais non pas à cause de l'alcool ! :-p ) à cause du bruit et de la chaleur ambiants. J'ai donc levé le camp vers 15h00 (après avoir acheté la bouteille de blended malt Fino Sherry chez Villa Konthor), alors que le festival durait jusque 18. Inutile de errer sans but, pas vrai ?

Bon, bref, après deux éditions frustrantes, celle-ci m'a réconcilié avec Limburg. Il était temps, ceci dit. A voir donc l'an prochain si je décide d'y retourner ou pas. Mais je ne doute pas que les "Bientôt Limburg !". "Qui va à Limburg ?". "On se retrouve à Limburg". "Les nouveautés pour Limburg commencent à être annoncées". "Vivement Limburg !". "Limburg, J -4 !!!". "Tous à Limburg !!". "Machinchose sera à Limburg ! Trop de la balle !!" des divers amateurs en 2017 me pousseront à retomber dans le piège. Grrrrrr !!

samedi 23 avril 2016

Compte rendu: Masterclass Cadenhead chez les Malt Monkeys à Leuven, le 22/04/2016

(Mark Watt)
(Mark Watt)

Quand Mark Watt fait un tour en Belgique, avec 4 dégustations à la clé (2 au fin fond de la Flandre, 1 à Malines, et celle qui nous occupe dans ce compte rendu. Ouais, aucune en Wallonie, dudju !), il est bien évident que je ne peux pas manquer ça !

"Mark qui ??" Si vous vous posez cette question, c'est que vous ne suivez pas le Blog assez assidûment (c'est paaaaaas bien !). Mark Watt n'est autre que le General Manager de Cadenhead, le plus vieil embouteilleur indépendant d’Écosse (qui fêtera ses 175 ans l'an prochain, d'ailleurs; et j'ai hâte de voir ce que Mark Watt nous réserve à cette occasion).

Pour sa dernière prestation de la semaine en Belgique (avant de passer le week-end au Whiskyfair de Limburg), Mark était l'invité non pas d'une boutique (comme c'est souvent le cas), mais d'un Whisky Club qui, pour l'occasion, s'était associé à la boutique TasTToe pour la disponibilité des bouteilles composant le lineup (dont certaines, encore disponibles sur le marché belge, pouvaient être acquises à prix réduit en fin de masterclass).

Compte rendu: Masterclass Cadenhead chez les Malt Monkeys à Leuven, le 22/04/2016

Les Malt Monkeys (c'est le nom du Club) a été formé en 2014 à Leuven, à l'initiative d'une poignée d'amateurs avertis. Le fonctionnement du Club n'est pas en cercle fermé, mais au contraire très ouvert: tout le monde est le bienvenu aux dégustations organisées (du moment qu'on ait le temps de s'y inscrire... cette Cadenhead-ci ayant été sold out en moins d'une heure),

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que leur organisation est des plus efficace ! Non seulement la salle est idéale et confortable pour des dégustations d'une bonne grosse trentaine de personnes (plus l'équipe organisatrice), mais le Club propose aussi (avant et après la masterclass) l'accès à son "vault" (toutes les bouteilles ouvertes du Club) à prix attractif. Pendant la masterclass, des bouteilles d'eau, du pain et des pastilles en chocolat sont disponibles à volonté sur les tables. Cerise sur le gâteau, des zakouskis très bien présentés (voir les photos ci-dessous) étaient proposés entre chaque whisky du lineup. Franchement, une organisation top niveau, j'ai été bluffé par un tel professionnalisme et une telle efficacité. Bravo les p'tits singes maltés ! Et en plus à un prix tout doux (30€ tout compris). Beaucoup de boutiques devraient en prendre de la graine...

Une organisation au top !Une organisation au top !Une organisation au top !
Une organisation au top !Une organisation au top !

Une organisation au top !

Compte rendu: Masterclass Cadenhead chez les Malt Monkeys à Leuven, le 22/04/2016

Passons donc à la masterclass proprement dite... Le lineup avait été sélectionné par les Malt Monkeys, en collaboration avec TasTToe, parmi la dernière fournée de la gamme internationale de Cadenhead, fraîchement débarquée en Belgique. Deux whiskies réduits à 46%, quatre en brut de fût, six whiskies en tout s'étalant de 11 à 32 ans d'âge. Miam miam :-). Tous les détails ci-dessous, bien évidemment.

Compte rendu: Masterclass Cadenhead chez les Malt Monkeys à Leuven, le 22/04/2016

Mark, à sa bonne habitude, nous a abreuvé de ses blagues habituelles, habilement dispersées dans ses explications à propos de son métier, de Cadenhead, du whisky en général, des whiskies que nous dégustions, etc. La filtration à froid c'est le Mal, et on ne boit pas l'emballage d'un whisky ! Ceux qui ont déjà assisté à une de ses démonstrations comprendront.

Hé bien il ne me reste plus qu'à vous parler des whiskies dégustés, il me semble ! Je vous livre mes premières impressions, à la va-vite, sur ces whiskies; sans cote gravée dans le marbre étant donné que le rythme était soutenu et que je n'ai pas tout bu sur place non plus (j'ai repris certains drams avec moi, pour repasse ultérieure).

Compte rendu: Masterclass Cadenhead chez les Malt Monkeys à Leuven, le 22/04/2016
1. Glenrothes 14 ans Cadenhead's Small Batch, 2001 / 2016, Bourbon Hogsheads, 46%, 492 bouteilles
  • Nez très vanillé, classique. Un peu de gingembre.
  • Bouche douce, sucrée, et elle aussi très vanillée.
  • Finale toujours très vanillée, avec quelques épices.
  • Verdict: Un starter sympa, classique. Très vanillé sur l'ensemble.
Compte rendu: Masterclass Cadenhead chez les Malt Monkeys à Leuven, le 22/04/2016
2. Balmenach 11 ans Cadenhead's Small Batch, 2005 / 2016, Sherry Hogsheads, 46%, 744 bouteilles

Un (jeune) Balmenach qui est resté 7 ans dans des fûts de bourbon, puis transféré dans deux Hogsheads de Sherry pour finir sa maturation pendant 4 ans.

  • Nez: Raisin sec, caramel, vanille. Un chouette nez, sympa. Une sécheresse maltée après aération.
  • Bouche: Une légère amertume vineuse et fruitée. Texture crémeuse. De la pomme et du sirop de citron.
  • Finale: Léger kick alcooleux, et une vaguelette de dissolvant industriel. Quelques épices en fin de bouche.
  • Verdict: Moins facile d'accès que le Glenrothes, mais même qualité globale (même si de profil assez différent).
Compte rendu: Masterclass Cadenhead chez les Malt Monkeys à Leuven, le 22/04/2016
3. Linkwood 23 ans Cadenhead's Small Batch, 1992 / 2016, Bourbon Hogsheads, 55.3%, 492 bouteilles
  • Nez: Vanille, poire, légère poussière boisée, fruits fraîchement coupés et juteux. Et même un peu d'iode, au loin ?
  • Bouche: Épices, vanille, pomme, acidulé citronné, et des vagues caramélisées.
  • Finale: Du citron poivré. Finale assez puissante sur les épices qui restent collées aux gencives.
  • Verdict: Un profil bourbon assez classique. Le nez est super, surtout pendant aération. La bouche, très épicées, est moins sexy.
Compte rendu: Masterclass Cadenhead chez les Malt Monkeys à Leuven, le 22/04/2016
4. Tamdhu 24 ans Cadenhead's Small Batch, 1991 / 2016, Bourbon Hogsheads, 54.4%, 486 bouteilles
  • Nez: Frais, végétal, limite herbacé, presque mentholé et piquant. De la vanille poivrée. De la poussière boisée après aération.
  • Bouche: Épicée, poivrée, et sèche. Les épices explosent dans tous les sens.
  • Finale: Des épices exotiques, du gingembre, de la pomme vanillée. Sécheresse globale.
  • Verdict: Un Tamdhu "montagnes russes", particulièrement épicé.
Compte rendu: Masterclass Cadenhead chez les Malt Monkeys à Leuven, le 22/04/2016
5. Dalmore 25 ans Cadenhead's Single Cask, 1990 / 2016, Sherry Butt, 56.3%, 474 bouteilles
  • Nez: Fruits secs (raisins), liquoreux, sirupeux même. Un nuage de bois poussiéreux.
  • Bouche: Super douce et équilibrée, malgré le taux d'alcool. Du raisin sec, du bois noble, du citron liquoreux.
  • Finale: Des épices poivrées, et un kick boisé.
  • Verdict: Le nez est super fin, subtil, et demande du temps pour s'ouvrir. J'ai détecté un "je ne sais quoi" du nez à la finale, qui fait sortir ce whisky des sentiers battus, sans pouvoir mettre un nom dessus. Globalement un très bon whisky, qui suinte la noblesse par tous les pores. Je compte bien revenir dessus plus tard, car je suis passé à côté de plein de choses en le goûtant hier soir.
Compte rendu: Masterclass Cadenhead chez les Malt Monkeys à Leuven, le 22/04/2016
6. Caol Ila 32 ans Cadenhead's Small batch, 1984 / 2016, embouteillé pour les 10 ans de The Nectar, Bourbon Hogshead, 52.9%, 234 bouteilles
  • Nez: Comme j'aime chez les vieux Caol Ila ! Marin, tourbe minérale, fumée cendrée.
  • Bouche: Wham ! Bam ! Tout ce qu'il faut (pour moi) dans ce genre de vieux Caol Ila (je me répète, je sais). De la cendre, de la fumée, mais aussi (et surtout) de la finesse, une "bonne éducation" que j'attends de ce genre de whisky.
  • Finale: De la cendre fumée, et le reste qui va avec.
  • Verdict: Bim ! Une finesse, une subtilité, une grandeur comme j'aime. Miam, encore. Juste profiter du moment.
Les zakouskis accompagnant les whiskies
Les zakouskis accompagnant les whiskiesLes zakouskis accompagnant les whiskies
Les zakouskis accompagnant les whiskiesLes zakouskis accompagnant les whiskies

Les zakouskis accompagnant les whiskies

Mon top 3 personnel de cette soirée:

  1. Caol Ila 32 ans
  2. Dalmore 25 ans
  3. Linkwood 23 ans

Le top 3 général de l'assemblée:

  1. Caol Ila 32 ans
  2. Dalmore 25 ans
  3. Tamdhu 24 ans
Quelle couleur, le Dalmore !!

Quelle couleur, le Dalmore !!

mercredi 13 avril 2016

Imperial 1995/2013 Gordon & MacPhail for Belgium, 59.4%

Ho, je vous parle aujourd'hui d'un Imperial !! Ça va faire plaisir à un collectionneur que je connais, ça ;-)

Si vous jetez un œil à la page listant les notes de dégustation du Blog, vous remarquerez que je n'ai parlé que d'un seul et unique Imperial jusque maintenant. C'est peu. On est bien loin de la brouette de Littlemill... C'est que, entre Imperial et moi, ce n'est pas le grand amour, en général. J'ai beaucoup de mal à en trouver un qui me plaise, du fait du profil plutôt axé sur l'agrume acidulé que j'y croise souvent. Bah, on ne peut pas être amoureux de toutes les distilleries, non plus; sinon notre portefeuille aurait fait faillite depuis longtemps (ha, on me chuchote dans l'oreillette que le mien est moribond depuis pas mal de temps déjà...).

Bref, je ne cours pas spécialement après les Imperial, mais quand j'ai l'occasion d'en goûter un, je ne crache pas dans la soupe pour autant. Et parfois, un miracle arrive, un Imperial me tape dans l’œil (mais aieheu !!).

Cet Imperial-ci, embouteillé par Gordon & MacPhail (qui est un des plus importants embouteilleurs indépendants, en terme de stock de fûts; et propriétaire de la distillerie Benromach), a été sélectionné spécialement pour la Belgique et son distributeur dans notre royaume, Whisky Warehouse. Embouteillé il y a déjà trois ans (hé oui, il était passé entre les mailles de mes filets), je viens seulement de le goûter. Hé bien...

Imperial 1995/2013 Gordon & MacPhail for Belgium, 59.4%
Imperial 14.06.1995 / 04.2013 Gordon & MacPhail for Belgium, First Fill Sherry Butt n°4892, 59.4%, 617 bouteilles
  • Nez: De pleines poignées de compote de fruits jetée au nez, c'est impressionnant ! Du raisin noir, de la pomme rouge, de l'abricot, de la pêche... Un peu de poussière de bois, et même une légère fraîcheur végétale et quelques pistils de fleur.
  • Bouche: Et ça continue... Du sirop de compote (ça existe, ça ?) de fruits jaunes et blancs, vanillés et fort sucrés. Une légère acidité de pomme verte et de citron jaune. Du miel légèrement boisé. Le tout est savoureux, gourmand, et quasi fondant en bouche.
  • Finale: Là, les épices exotiques se révèlent en feu d'artifice. Pif paf pouf ! Mais ça se calme rapidement, pour s'assagir sur du zeste d'orange et du bois noble.
  • Verdict: Cet Imperial est un whisky en premier remplissage de fût de Sherry, mais cette empreinte Sherry n'est pas spécialement évidente, sauf peut-être au nez, et encore (et quel nez, d'ailleurs !). Un Sherry Fino ou Manzanilla, peut-être ? Quant à l'alcool, quel équilibre ! Les (presque) 60% ne se ressentent pas, et ça passe tout seul. Pas besoin d'eau du tout. Un grand Imperial (Alléluia !), un grand Speysider. Hop, bouteille commandée !
  • 90/100.

Pratiquement sold out partout (pas étonnant pour un whisky embouteillé il y a 3 ans), il est néanmoins encore possible de le trouver, pour une petite centaine d'euros, normalement au Wijnhandel Sint Antonius à Kortemark (entre Roulers et la côte belge) ou online sur Bestwhisky.be.

lundi 11 avril 2016

Caol Ila 25 ans Cadenhead's Authentic Collection, 1991/02.2016, 50.2%

Le fait que Caol Ila soit ma distillerie d'Islay préférée n'est plus un secret pour personne. D'ailleurs, en Islay, je ne parle presque que de cette distillerie (je sais, je devrais aussi vous parler d'autres, mais je ne peux parler que de ce que je goûte, n'est-ce pas ?). Et quand j'ai l'occasion de goûter un Caol Ila d'âge vénérable, c'est encore plus ma came; car j'affectionne particulièrement les "vieux" Caol Ila.

Caol Ila 25 ans Cadenhead's Authentic Collection, 1991/02.2016, 50.2%

Quant à Cadenhead... je ne vous ferai pas l'affront de vous présenter de nouveau cet embouteilleur, vous le connaissez déjà si vous êtes fidèle au Blog. Sachez d'ailleurs que Mark Watt, son Directeur, sera en Belgique la semaine prochaine, juste avant d'aller au Whiskyfair de Limburg.

Bon, on passe à ce Caol Ila de 25 ans d'âge, oui ou non ??

Caol Ila 25 ans Cadenhead's Authentic Collection, 1991/02.2016, 50.2%
Caol Ila 25 ans Cadenhead's Authentic Collection, 1991 / 02.2016, Bourbon Hogshead, 50.2%, 210 bouteilles
  • Nez: Ha ! Ha ! Oui ! Au premier coup de narine, je sais déjà qu'il se passe quelque chose, cette alchimie que certains Caol Ila d'âge vénérable peuvent produire chez moi. De la cendre froide, de la brise marine (ce qu'on peut humer dans un port de pêche, le soir), des coquillages; mais aussi des fruits blancs vanillés.
  • Bouche: D'abord vanillée, onctueuse, citronnée, puis... BOUM ! Une explosion de sel et de cendres, saupoudrée d'épices exotiques. Une fois cette tourbe iodée et cendrée appréhendée, de la confiture de poire et de pomme apparaît.
  • Finale: Moyenne. Les épices exotiques se mélangent à la cendre qui virevolte et remonte dans les narines. Un peu de bois vanillé passe fugacement, tandis qu'une chaleur iodée irradie au fond de la gorge.
  • Verdict: Un nez accrocheur, une bouche imparable, que demander de plus à un (bon) Caol Ila ? Juste un peu plus de finesse et de complexité, peut-être.
  • 89/100.

Disponible pour 145€ à la boutique Cadenhead de Cologne (et pas en Belgique, puisque la gamme Authentic Collection est exclusive aux boutiques Cadenhead).

mercredi 6 avril 2016

Laggan Mill 2007/2016 The Cooper's Choice, 8 ans, 54.5%

Laggan Mill 2007/2016 The Cooper's Choice, 8 ans, 54.5%

Alors que Lagavulin vient de sortir son embouteillage officiel (célébrant les 200 ans de la distillerie), qui n'est autre qu'un jeune whisky de 8 ans d'âge et qui, apparemment, serait de bonne qualité (pour ceux qui aiment Laga, bien sûr ;-) ), voilà que The Cooper's Choice vient lui aussi de sortir un jeune Laggan Mill lui aussi âgé de 8 ans. Hé oui, vous le savez, Laggan Mill c'est du Lagavulin. Mais siiiii enfin ! Je vous l'ai déjà dit, suivez un peu, quoi, pfff ;-p

Bref, ce Laggan-ci pourrait peut-être être une alternative à envisager au Laga officiel célébrant les 200 ans de Lagavulin. Même si celui-ci est (étonnamment) un poil plus cher (mais en single cask et en brut de fût, quand même).

Laggan Mill 2007/2016 The Cooper's Choice, 8 ans, 54.5%
Laggan Mill 2007 / 2016 The Cooper’s Choice, 8 ans, Refill Cask n°7582, 54.5%, 335 bouteilles
  • Nez : Une tourbe médicinale / végétale (du camphre et des aiguilles de pin) prononcée, mais pas envahissante. Elle reste subtile et « bien propre sur elle ». Une fois les narines habituées, du malt mielleux montre le bout de son nez.
  • Bouche : La tourbe tourne ici sur le minéral cendré, mais elle est accompagnée de sirop de pomme, de rayons de miel, et de quelques épices douces.
  • Finale : Moyenne. La cendre froide s’éteint doucement, tandis que la vanille reprend vigueur. Une sécheresse de bois calciné s’accroche au palais.
  • Verdict : Je m’attendais à un truc pas du tout à mon goût (je ne suis pas fan du tout de Lagavulin), et je suis positivement surpris : la tourbe ne joue pas au rouleau compresseur, ce whisky fait plus vieux que son âge réel, et il est assez subtil. Une bonne surprise, même si ce n’est pas le profil tourbé que je préfère. Et l’alcool est particulièrement bien intégré.
  • 86/100.

Disponible pour environ 85€ (ce qui n'est pas donné pour un si jeune whisky, j'en conviens) au Chemin des Vignes à Bruxelles, ou sur commande (à vérifier) chez We Are Whisky (Jauche) et W Comme Whisky (La Louvière).

lundi 4 avril 2016

Compte rendu: whisky festival chez Massen (avril 2016)

Je parle assez de Massen sur le Blog pour que vous sachiez que ce supermarché situé au Nord du Luxembourg organise tous les 6 mois un festival du whisky. Je l'annonce chaque fois, et je vous en propose un compte rendu à chaque fois aussi.

Ce vendredi 1er avril et samedi 02 avril se déroulaient donc la soirée et la journée "étendues" ou les distributeurs et producteurs venaient présenter leurs produits. J'y étais, aussi comme d'habitude, le vendredi soir.

Compte rendu: whisky festival chez Massen (avril 2016)

L'édition d'avril 2016 :

Comme la dernière fois (fin 2015), le festival se déroulait dans le rayon spiritueux du supermarché, et non plus dans la salle de banquet à l'étage. Les tables étaient disséminées à cinq endroits différents dans les rayons. En entrant dans le supermarché, directement à droite une table avec Bruichladdich et Highland Park officiels. Un peu plus loin, une table haute avec une quinzaine de bouteilles de chez Cinoco (Glen Garioch, Deanston, deux Ledaig de chez Douglas Laing, Bowmore...). Encore un peu plus loin, sur la gauche, la table Glenlivet / Glenrothes. A gauche en entrant, une longue table où trônaient les whiskies de chez Diageo. Et enfin, une longue tablée, devant plusieurs rayonnages, où se trouvaient les whiskies de chez Premium Spirits (Benromach, BenRiach, Old Pulteney) et The Nectar (Teeling, Glendronach, MackMyra, The Nectar of the Daily Drams, et Signatory Vintage).

Si les 4 premières tables étaient faciles d'accès, ça a été beaucoup moins le cas pour la longue tablée Premium Spirits / The Nectar devant les rayons, étant donné que c'était là qu'il y avait le plus de nouveautés (qui attirent, logiquement, le plus de monde), mais aussi le moins de place devant la table (un espace d'environ 1m50 entre la table et la tête des rayonnages). Et en plus les animateurs de cette tablée se trouvaient devant la table au lieu de derrière, ce qui accentuait la cohue devant. Heureusement, quelque part, qu'il y avait moins de monde ce vendredi-ci que lors des autres éditions (probablement en raison de la date, juste au milieu des vacances de Pâques), sinon le stand incriminé n'aurait juste pas été accessible du tout.

L'un dans l'autre, je préfère quand le festival se tient dans la salle de banquet à l'étage, mais c'est juste mon opinion personnelle.

Du côté des absents, j'en ai remarqués deux de taille: l'Arran 18 ans officiel, récemment arrivé sur le marché, qui n'avait pas été livré à temps pour le festival; et Malts of Scotland dont aucune bouteille n'était en dégustation. Certaines rumeurs courraient depuis plusieurs semaines, mais elles se sont vérifiées: Dominiek Bouckaert (Mr The Whiskyman) a arrêté la distribution de Malts of Scotland en Belgique, reprise par Christophe Van Gijsel (Mr Billy's Whisky Barrel, un ami de Dominiek, et aussi membre du Lindores Whisky Society). Ajoutez à cela des quantités anecdotiques de bouteilles allouées pour la Belgique, ce qui fait que MoS devient difficile à trouver et à goûter dans nos contrées. "On ne peut pas être et avoir été", comme disait l'autre...

Ce que j'ai goûté :

Mine de rien et à part cela, pas mal de nouveautés à goûter quand même. Et comme d'habitude, j'ai essayé de passer en revue un peu de tout parmi ce qui me paraissait, à première vue, intéressant. Voici donc la liste (dans l'ordre de dégustation) des 12 whiskies que j'ai goûtés; et comme d'habitude en festival, ce ne sont que des impressions succinctes d'un premier contact. Certains whiskies mériteraient une repasse pour avoir un avis un peu plus affiné dessus (pas sûr que j'en aie l'occasion un jour, ceci dit).

Compte rendu: whisky festival chez Massen (avril 2016)

Deanston 18 ans, 46.3%: J'avais récemment parlé du 20 ans en Oloroso, qui m'avait bien plu, et j'avais envie de goûter ce 18 ans qui, m'avait-on dit, était assez différent. Et comme il ne titre pas haut, autant commencer la soirée par lui. Et directement, je tombe sur un truc alien, sorti de la 4ème dimension. Ce Deanston est issu d'Hogsheads, avec finition en Bourbon de premier remplissage. Mais à la couleur, au nez, et en bouche, ça ressemble à s'y méprendre à du refill en Pedro Ximenez !! Beaucoup de fruits secs, et très (mais très très) vineux. Je ne mets pas la parole de l'animateur de chez Cinoco (qui a eu l'info directement à la distillerie Deanston, lors d'un séjour là-bas) en doute, mais je suis quand même très dubitatif sur le fait que ce soit une maturation exclusivement en fûts de bourbon. Il y a une couille dans le potage quelque part, là ; et je serais curieux de connaître le fin mot de l'histoire.

Compte rendu: whisky festival chez Massen (avril 2016)

Glenlossie 24 ans The Nectar of the Daily Drams, 50.7%: The Nectar fête ses 10 ans, et pour l'occasion sort plusieurs embouteillages (6 au total je crois, de mémoire; et avec finalement de jolies étiquettes). Trois étaient proposés à la dégustation. Ce Glenlossie est un Speyside classique, bien fait, mais sans surprise.

Compte rendu: whisky festival chez Massen (avril 2016)

Old Pulteney 1997/2015 Single Cask pour Premium Spirits, 54.2%: Un single cask exclusivement embouteillé pour le distributeur belge, en brut de fût. Malté et légèrement iodé. Pas mauvais, équilibré et cohérent, mais pas le profil que je recherche chez Old Pulteney. Bonne finale.

Compte rendu: whisky festival chez Massen (avril 2016)

Irish Single Malt Whiskey 14 ans The Whisky Agency "The Unknown", 52.4%: Comme la plupart des Irlandais qui sortent chez les embouteilleurs indépendants, la distillerie originelle n'est pas indiquée. D'où le "The Unknown" inscrit sur l'étiquette (qui est hideusement moche, soit dit en passant). Un Irlandais frais, floral, et assez sec en fin de bouche. Finale mentholée. Pas le style que je préfère chez les Irlandais.

Compte rendu: whisky festival chez Massen (avril 2016)

Glen Keith 22 ans Signatory Vintage, 50.6%: Comme je recherche toujours des Glen Keith très fruités / bonbon, j'essaie d'en goûter dès que je peux. Sec en bouche, le fruit vient par après. Légère amertume. Finale sèche et florale. Pas vraiment l'ultra fruité que j'affectionne chez Glen Keith.

Compte rendu: whisky festival chez Massen (avril 2016)

Mackmyra Blomstertid, 46.1%: Un whisky maturé en mélange de chêne américain, Sherry PX, et avec une finition en fûts de vin de cerise. Ça promet de l'exotisme. C'est doux, sucré, et très facile d'accès. Finale vineuse où l'on goûte la cerise (ça rappelle des finitions en fûts de Porto). Sympa, et devrait plaire aux femmes. Et à un prix honnête (50€).

Compte rendu: whisky festival chez Massen (avril 2016)

Teeling 15 ans The Revival, 46%: Un batch de 10.000 bouteilles, mélange de whisky irlandais maturé en fûts de rhum. Ce n'est évidemment pas du whisky distillé chez Teeling, puisque cette distillerie est toute jeune. Nez sympa, floral. Finale sèche et épicée. Un beau produit, bien fait. Et la bouteille est superbe, elle en jette un max.

Compte rendu: whisky festival chez Massen (avril 2016)

Ben Nevis 20 ans The Nectar of the Daily Drams, 47.6%: Seconde bouteille proposée pour les 10 ans de The Nectar. Un nez Sherry assez classique. Fruits secs, tabacs, épices douces. Bouche douce, fruits secs, épices exotiques. Finale épicée et boisée. Bien fait, fin, pas agressif. Un beau Ben Nevis.

Compte rendu: whisky festival chez Massen (avril 2016)

Invergordon 43 ans The Nectar of the Daily Drams, 49.4%: Troisième bouteille proposée pour les 10 ans de The Nectar. Très fin, doux, bourbonneux, légèrement épicé. Bonne longueur en bouche. Très bon. Mais un grain qui frise les 200€ (au Luxembourg), malgré son âge, ça picote au portefeuille.

Compte rendu: whisky festival chez Massen (avril 2016)

Teeling 2002/2016 Single Cask, 51%: Ha, et dire que j'ai failli passer à côté ! Merci Denis de m'en avoir parlé, ça m'a permis de me pencher dessus et de le goûter. Et pour moi ça a été le meilleur rapport qualité / prix de la soirée. Nez frais et floral, fruité, top. Bouche onctueuse, végétale et fruitée. Finale sèche et épicée. Très bien dans son ensemble, équilibré. A 59€ (-10% lors du festival), c'est un très bon rapport qualité / âge / prix; j'en ai pris une bouteille.

Compte rendu: whisky festival chez Massen (avril 2016)

Glen Garioch 1999/2013 batch 30, 56.3%: Un Glen Garioch officiel maturé en fûts de Sherry, et en brut de fût. Figue et raisin très secs, Sherry assez classique (mais très sec quand même). Nez très agréable, bouche plus passe partout.

Compte rendu: whisky festival chez Massen (avril 2016)

Ledaig 10 ans Signatory Vintage, 54.6%: Signatory continue de proposer des Ledaig en fût de Sherry et brut de fût. Tous les précédents ayant été bien accueillis, pas de raison que celui-ci soit mauvais. Très typique des Ledaig en Sherry, d'ailleurs: très cendré, charbon, caramélisé. Finale interminable. Très bon, comme les autres. Mais 95€ pour un 10 ans d'âge, ça me bloque.

Même si j'ai goûté de bonnes choses, je reste quand même sur ma faim. La qualité globale des nouveautés n'est pas mauvaise, mais je n'ai rien goûté d'extraordinairement bon non plus.

Et surtout, le rapport qualité / âge / prix devient de plus en plus catastrophique. Ce que je craignais dans mon bilan 2015 continue de se produire. Maintenant, et même au Luxembourg où les taxes et accises sont moindre qu'en Belgique, n'importe quel whisky de 20 ans d'âge d'une distillerie peu courue dépasse allègrement les 100 euros. Beaucoup de 10 ans d'âge commencent même à s'approcher de cette barrière, ô combien psychologique pour beaucoup de monde, fatidique. Nous allons devoir revoir nos barrières, et prendre des décisions. Continuer de suivre cette tendance, ou tout lâcher et passer à autre chose ? Décision difficile, mais qu'il va bien falloir prendre à un moment ou à un autre. Je pense de plus en plus que 2016 va être une année charnière pour moi concernant mon hobby qu'est le whisky. Je sais, je me répète, je radote, je suis chiant, j'emmerde mon monde à ressasser tout le temps la même rengaine ; mais là, la flambée des prix elle commence à me gonfler sévère :-(